Le décès d’une HCA jette la consternation parmi le personnel

À l’hôpital Moka

  • Exploitée et surmenée sur son lieu de travail, elle a finalement été victime d’un accident cérébrovasculaire qui lui a coûté la vie le 21 juin

C’est la consternation à l’hôpital ‘Subramania Bharati Eye Hospital’ à Moka. À l’origine : le décès d’une ‘Health Care Assistant’ (HCA) qui a été victime d’un accident cérébrovasculaire le 13 juin dernier. Admise depuis cette date à l’unité des soins intensifs, la quadragénaire a fini par rendre l’âme le 21 juin. Parmi le personnel de l’hôpital, on n’hésite pas à pointer du doigt la pression et le surmenage dont elle a fait l’objet sur son lieu de travail. Malgré ses nombreuses doléances auprès de la direction, ses conditions de travail n’ont pas été révisées, dit-on.

Tout a commencé lorsque le système d’opération de l’hôpital de Moka a été revu afin d’offrir un meilleur service aux patients. Le hic cependant, c’est que le nouveau mode opératoire accentue la pression sur les employés. Alors que leurs responsabilités ont considérablement augmenté, le nombre de personnel est resté le même. Ce qui fait que les employés, à tous les niveaux allant des spécialistes jusqu’au personnel soignant et aide-soignant, sont surmenés face à une pression constante. C’est d’ailleurs le cas de cette HCA qui en a fait les frais, en y laissant sa vie. Le résultat, déplore-t-on, de la mauvaise gestion de la direction de l’hôpital de Moka.

« Au lieu d’avoir à gérer la trentaine d’admission quotidienne comme c’était le cas auparavant, la HCA s’est retrouvée, suivant la mise en place du nouveau système, avec un volume de travail nettement plus conséquent, puisqu’elle devait parallèlement s’occuper des dossiers d’au moins une cinquantaine d’autres patients devant se faire inscrire sur la liste d’opération », nous explique une source à l’hôpital. Elle aurait, à maintes reprises, réclamé auprès de l’administration de l’hôpital que ses conditions de travail soient revues, mais en vain.

Le personnel de l’hôpital de Moka est anéanti par ce décès. Outre d’avoir perdu un de leurs collègues, les employés craignent également d’être les prochaines victimes du surmenage dont ils font l’objet. D’ailleurs, ils disent ne pas comprendre l’absence de tact et de sensibilité de ce cadre qui leur a réuni pour observer une minute de deuil en hommage à leur collègue décédé. « Li fine osé dire ki l’état sa madame ti si grave ki line bizin fer la prière pou ki Bondieu prend li plito », s’indigne une source, avant d’ironiser : « Surement zot pe atan arrive nou osi sa même situation la ». Le personnel de l’hôpital de Moka lance ainsi un appel pour que leur situation soit prise en considération par le ministère de la Santé. Quant à la HCA décédée, on apprend de certaines sources que ses proches envisageraient de saisir la justice afin d’obtenir réparation.