Yousuf Salehmohamed, chairman de l’ICC : « Je suis pour un système plus transparent et sans ingérence politique »
Des défaillances lors du dernier Hajj ont conduit l’’Islamic Cultural Centre’ (ICC) à annoncer la mise en place prochaine d’un enregistrement en ligne pour les pèlerins. Pour rappel, l’ICC a temporairement suspendu l’enregistrement des nouveaux ‘hajjees’ pour 2024. Une source en interne nous a fait savoir qu’en réponse à de nombreuses plaintes et polémiques concernant l’attribution des places pour le Hajj, l’ICC est contraint de revoir la procédure d’enregistrement.
Yousuf Salehmohamed, ‘Chairman’ de l’ICC, estime que cela permettra d’avoir un système moderne et adapté aux spécifications mauriciennes, ainsi qu’aux critères du gouvernement saoudien. « Mo krwar dan saki mo pe fer, la décision a été prise par le board avec des représentant de tous les ‘stakeholders’. Nu pe rod met enplas enn tool ki pu permet ena transparence. Si nou get bien, nu ena preske 36 000 personnes ki enregistré depuis 2013. Ena bann cas ki bien spécifique. C’est pour cela qu’on fait des ‘brainstorming sessions’ pour faire quelque chose de bien. Le nouveau système est toujours au stade de développement. Il y a des procédures à respecter et nous voulons faire quelque chose de bien. Nous avons le temps », dit-il.
Il ajoute également que la liste d’attente est actuellement d’environ 15 ans, et que le nouveau système permettra des permutations dans des cas spécifiques. « Nu pe zwenn boku dimounn, nunn pren tou doléances, nu pe zwenn bann anciens opérateurs ki ena boku l’experince et aussi bann nouvo opérateurs. Nu pe fer enn système ki pu enn model original propre à nou bann spécificités. Le modèle ne sera pas calqué sur d’autre pays », affirme le nouveau ‘Chairman’ de l’ICC.
Interrogé sur les défaillances constatées lors du dernier pèlerinage, Yousuf Salehmohamed dit qu’il ne regarde pas dans le rétroviseur et qu’il se concentre plutôt de regarder vers l’avenir pour le bien-être des futurs pèlerins. « Mo invite tou dimounn ki ena plaintes ou craintes, vinn zwenn nou, nou pu trouv solution la ansam », déclare-t-il. Il ajoute également qu’il n’y aura aucune ingérence politique sous sa présidence.
Gaffes de la dernière ‘Hajj Mission’
Le dernier pèlerinage à La Mecque a été fortement décrié par de nombreux pèlerins. Des questions ont également été soulevées au Parlement par des députés de l’Opposition, dont Eshan Juman. Ce dernier a révélé plusieurs irrégularités et avait, à travers une lettre adressée au ministre Teeluck, demandé à ce qu’un desk spécial soit mis pour recueillir les doléances des pèlerins. D’autant que le manque de coordination, de planification et de transparence était dénoncé par de nombreux pèlerins revenant de la Terre Sainte. L’’Officer-in-Charge’ de la ‘Hajj Mission’ a été montré du doigt, notamment pour son absence d’assistance aux pèlerins. On se souvient de l’incident à Arafat où un enfant de 11 ans devait être transporté à l’hôpital, mais ni l’’Office-in-Charge’ ni le médecin de la délégation n’ont réagi.
L’ancien président de l’ICC a également été vivement critiqué, notamment pour sa participation au Hadj en tant que membre de la délégation sans expérience préalable, restant avec ses proches et se déplaçant en fauteuil roulant. Des critiques similaires ont été formulées à l’encontre de certains opérateurs qui avaient en charge plus de 200 personnes et ne pouvaient pas s’occuper des pèlerins en raison de leur propre pèlerinage. On se souvient également que les proches d’un membre de l’ICC, un agent du ministre Avinash Teeluck faisant partie de la ‘Hajj Mission’, ont obtenu leur visa malgré une soumission tardive de leur nom à l’ICC en mars 2023, avec les numéros 32 561, 32 562, 32 563 et 32 653. Ce qui avait également été révélé par Eshan Juman. Ce qui avait finalement mené à la démission de l’ancien chairman de l’ICC, Samad Sairally.