[Goodlands] « Nous ne travaillerons pas dans la nouvelle foire ! », préviennent les marchands de vêtements

Après les manifestations des marchands du Ruisseau du Pouce pour défendre leurs droits, c’est au tour des marchands de vêtements du marché de Goodlands de manifester pour se faire entendre. Ils attendent depuis deux ans une rencontre avec le ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, pour exposer leur problématique, en vain.

Le jeudi 6 juin 2024, munis de pancartes, ces marchands en détresse ont entamé une manifestation pacifique dans l’enceinte du jardin de la Compagnie pour réclamer leur droit de travailler sur leur lieu habituel. Ils déplorent en avoir été privés pour travailler dans le nouveau ‘fair-market’ au coût de Rs 350 millions mais qui, selon eux, est plus adapté aux marchands de légumes qu’aux marchands de vêtements. Aucune disposition n’a été prévue pour eux. « Pena meme ene place pou nou apendant nous linge », dénoncent-ils.

De plus, ils soupçonnent que la répartition des étals se soit faite par tirage au sort, sans les consulter, en violation des réglementations existantes depuis 2016. Ishwarduth Guness, leur porte-parole, affirme qu’ils ont demandé à plusieurs reprises des consultations sur la superficie qui leur serait allouée, mais se sont vu opposer des refus catégoriques. Pour lui, ce n’est pas une foire qui a été construite, mais « ene bazar ».

Le porte-parole indique également que sur les 600 étals prévus avec un budget de Rs 350 millions, seulement 354 ont été construits. Les marchands exigent des explications sur les 246 étals manquants, que ce soit du ministre ou des autorités du District Council. Ils déplorent l’attitude et l’inefficacité du ministre Anwar Husnoo sur ce point.

Par ailleurs, ils regrettent que la superficie où ils travaillaient ait été réduite de 22%, malgré plusieurs rencontres avec le président du District Council de Rivière-du-Rempart, sans qu’aucune action ne soit prise à ce jour. « Sa ban réunion la pas finn aboutie a narien », lancent les marchands angoissés.

Ce qui est scandaleux, selon Iswarduth Guness, c’est que certains marchands sont privilégiés dans l’allocation des étals. Certains paieront Rs 500, tandis que les marchands de vêtements devront, eux, payer Rs 750. De plus, ceux occupant une superficie de 62 pieds carrés et ceux de 31 pieds carrés paieront le même montant, ce qu’ils jugent inacceptable et discriminatoire. Les marchands s’interrogent également sur le droit du District Council de lancer un appel d’offres pour détruire les structures qui leur appartiennent et sur lesquelles ils travaillent.

En outre, ils ont déjà payé les frais pour leurs étals pour le mois de juin. Régis par la ‘Landlord and Tenant Act’, ils estiment ne pas pouvoir être considérés comme des squatteurs. Aucun ordre officiel d’évacuation ne leur a été donné. Leur prochaine étape serait de manifester devant le District Council pour réclamer les allocations déjà payées.

Après cette manifestation, le ministre des Collectivités locales a rencontré les marchands pour écouter leurs doléances. Selon Iswarduth Guness, ils ont été autorisés, pour l’heure, à travailler sur leur lieu habituel, mais une deuxième réunion est prévue la semaine prochaine, à une date qui sera communiquée ultérieurement. Ils espèrent que leurs problèmes seront résolus rapidement afin de pouvoir travailler comme avant, sans obstacles.