Un vent de changement souffle à travers les systèmes de gestion de nos hôpitaux publics, laissant croire que les responsables du ministère de la Santé sortent enfin de leur léthargie. Ils sont actuellement à pied d’œuvre pour se débarrasser des vieux lits et équipements défectueux, les destinant à une seconde vie : ‘vie feray’ (à la fonte). Cette initiative fait suite à la diffusion d’une vidéo par les députés du Parti travailliste (PTr) de la circonscription numéro 3, mettant en lumière de nombreux manquements dans les entrepôts des cuisines de l’hôpital Dr A. G Jeetoo, suscitant ainsi une réaction rapide au sein des institutions.
« Nous avons reçu l’instruction de mettre de l’ordre. Les vieux lits, équipements, ‘stand’ et chaises roulantes sont actuellement triés et embarqués vers la fonte ! Les administrateurs d’hôpitaux sont aux aguets. Depi ki Eshan Juman inn fer video, ministère la Santé so somey inn kasse », laisse entendre un de nos interlocuteurs. Ainsi, dans tous les entrepôts du ministère de la Santé et des hôpitaux publics, les responsables s’activent. « Par camion lili pe al kit dan ‘vie feray’ (…), les solutions médicales expirées utilisées dans des procédures médicales sont envoyées au dépotoir. Je me demande pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt », explique une source au sein du ministère.
Selon le Dr Nabab, membre de la ‘Medical Health Officers Association’ (MHOA), cette démarche est très positive. Il estime qu’il est crucial de faire le meilleur pour le bien-être des patients. « Habituellement, tous les hôpitaux ont des services de maintenance pour réparer les équipements défectueux, mais il y en a qui sont bons à jeter. La décision des administrateurs d’hôpitaux est louable (…), nos patients méritent les meilleures conditions pour leur rétablissement », souligne-t-il.
Un infirmier, souhaitant témoigner anonymement, révèle l’existence d’un marché noir lié aux équipements médicaux défectueux ou cassés. « Il y a des individus à l’intérieur de l’hôpital même qui récupèrent ces vieux lits et stands, puis les revendent à la ‘vie feray’ (…), il y a des connexions bien établies », explique-t-il.
Le ministère de la Santé a émis une directive enjoignant aux fonctionnaires de garder le secret absolu sur les décisions prises en interne. Selon l’un de ces fonctionnaires, les hauts responsables sont sur le qui-vive et commencent à ‘being taken to task’. D’après notre source, l’impunité dont jouissent les hauts fonctionnaires a contribué à la situation actuelle, et ces derniers sont déconnectés de la réalité de notre époque.
