Ils ont reçu des sommes d’argent directement de PAD Co Ltd à plusieurs reprises. Les enquêteurs de l’‘Independent Commission Against Corruption’ (ICAC) sont à la traque de plus de Rs 60 millions distribués à plusieurs individus. Leurs noms de code figurent sur divers documents extraits dans le serveur de la compagnie qui avait été saisi en 2020. C’est la troisième fois que les enquêteurs de l’ICAC sont parvenus à mettre la main sur des informations, qui avaient déjà été supprimées par PAD Co à travers son laboratoire ‘Forensic’.
Des noms de code y figurent comme des personnes qui ont perçu des sommes d’argent en plusieurs tranches. Certains auraient même touché jusqu’à quatre à cinq millions de roupies pour plusieurs projets. Une dizaine de projets au niveau du ‘Central Electricity Board’ (CEB), dont celui de la centrale thermique de St. Louis, est concernée par cette affaire. L’enquête avait été initiée en 2020 après que la Banque Africaine de Développement (BAD) ait soumis un rapport au gouvernement mauricien affirmant qu’il y a eu de gros actes de corruption entourant le projet, dont la firme danoise, ‘Burmeister and Wain Scandinavian’ (BWSC) avait décroché le contrat. Quelque temps après, deux serveurs avaient été saisis au siège de PAD Co Ltd. Mais les enquêteurs sont tombés sur deux serveurs complètement supprimés. Toutefois le département ‘Forensic’ de l’ICAC a pris les choses en main et plusieurs informations ont été extraites.
Des noms de code y figurent, parmi Prof K et Ustaad Rajah. Qui sont-ils ? Pendant un certain temps, leur identité a été un mystère jusqu’au jour où les enquêteurs ont mis la main sur le téléphone portable d’Alain Hao Thyn Voon, directeur de PAD Co Ltd. Ces mêmes noms de code ont été retrouvés sur le téléphone portable en question, accompagnées cette fois-ci, des numéros de téléphone. C’est le numéro de téléphone du professeur Swaley Kassenally qui est enregistré comme Prof K, Amritsingh Raja Rai, ancien président du ‘technical committee’ du ‘Central Procurement Board’ (CPB) est sauvegardé comme celui d’Ustaad Rajah et le dernier nom de code retrouvé, celui de Hulk, sur le répertoire téléphonique d’Alain Hao Thyn Voon, est le numéro de téléphone portable de Chavan Dabeedin.
Pendant deux jours, soit mardi et mercredi dernier, le General Manager du CEB, Chavan Dabeedin était sur le grill au Réduit Triangle. Il a nié avec force les allégations portées contre lui. Selon l’acte d’accusation, les faits se sont déroulés en 2015. A cette époque, Chavan Dabeedin occupait le poste de ‘Transmission and Distribution Manager’ au sein du CEB. Et c’est cette unité qui était chargée de faire le choix des contracteurs pour divers projets pour le compte du CEB. L’ICAC soupçonne que Dabeedin aurait favorisé PAD Co Ltd au détriment des autres compagnies. Ce qu’a nié catégoriquement le principal concerné face aux enquêteurs de l’ICAC.
Des développements devront intervenir très prochainement avec l’identification des autres noms de code. Des arrestations sont aussi à prévoir.
