[Lauréats cuvée 2023] Les fruits de la réussite

Fin du suspense pour les 7528 candidats du ‘Higher School Certificate’  (HSC), les résultats ont été proclamés ce vendredi 17 septembre. Le taux de réussite pour la cuvée 2023 a été de 86.40 % pour Maurice. L’atmosphère était euphorique et électrique dans les établissements scolaires après la proclamation des résultats. C’est la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, qui a annoncé les noms des lauréats au bâtiment du Trésor à Port-Louis.

Des larmes de joie coulaient dans tous les collèges à travers l’île. L’émotion était à son comble pour certains responsables de collège, de même que pour les parents. Les efforts tant attendus ont porté leurs fruits, malgré les circonstances dans lesquelles les épreuves ont été passées et malgré le fait que les élèves ont dû faire 2 ans de plus pour le HSC en raison de la pandémie de Covid-19. Toutefois, cela n’a pas empêché les collégiens de briller. Ils ont fêté en grande pompe les résultats, munis de banderoles.

Zafeerah Tursoo : « Il ne faut pas rester dans sa zone de confort si l’on veut réussir »

Zafeerah Bano Tarsoo, âgée de 19 ans, est la seule et unique lauréate de son collège. Cette habitante de Triolet a honoré le ‘GMD Atchia State College’. La rectrice adjointe, Mme Priyadarshini Boodhoo, a affirmé que les efforts de l’élève ont porté leurs fruits. Zafeerah nous raconte qu’elle est la première lauréate de sa famille. Sa sœur, qui a fréquenté le même collège, s’était classée. « J’étais confiante et je pensais que j’allais décrocher les meilleurs résultats possibles, mais être lauréate, c’est comme un rêve qui se réalise. Si mes efforts n’avaient pas porté leurs fruits, je serais déçue“, confie-t-elle. Le soutien de ses parents, enseignants et amis l’a conduit vers les meilleurs résultats.

En ce qui concerne son choix de carrière, Zafeerah ajoute qu’elle compte poursuivre des études de droit. Elle envisage de faire un LLB car elle explique que ce diplôme l’aidera à avoir un impact sur la société. Ce qui l’a poussée vers ce choix, c’est que lorsqu’elle étudiait la littérature, elle a découvert que la vie n’est pas uniquement une question de confort, mais qu’il existe également des problèmes, et elle souhaite venir en aide aux personnes dans cette optique. Elle compte revenir à Maurice après ses études pour servir son pays car c’est son but dans la vie. Au moment où la ministre annonçait les résultats, Zafeerah nous raconte qu’elle était chez elle, dans son coin, tandis que les membres de sa famille étaient devant la télévision, attendant avec impatience les résultats.

Zafeerah explique être une fille ordonnée et qu’elle a toujours su ce qu’elle voulait faire. Depuis le primaire, elle aime lire. « J’ai choisi de suivre des études de langues pour le HSC. J’ai continué à suivre ma passion et aujourd’hui je sais déjà quelle voie adopter », dit-elle. Sa mère, Alia, et son époux, étaient à la maison aux côtés de leur fille lorsque les résultats ont été annoncés. Pour elle, c’est une grande fierté. Elle a toujours eu confiance en sa fille et savait qu’elle allait décrocher de bons résultats, mais ne s’attendait pas à ce qu’elle devienne lauréate. Elle décrit sa fille comme étant la lionne de la maison, qui fait de son mieux pour trouver des solutions si elle trouve qu’il y a une injustice envers quelqu’un ou quelque chose, car elle ne supporte pas ça.

Suhail Thawkalkan : « J’ai envie d’apprendre les valeurs humaines aux élèves »

Pour Suhail Mohamud An-Naas Hussein Thawkalkhan, boursier des ‘additionnels scholarship’ et élève du Royal Collège de Port-Louis, c’est beaucoup de fierté mais également une énorme reconnaissance envers toutes les personnes qui ont contribué à ce qu’il en arrive là. « Mes enseignants et mes amis m’ont toujours apporté un soutien sans faille », dit le jeune homme. Il avance que l’avenir s’annonce très prometteur lorsqu’il s’agit des jeunes.

L’habitant de Saint-Pierre compte suivre des études en enseignement car il aimerait aider les enfants pauvres à poursuivre leur éducation. « Il y a un manque d’enseignants dans les établissements scolaires. Si moi, en tant que professeur, je peux aider un enfant, pourquoi ne pas suivre des études en enseignement ? Je ne veux pas être seulement un enseignant, mais également un guide, et apprendre les valeurs humaines aux élèves. »

Il reste reconnaissant envers ses parents qui ont toujours cru en lui. Le père de Suhail, un ex-constable de police devenu entrepreneur, et sa mère, une infirmière, nous racontent que c’est une joie qui ne peut être exprimée. C’est le premier lauréat de la famille et ils sont fiers de leur fils qui a fait ses preuves. Son père a toujours eu cette vision que son fils décrocherait le titre de lauréat un jour, et c’est un rêve qui se réalise pour lui. Au primaire, Suhail était un enfant brillant, comme le décrit son père. Au SC, il a décroché les 6 unités, et maintenant il est lauréat de son collège. « C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire », dit son père. Malgré tous les problèmes que les élèves ont rencontrés pendant les examens du HSC, il a su gérer son temps pour ses études, même si la pandémie a eu un effet néfaste sur son parcours scolaire.

