Par Zahirah RADHA
« Mo espéré dimoune aprane ki veut dire kan ou tombé, relever ». Cette phrase est lourde de sens. Et revêt tout un symbolisme. C’est une leçon de vie signée Navin Ramgoolam. Tombé, il le fut. Lourdement. Après une longue traversée du désert marquée par une arrestation inexprimable, une série de charges criminelles collées sur son front, des allers-retours incessants en Cour, des attaques répétées contre sa personne, une campagne dénigrante jamais vu jusque-là, et la cible préférée d’un gouvernement méprisant et méprisable, le leader du PTr s’est relevé d’une façon spectaculaire. Après deux défaites consécutives dont l’une était teintée d’irrégularités, Navin Ramgoolam a donné au pays le troisième 60-0 de son histoire. Une victoire écrasante qui a tu tous ceux qui voulaient le ‘write off’. Aujourd’hui, tous ceux qui tentaient de trainer sa vie personnelle, y compris son épouse Veena, dans la boue, à commencer par Pravind Jugnauth lui-même, ont dû se réfugier dans leurs poulaillers, avant même que le lion ne rugisse ! Fodé ena classe pu fer sa !
Face aux répressions du régime Jugnauth, Navin Ramgoolam a toujours fait preuve d’une résilience hors-pair. Sans broncher. Sans se plaindre. Sans tomber dans la bassesse et la vulgarité comme ceux qui le persécutaient avec un plaisir et un mépris inouïs. Il est fidèle à ses convictions et à ses principes. Des qualités qui lui ont permis de rester aux côtés du peuple même durant les pires moments de sa vie. Ce qui le différencie de ces opposants amers qui ne veulent que prendre de long congé politique après leur défaite, révélant leurs intérêts et opportunisme politiques. Des qualités qui font de lui l’homme d’État qu’il est. Des qualités qui ont poussé le peuple à lui refaire confiance et à le reconduire à la tête du pays. Des qualités qui l’aideront sans doute à écrire une nouvelle page pour l’avenir du pays. Des qualités qui, on l’espère, inspireront confiance à cette jeunesse qui l’a fortement plébiscité, en dépit des carottes appétissantes que le gouvernement de Pravind Jugnauth balançait sous leur nez.
Après ce que le pays a vécu ces derniers temps, avec un morcellement systématique des différentes composantes de la nation mauricienne, le mythe 4 à 14, et tout ce qu’on a entendu contre les diverses communautés grâce aux Moustass Leaks, il nous fallait impérativement un rassembleur de la trempe de Navin Ramgoolam pour reconstruire le vivre-ensemble et raffermir l’unité dans la diversité. D’ailleurs, même durant la campagne électorale, tout le monde – petits, grands et la diaspora – s’était réuni derrière « aller Navin aller Navin ». Mais le plus bel exemple de cette aura rassembleuse que dégage Navin Ramgoolam, c’était sans doute lorsque ceux rassemblés devant le centre de dépouillement Daneswok Sewraz à Triolet lundi ont entonné l’hymne national en chœur, d’une seule voix, sans distinction de communauté ou de caste, à l’annonce du premier pointage au no. 5. Signe que le peuple est uni derrière le nouveau Premier ministre.
De plus, ceux qui se targuaient des relations qu’entretenait le gouvernement Jugnauth avec l’Inde ont dû rabattre leur caquet en prenant connaissance de la conversation téléphonique que Narendra Modi a eue avec Navin Ramgoolam, appuyée d’une invitation personnelle pour que ce dernier fasse une visite officielle en Inde, dès les premiers signes de la victoire de l’Alliance du Changement, bien avant la proclamation des résultats finals. Il est évident que le soutien indien ne servait que de façade à l’ancien gouvernement pour tenter de s’attirer la sympathie de l’électorat 4 à 14. Une façade qui lui a éclaté en plein visage après que des propos malveillants et insultants de Kobita Jugnauth à l’encontre de la Haute-commissaire indienne aient atterri sur les réseaux sociaux grâce aux Moustass Leaks. Avec Navin Ramgoolam, le pays sera certainement épargné de ce genre d’incidents diplomatique.
Un autre élément clé qui joue en faveur de Navin Ramgoolam, c’est son épouse Veena. Connue pour sa classe et son élégance exemplaire, tant dans son style que dans sa personnalité, Veena Ramgoolam ne s’est jamais comportée comme l’a fait Kobita Jugnauth. Tant elle est une force tranquille et inspiratrice pour son époux, tant elle ne s’ingérera jamais dans les affaires de l’État. Elle n’a aucune prétention de vouloir être calife à la place du calife ou de diriger une quelconque Lakwizinn où des complots sont mijotés à feu vif. Veena Ramgoolam est une Lady dans tous les sens du terme, pas une opportuniste comme Lady Macbeth. Entre les deux femmes, il n’y a pas de comparaison possible. L’une est le pilier de son époux tandis que l’autre a mené son époux à la ruine. Un aspect qui a aussi pesé lourd dans la balance au moment où le peuple a fait son choix.
Cette étape passée, et avec un mandat clair et net du peuple, Navin Ramgoolam, épaulé par Paul Bérenger, Richard Duval, Ashok Subron, et toute son équipe, doit maintenant se mettre au travail. La tâche sera rude, avec des squelettes qu’on ne manquera pas de voir dans les placards. Mais s’il a pu survivre à dix ans de persécution, il sera sans nul doute à la hauteur de ce qu’on attend de lui.