Cela fait déjà plus d’une semaine que le pétrolier MT Ocean Pride 1, qui contient plus de 100 000 tonnes d’huile lourde, a fait son apparition dans les eaux réunionnaises. La question sur toutes les lèvres après le traumatisme du Wakashio deux ans de cela : ce navire représente-t-il un danger pour Maurice ?
En se dirigeant vers Maurice, le pétrolier MT Ocean Pride 1a connu une panne de moteur le 2 septembre. Il est à noter que le navire contient actuellement 102 000 tonnes d’huile lourde. À l’heure où nous mettions sous presse, le navire se trouvait à environ 90 miles nautiques des côtes nord-ouest de Maurice et à 65 km des eaux territoriales de la Réunion. Valeur du jour, le ministre de l’Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la navigation, Sudheer Maudhoo, n’a toujours pas émis de communiqué pour rassurer la population, un manque de communication qui ne peut être que décriée.
Y a t-il un risque potentiel que notre île revive le cauchemar Wakashio ? Alain Malherbe, le CEO d’Island Shipping Ltd, nous indique qu’àce stade, « je ne pense pas que ce navire représente un danger pour notre pays. » Mais pour Sunil Dowarkasing, ancien stratège de Greenpeace International, la situation demeure préoccupante, même si le navire est loin de nos eaux territoriales. Car il ne faut pas oublier qu’il déplace 100 000 tonnes d’huile lourde. Si le navire s’approche de nos eaux et qu’il y ait des fuites dans sa coque, des affluents d’huile lourde pourraient venir encrasser nos côtes à travers les courants marins.
Il demande ainsi que les autorités mauriciennes fassent un suivi de la situation et qu’elles restent en état d’alerte maximale et se tiennent prêts à parer à toute éventualité. Il faudrait aussi rester en communication permanente avec les autorités réunionnaises pour avoir une idée claire de l’évolution de la situation. Néanmoins, il se dit satisfait que les autorités mauriciennes ont interdit au navire d’entrer dans nos eaux et de garder ses distances, tout en lui fournissant une aide à travers l’envoi de pièces de rechange.
Sunil Dowarkasing voit, par contre, d’un mauvais œil le ‘bunkering’ qui est effectué dans nos eaux (le ‘bunkering’ est le ravitaillement des navires en huile lourde). Il tient aussi à faire rappeler que certains permis, ainsi que l’assurance du navire, ont expiré le 8 septembre, et se demande si on le laissera entrer dans la rade de Port-Louis une fois les réparations terminées, malgré le fait que ses papiers ne seraient plus en règle.