[EDITO] Bizin changement !

Par Zahirah RADHA

Bizin changement si nous ne voulons plus que le pays soit dirigé par une Lakwizinn parallèle, où c’est une non-élue qui, semble-t-il selon les Moustass Leaks et tous ceux qui ont démissionné du MSM, dirige les affaires du pays, comme elle aurait dirigé le Sun Trust familial.

Bizin changement si nous ne voulons pas que la méritocratie soit torpillée par une politique divisionniste de copinage et de clientélisme politique, comme dans le cas de l’épuration politique à Air Mauritius et dans les cas des recrutements, promotions et nominations qui se font, semble-t-il, sur la base d’appartenance politique exclusivement.

Bizin changement si nous ne voulons pas d’un Commissaire de police qui agit comme le chef d’une bande mafieuse organisée, qui ourdit des complots et fait des cover-ups, alors qu’il est censé donner l’exemple à la tête de la force policière.

Bizin changement si nous ne voulons pas que les pouvoirs du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) soient outrepassés, accaparés et confisqués par un nominé politique se trouvant à la tête de la Financial Crimes Commission (FCC), un monstre nouvellement créé, après la première tentative avortée de force de mettre sur pied la ‘Prosecution Commission’.

Bizin changement si nous ne voulons pas d’un judiciaire dont l’intégrité est remise en question à cause d’une poignée de juristes se courbant honteusement aux instructions venues d’en haut pour contourner la justice, comme révélés par les Moustass Leaks.

Bizin changement si nous ne voulons pas que notre démocratie soir réduite à une autocratie, comme le souligne le rapport V-Dem année après année.

Bizin changement si nous ne voulons pas être épiés par le gouvernement à travers le tapping de nos conversations téléphoniques, exposant ainsi à l’œil nu notre vie privée et professionnelle, mais aussi, plus grave encore, mettant en danger nos relations diplomatiques.

Bizin changement si nous ne voulons pas que des ministres mis en cause dans des cas allégués de corruption soient maintenus à leurs postes ministériels, comme dans le cas de l’Attorney General Maneesh Gobin.

Bizin changement si nous ne voulons pas qu’un ancien leader de l’Opposition se joigne au gouvernement MSM uniquement pour accommoder les intérêts et ambitions politiques de son fils, en dépit de tous les scandales qu’il a lui-même précédemment dénoncés.

Bizin changement si nous ne voulons pas d’un Speaker qui agit comme un agent et un goalkeeper du gouvernement MSM au lieu de garantir que les droits des élus et que le respect et la dignité de l’Assemblée nationale soient respectés.

Bizin changement si nous ne voulons pas qu’un Speaker nouvellement nommé et n’ayant présidé que deux ou trois séances parlementaires puisse bénéficier de coûteux voyages officiels et d’autres privilèges princiers, tout en participant à des activités politiques.

Bizin changement si nous ne voulons pas que nos libertés soient confisquées par un gouvernement en perte de popularité, en introduisant des lois liberticides, annulant les élections municipales, restreignant notre accès à l’internet et aux réseaux sociaux.

Bizin changement si nous ne voulons pas d’une presse dont la liberté est menacée ainsi que la persécution des journalistes par les princes du jour.

Bizin changement si nous ne voulons pas que notre droit d’expression soit bafoué et que nous soyons interpellés de force, comme des vulgaires criminels, par au moins une vingtaine de membres de la SST, comme dans le cas de l’internaute Shakil Ramsoonder.

Bizin changement si nous ne voulons pas que d’autres agents du MSM subissent le sort atroce qu’a connu Soopramanien Kistnen et la souffrance vécue par son épouse Simla, dans l’indifférence totale du gouvernement de Pravind Jugnauth, pour lequel il avait travaillé d’arrache-pied pour le faire élire de son vivant.

Bizin changement si nous ne voulons pas que le MSM profite de notre malheur ou d’une autre pandémie comme la Covid-19 pour remplir les proches de ses poches à travers des Emergency Procurements tel qu’on l’a vu durant la pandémie de Covid-19.

Bizin changement si nous ne voulons plus que notre pays soit mal géré et que nos institutions soient politisées et cadenassées par une clique pouvoiriste.

Bizin changement si nous ne voulons pas que le money politics soit utilisé à tort et à travers pour acheter la conscience des gens alors que notre roupie est dépréciée d’une façon accélérée et délibérée.

Bizin changement si nous ne voulons pas que notre économie et nos priorités économiques soient relégués au second plan au profit d’une politique privilégiant une poignée de proches qui bénéficie aussi bien des fonds de la MIC que des terrains de l’État, comme dans le cas d’Avinash Gopee.

Bizin changement si nous ne voulons pas être victimes de ‘planting’ en raison de nos convictions et couleurs politiques, comme on l’a vu dans le cas d’Akil Bissessur, entre autres.

Bizin changement si nous ne voulons plus être pris pour les dindons de la farce, face à l’accaparement des pouvoirs, le népotisme, les scandales incessants, et le state capture, entre autres, par le gouvernement MSM.

Bizin changement si nous ne voulons pas que nos jeunes soient contraints de quitter le pays, faute d’un avenir meilleur chez nous.

Bizin changement si nous ne voulons pas que nos enfants soient désavantagés à cause d’un système scolaire qui ne correspond pas à leurs besoins et aspirations.

Bizin changement si nous ne voulons pas que notre pays et notre jeunesse soient rongés et ravagés par la drogue et d’autres fléaux tout aussi dévastateurs.

Bizin changement si nous ne voulons pas que la mafia de la drogue règne en maître, en toute impunité et sans aucune volonté d’en venir à bout, malgré les prétentions du Premier ministre et son gouvernement, comme dans le cas de Franklin.

Bizin changement si nous ne voulons plus être écrasés sous le poids du coût élevé de la vie et de la dette, malgré les allocations données par le gouvernement MSM mais qui sortent de nos propres poches, notamment à travers la consommation et la TVA.

Bizin changement si nous ne voulons plus que notre île Maurice et notre nation arc-en-ciel soient divisées et morcelées à travers une campagne purement communale pour bénéficier au gouvernement MSM.

Bizin changement si nous aspirons à un avenir meilleur pour nos enfants, si nous voulons d’une île Maurice prospère et unie, et surtout si nous souhaitons voir un changement dans le style de gestion du pays après 56 ans d’indépendance.