C’est un rêve d’enfance qui se réalise pour l’avocate Diksha Caussy, une habitante de Quatre-Bornes âgée de 27 ans. Elle partage son parcours qui l’a menée au métier d’avocate dans le secteur privé, soulignant que ce n’est pas une profession facile, mais que la persévérance est essentielle.
Diksha Caussy a été admise au barreau de Maurice en septembre 2021, et a prêté serment le même jour. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate d’entreprise dans un cabinet d’avocats d’affaires, où elle a travaillé pendant 6 mois, avant de passer à la pratique privée.
Dès son admission au barreau, elle a reçu une offre pour travailler comme avocate d’entreprise, mais après ses six premiers mois, elle s’est rendu compte qu’elle préférait le domaine du litige en cour. Elle est donc passée à la pratique privée, où elle traite désormais diverses questions juridiques, telles que les affaires pénales, civiles, familiales et sociales.
Son plus grand défi jusqu’ici a été de travailler sur un dossier dans une affaire de meurtre. « Mes parents ont toujours été ma source de motivation. Ils m’ont motivée et soutenue pendant les moments difficiles. Il faut dire qu’ils ont toujours cru en moi et pensé que je pourrai franchir cette étape qui n’était pas si facile pour moi. Je remercie également mes amis qui m’ont beaucoup encouragée », dit-elle.
Dans son message dédié aux jeunes, elle leur conseille de se fixer des objectifs, de travailler dur pour les atteindre, et de garder un état d’esprit positif. « Il faut avoir un objectif à atteindre dans la vie, c’est très important. Une fois que vous avez pu l’identifier, travailler dur pour y parvenir, mais faites-le avec un état d’esprit positif, et croyez en vous », déclare-t-elle.
Elle ajoute qu’il faut essayez d’aider les gens quand et où on le peut, sans rien attendre en retour. « Trouvez toujours le bon dans tout. Nous sommes souvent confrontés à des moments difficiles, mais il y a toujours quelque chose de positif. Concentrez-vous là-dessus plutôt que sur le côté négatif ».
En ce qui concerne la société moderne, elle remarque que les progrès technologiques, les changements culturels et les dynamiques sociales en constante évolution apportent des conséquences positives et négatives. La dépendance à la technologie, en particulier aux médias sociaux, peut entraîner des problèmes tels que la dépendance numérique, l’anxiété et la dépression, en particulier chez les jeunes. Elle note également l’impact des médias sociaux sur la façon dont le discours politique est perçu et comment cela peut conduire à des chambres d’écho et des bulles filtrantes, affectant la participation démocratique.
La jeune avocate considère que la société mauricienne est désormais plus instruite et consciente de ses droits humains, mais qu’il reste des problèmes sociaux tels que la violence domestique et le fléau de la drogue, qui nécessitent une attention particulière. Elle estime que de nouvelles lois plus strictes pourraient dissuader les activités criminelles, mais certains problèmes sociaux, comme la caste et la discrimination, ne peuvent pas être résolus uniquement par des lois.
A part cela, elle considère que le paysage politique de la société moderne a subi des changements importants, notamment dans la façon dont le discours politique est perçu par la population, et la montée des mouvements populistes. « Les médias sociaux ont fondamentalement changé la façon dont les gens consomment et interagissent avec les informations politiques. Des plateformes telles que Twitter, Tik Tok et Facebook ont donné aux gens une voix et une opportunité d’exprimer leurs opinions, et de s’engager avec d’autres sur des questions politiques. Bien que cela ait ouvert de nouvelles opportunités de participation démocratique, cela a également conduit à la désinformation, à des chambres d’écho et à des bulles filtrantes qui peuvent renforcer les préjugés existants et polariser les opinions. La prolifération des fausses nouvelles et des théories du complot en ligne a également créé de nouveaux défis pour les gouvernements et les organisations qui cherchent à préserver l’intégrité des processus démocratiques.
Il convient de noter que dans la société actuelle, de nombreux jeunes poursuivent des études supérieures. En tant que tel, nous avons une population plus instruite et plus sage. De plus, les citoyens mauriciens se sentent plus concernés de nos jours chaque fois qu’il y a des malversations dans la société. La population mauricienne n’est plus ignorante en matière de droits ; les gens sont de plus en plus conscients de leurs droits humains, tels que le droit à la liberté d’expression et le droit à la vie privée, entre autres. Il est agréable de voir les Mauriciens prendre conscience de leurs droits humains fondamentaux qui jouent en leur faveur et se battre pour ces droits lorsque le besoin s’en fait sentir », relate-t-elle.
Selon Diksha Caussy, une société se compose de groupes de personnes avec des natures, des pensées et des esprits polyvalents, et s’épanouit à travers sa culture, ses traditions et ses gens. Cependant, il existe certains problèmes comme la caste et la discrimination entre les personnes, qui ne peuvent pas être traités par les lois. Ces facteurs entravent le progrès de la société. Les gens ont des mentalités différentes et leurs processus de pensée ne peuvent pas être modifiés en exerçant une quelconque pression.
« L’un des problèmes les plus courants de nos jours est la violence domestique, bien qu’il existe des lois qui protègent les femmes contre ce phénomène. Nous avons vu de nombreuses femmes perdre la vie à cause de la violence domestique dont elles ont été victimes de la part de leur mari ou partenaire. La question qui se pose est de savoir si la loi n’est pas assez stricte, ou s’il est encore tabou pour les femmes d’exprimer leurs chagrins par crainte d’être « mal vues » dans la société », s’interroge la jeune femme.
En ce qui concerne la situation du pays, elle remarque que le fléau de la drogue est un problème majeur, en particulier avec l’introduction de drogues synthétiques qui touchent principalement les jeunes. Elle note également que la réputation du service de police a été entachée par des cas de brutalité policière et d’allégations de ‘planting’ de drogue. Malgré cela, elle partage une expérience positive avec la police jusqu’à présent. « La situation est alarmante et le cadre juridique des délits liés à la drogue doit être renforcé », déplore Diksha Caussy.
En somme, la jeune avocate croit en la nécessité d’une approche équilibrée pour aborder les problèmes sociaux et juridiques du pays, et encourage chacun à contribuer positivement au bien-être de la société mauricienne.