En mode « opération tire questions »

Parlement

  • Une question d’Eshan Juman sur la SST ne figure pas à l’agenda de ce mardi, alors qu’il n’en a pas été informé au préalable. « Incompréhensible et inacceptable », s’exclame-t-il

Il semble que le Speaker de l’Assemblée nationale a trouvé une nouvelle formule pour censurer et bâillonner l’opposition parlementaire. Il s’avère ainsi que Patrick Assirvaden et Osman Mahomed ne sont pas les seuls dont les questions ont été rejetées cette semaine (voir en page 8). Celle de leur collègue travailliste, Eshan Juman, adressée également au Premier ministre et portant sur l’exercice de livraison contrôlée faite par la ‘Special Striking Team’ (SST) à l’aéroport le 19 juin dernier ne figure pas à l’agenda des questions prévues pour ce mardi. Ce n’est que hier matin qu’il s’en était rendu compte. « Ma question a été enlevée sans même que je n’en sois informé. C’est incompréhensible et inacceptable ! On aurait dû au moins me donner une explication plausible », martèle-t-il.

Le député du no. 3 est très remonté contre cette situation. Toutes ses tentatives pour joindre la Clerk de l’Assemblée nationale en vue d’obtenir une explication durant la matinée d’hier ont été vaines. Un autre préposé de l’Assemblée nationale lui aurait toutefois fait comprendre que cette question avait déjà été adressée à travers une interpellation supplémentaire de Vikash Nuckcheddy le 27 juin dernier. Or, celle-ci avait trait à l’adresse mentionné sur le colis, et non sur l’identité du destinataire, alors qu’Eshan Juman voulait, lui, savoir à qui était destiné le colis qui a été saisi par l’équipe de l’ASP Jagai à l’aéroport le 19 juin dernier. Cela après que Sunday Times ait fait état dans sa dernière édition, en se basant sur la lettre d’un ‘Postal Officer’, que le colis contenant trois boîtes était adressé à trois différentes personnes, dont l’une à un dénommé Avinash SESUR.

Eshan Juman estime que c’est une façon pour le gouvernement de jouer à la sauvette sur certaines questions d’intérêt public. « Zot pe empes nou fer travail pou éclaire la population », poursuit le député travailliste, qui qualifie cette situation d’inconcevable. « La question relevait, à mon avis, d’une importance capitale puisqu’elle aurait permis de faire la lumière sur des interrogations qui trottent dans la tête de la population. Après tout, les députés de l’opposition sont la voix du peuple au Parlement », dénonce-t-il.