De plus, Suhail a représenté Maurice dans une compétition au niveau international pour l’’English Speaking Union’.

Suren Oodit, recteur du RCPL : « Je suis fier »

Suren Oodit, recteur du Royal Collège de Port-Louis, n’a pas pu cacher sa joie. Il se dit très fier de ses élèves et ne s’attendait pas à récolter autant de lauréats d’un seul coup. Comparativement à l’année dernière, le nombre a augmenté. C’est un travail continu qui a porté ses fruits. Avec le collège mixte, il souligne que l’année prochaine, il compte voir le nom des filles dans la liste des lauréats. Pour le député recteur M. Luckhun, les résultats étaient satisfaisants, mais il estime qu’ils peuvent faire mieux l’an prochain.

Boodhna Lakshya, lauréat RCPL Science Side : « J’ai toujours voulu faire carrière dans l’informatique »

« Je suis le premier lauréat de la famille et j’en suis vraiment fier. Mes efforts ont porté leurs fruits. Je m’attendais à devenir lauréat car j’ai travaillé pour cela », dit Boodhna Lakshya, boursier parmi les ‘State of Mauritius Scholarships’. Pour l’heure, il est indécis en ce qui concerne la filière d’études pour laquelle il va opter, mais il envisage de choisir l’informatique pour apprendre de nouvelles choses grâce à la technologie. « Je compte mettre en œuvre les connaissances acquises à l’extérieur sur le marché mauricien. Cette filière m’a toujours passionné », dit-il. Ses parents sont également fiers de lui, et ne s’attendaient pas à ce qu’il devienne lauréat.

Dakshesh Seeruttun : « J’aimerais aider mon pays à se développer davantage »

Dakshesh Seeruttun, boursier des ‘State of Mauritius Scholarships’ du Royal College de Port-Louis, affirme qu’il ne s’attendait pas à entendre son nom sur la liste des lauréats. Il était rempli de joie. « Je ne croyais pas à l’annonce de la ministre, même mes parents ont été surpris. C’était un moment rempli d’émotion pour moi et je n’ai pas les mots pour le décrire », explique-t-il.

L’élève, un habitant de Triolet, nous explique qu’il a donné le meilleur de lui-même pour les examens, mais qu’il ne s’attendait pas à un tel résultat. Pour le moment, il envisage de suivre des études d’ingénieur aérospatial en Angleterre, car ce métier a toujours été un rêve pour lui. « Je suis passionné par les avions et j’espère qu’avec cette bourse, je pourrai entamer les études dont je rêve et revenir à Maurice pour servir mon pays », confie-t-il.

Ojash Bappoo : « J’aimerais poursuivre mes études en mathématiques »

Pour Ojash Bappoo, cela a été très différent. Élève au Royal College de Port-Louis, il a décroché une bourse (‘additional scholarships’) dans la filière science side. Il a rencontré beaucoup de difficultés et a dû assister à de nombreuses séances de rattrapage pour les épreuves, alors que ses amis avaient une longueur d’avance sur lui. Mais personne n’a refusé de lui venir en aide, que ce soit ses amis ou ses enseignants, et aujourd’hui, il récolte les fruits de ses efforts. Comme jongler avec les chiffres lui plaît vraiment, le jeune garçon envisage de suivre des études en mathématiques.

Vaibhav Mohajur : « J’aimerais faire des études en comptabilité ou informatique »

 « Je m’attendais à obtenir de bons résultats, mais pas vraiment à être lauréat car j’avais des doutes en mathématiques », affirme Vaibhav Mohajur, lauréat du collège RCPL. Il se dit très content et explique qu’il avait confiance en son potentiel. C’est cette confiance qui a porté ses fruits, selon lui.

« Pour l’heure, je n’ai pas encore choisi ce que j’ai envie de faire pour les études tertiaires. Je suis intéressé par la comptabilité ou l’informatique », dit-il. Il estime qu’il est important de bien faire son choix pour ne pas le regretter plus tard. « Certes, les épreuves étaient ‘challenging’, mais j’ai su les surmonter. Il y a eu un travail d’équipe avec mes amis pour en discuter », conclut-il.

Chidanand Boodhram Kumar : « Je dédie cela à mes parents »

Chidanand Boodhram Kumar, quant à lui, n’a pas pu cacher son émotion. Il se dit soulagé après les résultats. Il souligne que les efforts de ses parents ont porté leurs fruits, et compte faire des études dans la filière du génie mécanique. Il avance que ses parents ont beaucoup contribué à ce qu’il puisse arriver jusqu’ici. Il a obtenu la bourse additionnelle dans la filière science.

