Gaza: face à la crainte d’un assaut israélien, des réfugiés quittent Rafah

Les autorités israéliennes et le Hamas palestinien poursuivent leurs négociations en vue d’une trêve à Gaza. Après Paris, les discussions ont repris au Qatar ce dimanche. Mais en attendant, les combats se poursuivent. Israël a menacé de lancer un assaut sur Rafah, ville de l’extrême-sud de l’enclave palestinienne où plus d’un million de déplacés avaient trouvé refuge. Alors que les combats se rapprochent de Rafah et que la crainte d’une offensive grandit, certains de ces déplacés ont choisi de rentrer chez eux.

Pendant deux mois, Saed Mgharee, ses parents, ses sœurs et son frère ont vécu à Rafah. Mais ils sont rentrés chez eux dans le centre de la bande de Gaza il y a deux semaines, lorsqu’ils se sont sentis menacés par les raids israéliens. « Il y a eu beaucoup de bombardements près de nous. C’était très, très proche. Et nous sommes partis après une nuit horrible à Rafah », dit Saed.

Saed Mgharee et sa famille ont ré-emménagé dans une maison partiellement détruite. « Nous n’avons pas vraiment le choix. Il n’y a pas de fenêtre, pas de porte. Mais on essaye de faire ce qu’on peut, on recouvre les fenêtres pour essayer de lutter contre le froid dans la maison », poursuit-il.

« Il n’y aucun endroit sûr à Gaza »
Le sentiment de sécurité n’est pas plus grand dans le centre de Gaza qu’à Rafah. « Vendredi, deux bâtiments ont été bombardés et 50 personnes tuées », dit-il. Mais bon nombre ont fait le choix du retour malgré tout : à Rafah, les conditions de vie étaient très dures.« Il n’y aucun endroit sûr à Gaza. Ni le nord, ni le sud. Nous vivions tous dans des conditions inimaginables. Des tentes, des appartements insalubres. Nous avons beaucoup souffert. »

Désormais, Saed Mgharee rêve de quitter Gaza avec sa famille. Même si cela signifie prendre le risque de ne jamais revenir.« Je veux reprendre le travail avec mes clients. Je veux une vie normale. Je veux me mettre en sécurité avec ma famille. » Mais faire sortir six personnes coûte 30 000 dollars à payer aux autorités égyptiennes, et désormais sans revenus, Saed Mgharee ne peut placer ses espoirs qu’en une générosité internationale. Il a lancé une campagne sur une cagnotte en ligne.

Source RFI