Rama Valayden de nouveau dans le collimateur de la police

SST/ Akil Bissessur

  • Une nouvelle accusation de « Conspiracy to pervert the course of justice » logée contre lui par l’ASP Jagai

L’avocat d’Akil Bissessur, Me. Rama Valayden, risque d’être inquiété par la police très prochainement. Mercredi dernier, l’ASP Ashik Jagai, patron de la ‘Special Striking Team’ (SST) a porté plainte contre lui au CCID pour « Conspiracy to pervert the course of justice ». La veille, soit dans la soirée de mardi, l’homme de loi s’était rendu à l’appartement d’Akil Bissessur au Dreamton Park, où il s’était entretenu avec la mère de Doomila Mooheeputh et l’a interrogé en direct sur un live Facebook. Ce que l’ASP Jagai ne semble pas avoir apprécié.

Le patron de la SST reproche ainsi à Rama Valayden d’avoir interféré avec un témoin de l’affaire, c’est-à-dire la mère de Doomila Moheeputh. Celle-ci sera également entendue dans le cadre de cette enquête. Sa convocation est jugée imminente aux Casernes centrales. Mais à ce stade, on ne sait pas qui enquêtera sur cette affaire. Cette mission sera-t-elle confiée à la SST ou au CCID ? Une décision n’a pas encore été prise jusqu’ici par les hauts gradés des Casernes centrales, dont le Commissaire de police, Anil Kumar Dip, qui, dans un affidavit dans le sillage de l’affaire Vimen Sabapati récemment, a plaidé être le seul responsable de l’effectif et du fonctionnement opérationnel de la police.

Entretemps cependant, Rama Valayden n’est pas autorisé à assister son client dans cette affaire. Il en a été informé par les enquêteurs, vendredi. L’affaire sera ainsi abordée en cour de Mahébourg devant la magistrate qui aura son mot à dire sur ce sujet.

En attendant, Akil Bissessur, son frère Avinash, et sa compagne Doomila Moheeputh, arrêtés après une livraison contrôlée par un facteur présumé de la SST, seront traduits devant la cour de district de Mahébourg où se déroulera la motion de leur remise en liberté conditionnelle. Les trois sont en détention policière depuis mardi dernier. Mais jusqu’ici, le flou persiste toujours sur cette affaire, d’autant qu’Akil Bissessur avait refusé de réceptionner le colis destiné à son frère Avinash mais qui portait son adresse. Le colis contenait, selon la police, 1 022 comprimés d’Ecstasy. Selon nos informations, la version des trois protagonistes n’a, jusqu’ici, pas encore été enregistrée par la SST qui mène cette enquête.

‘Planting’ de portable

C’est sur un Live Facebook qu’Akil Bissessur a dévoilé cette affaire. Dans la vidéo, Akil Bissessur se présente et on y voit un facteur qui est à moto. Un homme qui n’était visiblement pas à l’aise et qui donnait des réponses typiques d’un policier alors qu’il est interrogé par Akil Bissessur. Il informe l’homme de loi qu’un colis lui a été adressé. Mais Akil Bissessur est catégorique. « Mo pas pou prend nanien, jamais mo pas finne commande nanien depi l’Allemagne moi, mo pas pou prend », peut-on entendre dans la vidéo. Ensuite, deux hommes portant des masques se présentent jusqu’à lui et l’informent de son arrestation.

Akil Bissessur, et sa compagne Doomila Moheeputh ont ainsi été invités à se rendre dans leur appartement pour une perquisition et c’est là que débute toute l’affaire. Après presque 45 minutes de fouille, les policiers ont mis la main sur un téléphone portable. Ce que conteste Akil Bissessur lui-même, qui a fait une déclaration en cour devant la magistrate Dinya Mooloo. « Ce téléphone portable a été planté, cela ne m’appartient pas. Les policiers avaient déjà fouillé ce tiroir en ma présence et ils n’y avaient rien trouvé. Ce n’est que lorsque j’ai retourné le dos qu’ils ont mis la main sur ce fameux portable », a-t-il affirmé.

Rama Valayden dit d’ailleurs être en mesure de prouver la véracité de ce qu’avance son client par rapport au ‘planting’ de ce téléphone portable, étant en mesure de produire une vidéo qui en atteste. C’est du moins ce qu’il a dit en conférence de presse, vendredi. Pour l’instant, une accusation provisoire de « Conspiracy to import dangerous drug » a été logée contre les frères Bissessur et Doomila Moheeputh. La police a objecté à leur remise en liberté conditionnelle alors que leurs hommes de loi respectifs ont présenté plusieurs motions, dont une concernant la radiation des accusations provisoires.