Zarreen Bibi Peeroo : « Une bonne mentalité et un guide sont importants » 

Zarreen Bibi Peeroo, habitante de Camp de Masque et élève du Queen Elizabeth College, nous confie que c’était un moment de joie pour elle, et que les épreuves n’ont pas été faciles, car les classes ont eu lieu sur 2 ans et demi à cause de la pandémie. Pour elle, cela n’a pas été facile mais elle a pu franchir les étapes. « C’est un rêve qui se réalise. Je suis contente d’avoir rendu fière mes parents et tous ceux autour de moi. It was a proud moment in itself », dit-elle.

Mis à part les études, la jeune fille aime surfer sur les réseaux sociaux. Pour elle, il est important d’avoir une bonne mentalité et un bon guide. « J’avais mes amis comme guides car elles étaient déjà passé par cette situation et m’ont guidée et aidée à surmonter les épreuves », explique-t-elle. Ses parents n’étaient pas à ses côtés lorsqu’elle a reçu l’annonce des résultats. Pour l’instant, elle fait toujours des recherches concernant ses études tertiaires.

Minesh Bundhoo : « Poursuivre ma passion pour la loi »

Minesh Bundhoo, fait partie des huit lauréats du Collège Royal de Curepipe. Dans une interview-minute, accordée au Sunday Times, l’étudiant de 19 ans nous raconte son parcours scolaire, son ambition, exprime ses opinions sur les réformes de l’éducation et sur l’avenir de notre pays.

Le lauréat Minesh Bundhoo fait partie d’une famille de cinq personnes. Son père, Lormus Bundhoo, a été ministre de l’Environnement et de la Santé. Sa maman, Mme Shulukshna Bundhoo, est rectrice au collège MGSS de Nouvelle France. Sa sœur aînée, Tushita, est détentrice d’un degré en relations internationales et poursuit actuellement sa maîtrise dans la même filière. Quant à sa sœur cadette, Harshita, elle poursuit des études en droit et entamera bientôt le barreau.

Q : Racontez-nous votre parcours scolaire…

R : Mon parcours académique commence à la PCK Aryan Vedic Hindu Aided School, où j’ai complété mes études pré primaires et primaires. En 2016, après le CPE, j’ai été admis dans la prestigieuse école qu’est le RCC. 

Pour les examens du SC, j’ai choisi un mélange de sciences et d’économie et, faisant honneur aux traditions de mon école, j’ai obtenu des distinctions dans toutes mes matières. J’ai ensuite pris les examens de ‘A Levels’ en avance, et en 2023, j’ai également servi mon école en tant que ‘head-boy’, tout en tentant ma chance à la course des lauréats.

Je me souviens encore du premier jour, celui de l’admission. Bien sûr, aucun étudiant du RCC ne peut oublier la première fois qu’il a posé les yeux sur les tableaux sur lesquels étaient inscrit les noms des lauréats. C’est un sentiment de fascination et de pure stupéfaction. Aujourd’hui, c’est un honneur de voir mon nom figurer sur ces tableaux. 

Q : À qui dédiez-vous votre réussite ?

R : Je dédie mon succès à tous ceux qui m’ont soutenu. Mes parents, Lormus et Shulukshna, mes sœurs, la famille Bundhoo et Baichoo, mes professeurs d’école et mes professeurs de leçons qui ont travaillé jour et nuit à mes côtés, ainsi que mes amis. J’ai aussi une pensée spéciale pour ma grand-mère qui est décédée l’année dernière.

Q : Quelle est votre ambition ?

R : C’est de poursuivre ma passion pour la loi. Je pense faire mes études en Angleterre afin de retourner à Maurice pour pratiquer en tant qu’avocat et servir mon pays.  

Q : Certains éducateurs et syndicalistes estiment que le système de l’éducation des pays Scandinaves est meilleur que le nôtre. Que dites-vous ?

R : Maurice n’est pas un pays scandinave. Il n’est pas possible de comparer ces deux systèmes. On peut apprendre de leur système pour améliorer le nôtre.

Q : Êtes-vous intéressé par la politique, vu que votre père est politicien ?

R : Je suis définitivement intrigué par la politique car c’est un sujet extrêmement complexe et attirant, mais je ne peux savoir ce que l’avenir me réserve. 

Q : Avez-vous un conseil à donner aux jeunes de notre pays ?

R : Je leur dirai de travailler dur pour atteindre leur but et réussir dans la vie. Nous avons le devoir envers nos parents, nos enseignants, notre pays et nous-mêmes de persévérer et de bâtir un avenir plus sain, notamment sur le plan économique et environnemental, pour les générations à venir.

Q : Comment voyez-vous l’avenir de notre pays ?

R : Je crois fermement en l’avenir de notre pays. Nous possédons une richesse multiculturelle et maritime sans pareille, et nous devons l’exploiter pour pouvoir faire de notre pays un exemple sur le plan régional et international.

B.S.