Guerre en Ukraine: l’arme nucléaire prête

Face à la résistance féroce de l’Ukraine, Poutine brandit cette menace

Même si des pourparlers sont enfin prévus avec l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a déclenché l’état d’alerte avec ses bombes nucléaires, et le « bouton rouge » peut maintenant « être activé à n’importe quel moment », a indiqué un général russe. 

Dans un bref entretien filmé, Poutine a ordonné dimanche au ministre de la Défense et au chef d’état-major général de mettre les forces de dissuasion, qui incluent les armes nucléaires, en état d’alerte spéciale.

Le chef d’état-major général russe Valery Gerasimov et le ministre de la Défense écoutant stoïquement les ordres de Vladimir Poutine lorsqu’il a exigé la force maximale de dissuasion, qui inclut les armes nucléaires.

Ainsi, la mallette nucléaire « a été ouverte » et le « bouton rouge peut être activé à n’importe quel moment », a déclaré au quotidien de Moscou Komsomolskaïa Pravda le général Boris Soloviov, qui a servi dans les forces de missiles stratégiques et à l’état-major général.

Cela « met en jeu des forces qui, s’il y a une erreur de calcul, pourraient rendre les choses beaucoup plus dangereuses », a confié à des journalistes un officier haut gradé de l’armée américaine, rapporte l’agence Reuters.

Puis, en soirée, la Biélorussie a annoncé des modifications à sa constitution afin de permettre à la Russie d’installer des armes nucléaires sur son territoire.

La Biélorussie est un partenaire de premier plan de la Russie depuis le début de la guerre puisqu’elle permet la présence des troupes russes à l’intérieur de ses frontières.

L’Ukraine résiste

Selon les experts occidentaux consultés par l’Agence France Presse, les déclarations de Poutine quant à l’état d’alerte avec ses armes nucléaires relèvent d’un bluff, d’un jeu dangereux et d’une fuite en avant qui montrent la frustration de Vladimir Poutine face à la résistance militaire ukrainienne. 

Sur le terrain, les forces ukrainiennes parviennent toujours à garder en leur contrôle les principales villes, dont Kiev.

Une percée russe est survenue dimanche à Kharkiv, deuxième ville d’importance, mais l’armée ukrainienne a regagné « son contrôle total », a indiqué le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

Selon lui, « l’ennemi russe est totalement démoralisé », abandonnant ses véhicules et des groupes de soldats « se rendant aux militaires ukrainiens ».

Sur la scène internationale, plusieurs acteurs, dont le premier ministre britannique Boris Johnson et la ministre de la Défense de l’Allemagne, ont vu la menace nucléaire de Poutine comme un signe que son invasion de l’Ukraine ne se passait pas comme il l’avait prévu.

Dimanche soir, Moscou semblait être sur le point de tenter une nouvelle offensive, puisqu’un convoi de cinq kilomètres de véhicules de son armée était en direction de Kiev.

Selon The Kyiv Independent, le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a confié à Boris Jonhson que les 24 prochaines heures seraient « une période cruciale » pour l’Ukraine.

Négociations 

Au même moment, Moscou a annoncé que des pourparlers avec Kiev devraient enfin débuter ce matin à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, selon le New York Times, citant une agence de presse russe. C’est la première fois que les deux parties tentent de négocier depuis le début de l’invasion.

« Je dis les choses comme toujours franchement : je ne crois pas trop à un résultat », mais « il faut qu’on essaie », a exprimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une déclaration vidéo.

SOURCE AFP