Il y a une certaine anticipation dans l’air. Alors que dans le camp de l’opposition principale menée par l’Alliance du Changement, l’on se focalise sur la mobilisation des électeurs sur les passe-droits, la mauvaise gouvernance et les scandales, en attendant que leur programme électoral soit peaufiné, dans le camp gouvernemental, c’est un tout autre constat qui se dessine à l’approche de la dissolution de l’Assemblée nationale. Ce qui semble préoccuper le plus au gouvernement, ce sont les intérêts pouvoiristes ou égoïstes. Entre les négociations ardues pour les tickets d’une part et les tentatives de s’octroyer autant de privilèges que possible d’autre part, le voile est levé sur les intérêts des uns et des autres.
Le deal piti-mama en est l’illustration parfaite. Pourquoi la maman du DPM, Primerose Obeegadoo, a-t-elle fait une demande de dernière minute pour la reconversion du terrain à bail qu’elle occupe dans la région huppée et très convoitée à la rue Mgr Leen à Port-Louis au ministère du Logement et des terres ? Craignait-elle que son dossier ne soit pas traité avec autant de célérité et d’efficacité une fois que son fils n’y sera plus ministre ? Pensait-elle que ce primeland d’une valeur significative lui filerait entre les doigts au cas où quelqu’un d’autre prendrait les rênes de ce ministère après les élections générales, d’autant que le terrain est resté inutilisé pendant des années et qu’il risquait d’être repris comme son fils l’a lui-même fait avec les terrains alloués à divers centre culturels, dont le tamoul, à Moka ? Fallait-il attendre que la polémique enfle pour qu’elle renonce à son projet de reconversion ? Ces questions se posent car s’il n’y avait vraiment rien de mal dans cette demande, pourquoi ne pas avoir attendu la tenue des prochaines élections générales pour l’effectuer ?
Il est évident qu’au gouvernement, chacun veut assurer ses arrières d’une façon ou d’une autre. Anwar Husnoo, vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, n’a-t-il pas également préparé sa retraite en cherchant des permis nécessaires, et teintés d’allégations d’irrégularités, pour l’ouverture d’une clinique privée à Sodnac, Quatre-Bornes, il y a quelques mois de cela ? C’est à se demander si ces manœuvres ne sont pas annonciatrices du départ imminent du présent gouvernement…
