Par Zahirah RADHA
Amour-propre. Respect. Dignité. Ces valeurs sont inexistantes dans le gouvernement et son entourage. À commencer par cet ex-ministre qui a été révoqué en février 2024. Vikram Hurdoyal, dont les raisons de son limogeage du Conseil des ministres sont toujours tenues secrètes, affirme sans hésitation qu’il reste membre du MSM. Soit. C’est son droit. C’est son choix. Tout comme il est de notre devoir de nous poser des questions sur l’opacité absolue entourant cette révocation. D’autant qu’il nous a fait tout un cinéma, pleurant chaudement à la manière de Baba, arguant qu’il ne méritait pas un tel traitement ? Où est son amour-propre, sa dignité ? Soit il a fauté soit non.
Si Vikram Hurdoyal a fauté et s’il accepte la décision de son leader et ancien Premier ministre de le révoquer, il doit avoir un iota d’amour-propre pour ne pas se présenter de nouveau devant cet électorat, n’étant pas à la hauteur de le représenter au Parlement. Par contre, s’il n’a pas fauté, alors son amour-propre, s’il en avait, l’aurait certainement éloigné du MSM. S’il compte se présenter encore devant l’électorat du no. 10 aux prochaines élections, pas la prétendue partielle évidemment, il doit d’abord pouvoir expliquer pourquoi il a été révoqué de son poste ministériel alors qu’il était à l’étranger, sans justification aucune. C’est la moindre chose qu’on attend d’un politicien digne et sincère, s’il en est un.
L’amour-propre, Sooroojdev Phokeer n’en a pas non plus. L’ancien Speaker, après avoir été évincé pour faire de la place à Duval fils pour deux séances seulement, est de retour sur la scène politique. Remettant son costume de Campaign Manager, il s’est enorgueilli du fait d’avoir dressé des « voyous et des vagabonds » à l’Assemblée nationale alors qu’il n’est lui-même pas mieux qu’un voyou avec ses antécédents qui lui avaient coûté son poste d’ambassadeur en Égypte. Ses propos prouvent aujourd’hui que sa réelle mission était de « dresser » des parlementaires de l’opposition au lieu de préserver la dignité et la solennité du Parlement. Ne parlons même pas de ses défis lancés à Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. S’il en a le cran, pourquoi ne les affronte-t-il pas directement comme candidat ? On saurait alors s’il a the balls, comme dirait l’Anglais.
En passant, c’est ce même Phokeer, dont la tête a été obtenue sur un plateau d’argent par les Duval en dépit de ses services rendus au gouvernement, qui a évoqué la future alliance entre le MSM et le PMSD de « canon » et de « jamais vu ». Risible ! Jamais vu, vraiment ? Et l’alliance de 2014 qui s’était soldée par une cassure deux ans plus tard alors ? Le plus pathétique dans cette histoire d’alliance soleil-coq, c’est que la bassecour refuse toujours d’en parler ouvertement. Mais avant même que l’accord n’ait été officialisé, le PMSD a déjà été trahi par les Ganoo et les Phokeer. Pendant ce temps, Adrien Duval use et abuse de sa position comme Speaker pour voyager d’une part et pour faire discrètement campagne d’autre part. Pour l’éthique, il faudra repasser, malgré ce qu’on prétend au PMSD.
On s’arrêtera là pour l’heure, cette liste étant non exhaustive. En attendant la dissolution du Parlement…