June Déco : Là où le macramé est roi

Karen Soopal, une jeune femme de 26 ans, a créé une petite entreprise en décoration intérieure, June Déco, sise à Quatre-Bornes, après avoir triomphé de quelques tragédies personnelles. Ce qui distingue cette entreprise, c’est que le macramé y prédomine.

Karen Soopal, la directrice de June Déco, travaille aussi au sein d’une compagnie sise à Ébène, en tant que conseillère à la clientèle. Elle effectue tout le travail dans son atelier à son domicile. Elle nous fait visiter son atelier. On y trouve plusieurs objets de décoration d’intérieur, comme des coffrets, des tapis, des décorations murales, des pendentifs, des poufs et des plantes suspendues, entre autres, le tout recouvert de macramé (une dentelle d’ameublement lourde, constitue de fils tressés et noués à la main par Karen). La jeune femme a tout dernièrement commencé à fabriquer des sacs à mains et des sandales en macramé pour les dames.

Karen revient sur les circonstances où elle a mis sur pied sa petite entreprise. C’est en 2018, soit cinq ans de cela, que tout a commencé. La mère de Karen était passionnée pour tout ce qui avait trait à la décoration intérieure, et recherchait toujours une dernière touche en ce qui concernait sa maison. « Je voulais quelque chose qui sortait de l’ordinaire que ma maman pouvait mettre sur la terrasse », se rappelle Karen. Elle avait commencé à surfer sur Pinterest. « On avait trouvé pas mal d’idées novatrices sur des pneus et leur réutilisation », dit-elle. Un peu par hasard, elle est tombée sur une photo d’un pouf (un tabouret avec un haut coussin servant de siège), qui avait été conçu à partir des pneus usés. C’était le coup de foudre pour Karen. Elle voulait absolument en avoir quatre pour mettre sur sa terrasse, ce qui aurait donné un décor magnifique, selon elle. Karen se met sans plus tarder à l’ouvrage. Elle était vraiment impatiente de montrer ses chefs d’œuvre à sa chère maman.

Mais malheureusement, le jour même où Karen lui faisait ces poufs, sa mère, qui souffrait d’un cancer, devait décéder. Le monde s’était alors écroulé pour Karen. Mais elle a quand même développé une véritable passion pour tout ce qui avait trait à la décoration intérieure. C’est ainsi qu’elle avait décidé de mettre sur pied son entreprise, en parallèle avec son travail. Elle avait commencé avec des coffrets en bois recouverts avec du macramé et ensuite, elle a appris à faire des tapis en jute et des poufs avec des pneus usés. Aujourd’hui, elle fabrique une large gamme d’artefacts pour redonner vie à une maison et pour l’égayer.

Pourquoi avoir nommé son entreprise ‘June Déco’ ? « C’est pour deux raisons. Tout d’abord, j’avais commencé l’entreprise en juin 2018. Ensuite, ma fille se prénomme June. Je voulais que mon entreprise porte comme nom à la fois le mois de sa naissance et le prénom de ma fille », explique-t-elle.

Mais Karen a aussi connu quelques obstacles majeurs dans son parcours d’entrepreneure. Suite à une séparation difficile avec son mari, sa vie avait été chamboulée. Notre interlocutrice avait tout laissé chez ce dernier. Elle a dû abandonner ses appareils pour le travail de bois. Ce n’est qu’au bout de deux ans qu’elle a pu enfin récupérer d’autres objets. « J’avais dû tout recommencer à zéro après une interruption de deux ans », se rappelle-t-elle. Cette année-ci, elle a dû subir une opération. Mais avec les six semaines d’arrêt maladie, elle en a profité pour relancer son entreprise.

Aujourd’hui, Karen travaille seule et elle se débrouille « avec tout ce qui me vient sous la main ».  Cette entreprise est une passion pour elle, et elle adore ce qu’elle fait. Si elle effectue certaines ventes en ligne, elle ne rate aucune occasion pour exhiber ses produits dans des foires à travers le pays. Elle expose aussi ses produits sur les rayons artisanaux des centres commerciaux, comme Cap Tamarin, ou au Super U de Grand-Baie, mais aussi dans des hôtels. « Les touristes raffolent de ces produits exotiques », affirme Karen.

Pour l’heure, elle ne peut pas se donner à fond à son entreprise, car elle travaille aussi au sein d’une autre compagnie mais « j’espère bien qu’en 2023, je pourrais me consacrer à 100 % à mon entreprise », projette-t-elle.