[Litige CP/DPP] Bruneau Laurette : « L’issue de ce conflit pourrait avoir un impact direct sur ma liberté sous caution »

Bruneau Laurette, travailleur social et ‘Human Right Activist’, veut rejoindre les parties engagées dans le litige entre le Commissaire de police et le Directeur des poursuites publiques. Dans ses affidavits, il explique que le jugement sur la plainte constitutionnelle qui sera rendu aura un impact direct sur lui-même si le CP l’emporte, et affirme avoir un intérêt légitime à protéger.

« Par l’action du Commissaire de Police, ‘I am politically targeted’ par rapport à mes actions politiques contre le gouvernement et mon influence sur la société. Pour le CP et le gouvernement, il faut me mettre à l’ombre pour pouvoir tenir les prochaines élections générales, parce que mon apport politique sur le terrain n’est pas en faveur du gouvernement »,affirme-t-il. D’ailleurs, dit-il, « concernant mon arrestation par la SST, je maintiens que c’est un ‘planting’ de la police avec la complicité du cartel de la drogue que certains policiers dirigent ».

Bruneau Laurette souligne qu’en deux ans, Jagai a obtenu deux promotions, et d’autres policiers sont devenus sergents de police de cette même unité.  « Un inspecteur de police, à travers une audio, a mentionné que la drogue retrouvée chez moi aurait été fournie par Franklin à Jagai, et qu’une des armes retrouvées chez moi provient possiblement des armes saisies à Beau Songes », ajoute-t-il.

Le mardi 19 septembre 2023, l’activiste a déjà logé une demande pour intervenir en tant que partie dans la plainte constitutionnelle présentée par le Commissaire de police, Anil Kumar Dip, contre le Directeur des poursuites publiques (DPP), Mᵉ Rashid Ahmine. Une plainte à travers laquelle le CP demande à la Cour suprême de démarquer son territoire par rapport aux accusations provisoires et requêtes autour des motions de remise en liberté sous caution des prévenus. La demande de l’activiste a été adressée au juge des référés, via ses conseils légaux, Mᵉs Shakeel Mohamed, Neelkanth Dulloo, Rouben Mooroongapillay et Ayesha Jeewa (avouée) notamment.

Dans un affidavit juré dans le cadre de sa demande, Bruneau Laurette cite pas moins de sept paragraphes qui lui ont été consacrés dans la plainte du CP contre le DPP, logée le 17 juillet 2023. Lesdits paragraphes portent sur la décision du tribunal de Moka de le relâcher sous caution à la suite de son arrestation et de celle de son fils, Ryan, pour délit de drogue. 

« Je crois sincèrement que le défendeur (CP) aurait dû me joindre en tant que partie à sa plainte pour obtenir une réparation constitutionnelle. Cela, dans la mesure où mes droits légaux et constitutionnels sont également en jeu », souligne-t-il dans son affidavit. 

Il ajoute que le CP ne peut pas aller de l’avant avec sa plainte sans l’inclure, car la décision de la Cour suprême dans la plainte du CP contre le DPP aura un impact direct sur lui, du fait que cette requête a été introduite « hors délai » par le CP devant la Cour suprême pour contester la décision du tribunal de Moka de le relâcher. Pour toutes ces raisons, déclare l’activiste, son intervention dans la plainte du CP contre le DPP est « nécessaire ». L’affaire sera appelée le 17 avril prochain.