La Financial Crimes Commission opérationnelle depuis vendredi

La ‘Financial Crimes Commission Act’ (FCC Act) a été promulguée le 29 mars dernier. De ce fait, l’’Independent Commission Against Corruption’ (ICAC), l’’Asset Recovery Unit’ (ARU) et l’’Integrity Reporting Services Agency’ (IRSA) n’existent plus. Désormais, c’est la FCC qui sera chargée des affaires de crime économique, de fraude et de corruption. Comme on le prévoyait, le nom de Navin Beekarry, qui était à la tête de l’ICAC, a été proposé au président de la République, ainsi que celui de quatre commissaires pour l’organisme. Dans un communiqué publié mardi après-midi, la FCC a informé le public que la commission est opérationnelle, alors que l’ICAC, l’IRSA et l’ARU ne le sont plus. Les locaux de l’ancienne ICAC, situés au Réduit Triangle, seront utilisés, et toute correspondance devra être adressée à cette adresse.

Cette commission a suscité la polémique lors des débats à l’Assemblée nationale en décembre dernier. Le leader de l’opposition, Xavier Luc Duval, avait formellement objecté à ce que Navin Beekarry occupe le poste de directeur général de la FCC. Les pouvoirs de cette instance sont divisés. « Ce ne sera pas comme feu l’ICAC ; auparavant, la commission anti-corruption devait obtenir au préalable la permission du commissaire de police pour procéder à une arrestation, mais désormais, la FCC dispose de tous ces pouvoirs », explique un ancien officier de l’ICAC qui craint des abus de pouvoir ou que la FCC puisse être utilisée comme un outil politique.

Depuis vendredi, les locaux de l’ICAC ont été transformés en quartier général de la FCC. Cependant, le flou persiste quant au sort des employés de l’IRSA et de l’ARU. «Nous pas conner ki pou faire, eski nous bizin ale Réduit ou sa nous bizin reste emplas », confient-ils. Le département d’enquête de l’ICAC sera conservé pour la FCC. D’ailleurs, de nombreux dossiers étaient en suspens à l’ICAC, les enquêtes n’ayant pas encore été complétées.

Bien que Navin Beekarry n’ait pas encore été nommé à la tête de la FCC, il supervise, en tant qu’ancien DG de l’ICAC, les opérations, assisté de sa garde rapprochée. Selon cette dernière, sa nomination ne serait qu’une question de jours. Convaincus qu’il sera nommé, ils font tout leur possible pour rester dans ses bonnes grâces afin de conserver leur place au sein de la FCC. La semaine prochaine devrait apporter plus de clarté sur l’évolution de la FCC. Rappelons aussi que la FCC fait l’objet d’une plainte constitutionnelle de la part du bureau du DPP.