Le président du Sri Lanka bloqué à l’aéroport de Colombo

Le président contesté du Sri Lanka était coincé mardi à l’aéroport de Colombo après un face-à-face humiliant avec les agents de l’immigration l’empêchant de s’exiler à l’étranger, selon des sources officielles. 

Les responsables de l’immigration ont refusé à Gotabaya Rajapaksa l’accès au salon VIP pour faire viser son passeport, alors que le chef de l’État voulait éviter le terminal ouvert au public, craignant la réaction de la population.

N’ayant pas encore démissionné, ce qu’il a promis de faire mercredi pour une «transition pacifique du pouvoir», M. Rajapaksa bénéficie d’une immunité présidentielle. Il pourrait vouloir en profiter pour trouver refuge à l’étranger.

Le chef de l’État et sa femme ont passé la nuit précédente dans une base militaire proche de l’aéroport internationale après avoir manqué quatre vols qui auraient pu les conduire vers les Émirats arabes unis.

Le président srilankais a laissé derrière lui une valise remplie de documents et 17,85 millions de roupies (49 000 euros) en liquide, désormais sous scellés.

Le bureau de la présidence ne communique pas sur sa situation, mais M. Rajapaksa demeure le commandant en chef des armées, disposant ainsi de moyens militaires.

Il a alors toujours la possibilité de prendre un navire militaire pour se rendre en Inde ou aux Maldives, selon une source de la défense.

Si le chef de l’État démissionne comme promis, le premier ministre Ranil Wickremesinghe sera automatiquement nommé président par intérim jusqu’à l’élection par le parlement d’un député qui exercera le pouvoir jusqu’à la fin du mandat en cours, c’est-à-dire novembre 2024.

M. Wickremesinghe est toutefois aussi contesté par les manifestants qui campent devant le Secrétariat présidentiel depuis plus de trois mois pour demander la démission du président en raison de la crise économique sans précédent que traverse le pays.

M. Rajapaksa est accusé d’avoir mal géré l’économie, menant à l’incapacité du pays, en manque de devises étrangères, à financer les importations les plus essentielles à cette population de 22 millions d’habitants.

Colombo a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril et est en pourparlers avec le FMI pour un éventuel renflouement.

Le Sri Lanka a presque épuisé ses réserves d’essence. Le gouvernement a ordonné la fermeture des bureaux non essentiels et des écoles afin de réduire les déplacements et d’économiser du carburant.

SOURCE : AFP