Extension du Metro Express Des habitants de Rose-Hill : « Kifer zot pe rass nous lakaz ? »

Les résidents de la rue Seymour Ahnee à Rose-Hill (près du siège du CEB, vis-à-vis de la gare de Rose-Hill) vivent actuellement dans l’angoisse et l’incertitude depuis que le gouvernement compte faire une ‘compulsory land acquisition’ de leurs terres et de leurs maisons dans le cadre de l’extension du Metro Express de Rose-Hill à Ébène.

Dans un premier temps, lorsque les premiers travaux du Metro Express de Rose-Hill vers Ébène ont été entamés, les résidents ont dû faire face à de multiples problèmes mais ils se sont montrés tolérants. Mais ces travaux s’éternisaient, au grand dam des habitants. Maintenant les résidents ont reçu une lettre du ministère des Terres et du Logement, en date du 5 juillet, qui est venue compliquer singulièrement les choses. Cette lettre fait mention d’une compensation que le gouvernement veut remettre aux résidents en retour de leurs terres et de leurs maisons.

Là où le bât blesse : aucune explication n’a été fourni aux résidents. Ils ne savent donc pas pour quelles raisons leurs propriétés seront acquises par le gouvernement ou de quel projet il s’agit. « Nous ne savons pas quels sont les intentions du gouvernement », assènent ces habitants, anxieux quant à leur avenir. « Personne n’est venu nous expliquer ce qui se passe. Un tel comportement du gouvernement est indigne ». Qui plus est, il n’y a eu aucune évaluation de leurs terrains et de leurs maisons. « Le gouvernement nous a fait une offre dérisoire qui ne reflète en rien la valeur de nos maisons », dénoncent ces habitants, dont la plupart y ont vécu toute leur vie et voient tout déracinement d’un mauvais œil. Un des résidents nous explique ainsi qu’il a habité dans sa demeure pendant plus de 50 ans déjà et que ce sera « inhumain » de lui demander de se déplacer à cet âge pour aller vivre ailleurs.

Ces résidents ont écrit une lettre aux autorités concernées pour avoir des éléments de réponses à leurs questions, mais en vain. « Nous voulons avoir une explication de la part des autorités. Nous voulons cesser de vivre dans l’incertitude », nous expliquent les habitants. En désespoir de cause, ils ont même fait parvenir leurs doléances à des organisations internationales comme la Commission des droits humains des Nations-Unies.

« Nos droits sont en train d’être bafoués par le gouvernement, qui est en train de faire la sourde oreille face à nos doléances. Nous comptons lutter jusqu’au bout, et n’allons pas céder devant cette injustice », affirment les habitants.