Une fin de mandat stupéfiante pour un quinquennat hors norme. Jeudi 1er décembre à 20 heures, au terme d’un bras de fer d’une rare intensité avec son premier ministre, Manuel Valls, le président de la République, François Hollande, a annoncé qu’il renonçait à briguer un second mandat. «J’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle, au renouvellement, donc, de mon mandat. Je tenais ici à vous en faire part directement», a-t-il expliqué à l’issue d’un discours d’une dizaine de minutes, prononcé d’une voix blanche, et dont la diffusion avait été annoncée à peine une heure avant.
Le chef de l’État s’exprimait depuis l’Élysée, mais rien dans le décor ne permettait d’identifier le lieu, comme s’il avait déjà quitté les murs du Palais. Impopulaire comme jamais aucun président avant lui sous la Ve République, vilipendé par une grande partie de son camp, conspué par la droite, François Hollande a donc renoncé. « Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche comme la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle », a-t-il expliqué avant de livrer une sorte de testament politique en forme de mise en garde à l’approche de l’élection présidentielle de 2017.