Maldonnes : le ministère de la Santé visé par des enquêtes de l’ICAC !

Plusieurs départements du ministère de la Santé se retrouvent aujourd’hui dans la mélasse et visés par des multiples enquêtes de la commission anti-corruption. En effet, depuis quelques semaines déjà, l’ICAC a dans son viseur les officiers du ministère de la Santé concernés dans l’octroi d’un contrat à une compagnie privée responsable de la sécurité dans les hôpitaux et les Area Health Centres de l’île. Suivant des informations obtenues auprès des personnes dans le giron, l’ICAC a enclenché une enquête sur la compagnie et certains de ses employés. Ils sont soupçonnés d’un délit très grave…

Une affaire de signatures magiques…

En effet, au Réduit Triangle à Moka, une source proche de ce dossier dévoile que certains agents de sécurité seraient impliqués dans la manipulation illégale des registres de présence alors qu’ils étaient supposés être en service lors du ‘Night Shift’. Ces jours-ci, la commission anti-corruption étudie à la loupe le modus operandi de ceux soupçonnés dans la manipulation de ces documents. Selon nos recoupements, le ministère de la Santé avait octroyé ce contrat à la compagnie sur une base de «month to month ». Par ailleurs, mis au courant de l’enquête de l’ICAC, des démarches seraient actuellement en cours à l’Emmanuel Anquetil Building où siège le ministère de la Santé pour trouver une compagnie « correcte » en remplacement de l’actuel prestataire.

En fouillant plus loin, il se trouve que l’ICAC possèderait des « damning evidences » dans cette enquête. On avance également la tenue d’interrogatoires préliminaires dans les locaux de l’ICAC auprès des préposés du ministère de la Santé, qui auraient en effet démontré que des agents de sécurité de la compagnie fausseraient les données des registres, avec la complicité de certains officiers des hôpitaux.

À ce stade de l’enquête, le modus operandi, comme nous explique une source de l’ICAC, consiste à placer deux signatures dans le livre de présence alors qu’un seul agent de sécurité est envoyé en service le soir. Cependant, la règlementation demande à ce que deux agents soient en poste pendant la nuit. Ces  « signatures magiques » ne sont pas apparues après un tour de David Copperfield.  Il y a eu dans le passé des dénonciations  auprès de la police concernant la falsification des documents mais il a fallu des dénonciations auprès de l’ICAC pour qu’une enquête soit initiée. 

La prochaine étape pour les officiers de Navin Bheekary serait de trouver qui sont ces officiers de l’hôpital qui agissent de concert avec les falsificateurs pour faire bénéficier la compagnie impliquée dans toute l’affaire. Pour le moment, l’ICAC ne disposerait que des « rosters planning » des agents de sécurité dans les différents départements dans lesquels ils sont postés, dont du côté des stores où sont gardés les médicaments.

Des policiers également impliqués

L’enquête de l’ICAC pourrait également faire tomber des têtes dans la force policière. Dans les lieux où les stocks de méthadone sont entreposés, la sécurité est continuellement (du moins sur papier) assurée par la compagnie de gardiennage mais aussi par des policiers qui doivent se rendre sur place une fois la nuit tombée. Selon nos renseignements, l’ICAC a été informée que les données de ces supervisions par les policiers ont été falsifiées. Selon notre source, des policiers qui devaient se rendre vers les lieux mentionnés ne se donneraient même pas la peine de faire ce déplacement de quelques minutes pour leur ‘shift’. Dans d’autres cas, certains abusent des « early check-out », surtout du fait qu’ils doivent quitter les lieux à l’heure spécifique, au lever du soleil. Voici une affaire qui pourrait faire grand bruit au niveau de la force policière…