Les examens de fin d’année pour 2022 ont été marqués par plusieurs cafouillages, dont un niveau trop élevé et des ‘fuites’ des épreuves, pénalisant ainsi plusieurs élèves. Des manquements au niveau des ‘invigilators’ et du MES ont ainsi été mis en lumière.
Dès le début de la période des examens, qui s’est étalée de septembre à octobre 2022, il y a eu plusieurs cafouillages. Ainsi, les élèves en ont vu de toutes les couleurs avec le niveau des papiers de Cambridge trop élevé. Plus récemment, il y a eu une ‘fuite’ pour le ‘Paper 1’ de ‘Pure Mathematics’ le vendredi 14 octobre dans un collège à Quatre-Bornes, où une élève a reçu le papier avant même de prendre part à l’examen. De plus, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, un élève avait apporté son portable dans la salle des examens lors d’une l’épreuve de la NCE, et cela en présence d’une ‘invigilator’. Il est bon de faire ressortit ici que les règlements sont on ne peut plus explicites : « You must not have in your possession any unauthorised material, including electronic devices and mobile phones. If found in possession of unauthorised material, you will be subject to penalty and possible disqualification”. Il est clair qu’il y a un gros problème au niveau de l’organisation des examens. Pourquoi donc tant de cafouillages ?
La crédibilité des examens mise en doute
Soondress Sawmynaden, ancien président de l’Association des recteurs, fait ressortir d’emblée que si une élève a eu accès aux papiers avant la tenue des examens, il peut y avoir plusieurs autres élèves qui ont eu cet avantage. « Cette situation met en doute la confidentialité et la crédibilité des examens », constate Soondress Sawmynaden.
Selon lui, le MES prend toujours les précautions nécessaires pour s’assurer que les épreuves sont bien scellées et ne sont ouvertes que dans les salles d’examens. Il convient alors de faire une enquête approfondie pour savoir comment ces irrégularités ont survenu. « Si nécessaire, le MES doit se tourner vers d’autres moyens pour assurer la confidentialité des épreuves », dit-il.
Soondresss Sawmynaden demande que s’il est avéré que beaucoup de candidats ont eu accès aux épreuves avant les examens, il faudrait prendre des sanctions sévères contre eux et les personnes responsables, et refaire ces examens, pour être juste et équitable envers tous les candidats, dont beaucoup concourent pour être lauréats.
Il condamne sévèrement le fait un candidat avait en sa possession son portable durant les examens. « Il n’est pas supposé d’avoir son portable avec lui dans la salle d’examens. C’est très grave et on doit sanctionner cet étudiant », affirme l’ancien recteur. « Avant qu’un élève n’entre dans la salle d’examens, il faut vérifier que ce dernier n’a aucun appareil électronique avec lui ». Pour lui, il est clair que la ‘invigilator’ a fait preuve d’irresponsabilité, et aurait aussi dû faire l’objet de sanctions.
Injuste envers les élèves qui n’ont pas triché
Arvind Bhojun, le président de l’UPSEE, nous dit que « c’est très grave que les papiers d’une université prestigieuse comme Cambridge sont en circulation avant même que les élèves ne prennent part aux examens. » Ce dernier explique que la situation est très décourageante pour les élèves qui ont fourni tant d’efforts et de sacrifices avant de prendre part à ces examens. « Ces examens doivent être organisés de façon juste et équitable envers tous les élèves », dit-il.
Arvind Bhojun fait ressortir que l’organisation de ces examens tombe sous la responsabilité du MES. Selon lui, auparavant, l’organisation des examens se faisait avec plus de sérieux mais aujourd’hui, il y a un certain délaissement, qui donne lieu à plusieurs manquements. Cette année-ci, dit-il, il y a eu un gros problème au niveau des ‘invigilators’ (surveillants), vu que le MES n’a pu les recruter en nombre suffisant. Les compétences de certains de ces surveillants ont aussi été remises en question. « Quand il y a des épreuves de haut niveau comme les examens du SC et du HSC, le MES doit employer des personnes sérieuses et responsables, et qui savent comment agir face à une situation quelconque », dit Arvind Bhojun.
Qui plus est, il affirme qu’il y a eu un cafouillage de taille cette fois-ci car dans certains cas, ce n’est qu’à la veille des examens que les surveillants ont été informés par le MES de la tenue de tel ou de tel examen. « Si ce n’est qu’au dernier moment que les surveillants sont informés qu’ils doivent venir surveiller les élèves, et si ces surveillants ne savent pas quelles mesures il faudrait prendre ou comment agir face à une situation quelconque, je dirais que la faute revient à l’instance organisatrice », maintient-il. « Il faudrait avant tout avoir une bonne planification et une bonne organisation en ce qui concerne les examens. »
Les compétences des superviseurs et des surveillants remises en question
Selon Mutha Pillay, enseignant au Modern College, il est temps de changer les façons « traditionnelles » dont les examens se tiennent, surtout avec l’omniprésence des gadgets électroniques. « Avec l’évolution de la technologie, tout est possible en matière de fuites », fait-il ressortir.
Mutha Pillay se demande en outre si le MES effectue une formation appropriée en ce qui concerne les superviseurs, qui ont sous leurs ordres les ‘invigilators’. Il doit leur fournir les guidelines appropriés pour que ces derniers savent quoi faire face à une situation quelconque, par exemple si un élève est en retard, combien de minutes de retard le surveillant doit accepter avant de permettre à l’élève de prendre part aux examens.
Il explique aussi que plusieurs centres se plaignent qu’il n’y a pas assez de surveillants, alors qu’idéalement, dans une salle d’examens, il aurait fallu au moins deux surveillants. En outre, un autre problème concerne les ‘coordinators’ qui sont responsables de plusieurs centres, voire de 7 ou 8 collèges, où ils doivent recueillir les épreuves.