La ‘Mauritius Ports Authority’ (MPA) est devenue, selon les travailleurs du secteur, « a total mess ». Parmi les raisons évoquées, on retrouve le manque accru de personnel et l’inaction du ‘Parent Ministry’ qu’est le PMO. Cela fait pratiquement 24 mois que la MPA n’a pas de ‘top management’. Pas de directeur général, de directeur administratif, de directeur des ressources humaines, de Port-Master, de directeur de l’audit et pas de ‘Principal Marine Engineer’. Mais comment fonctionne le port de l’île Maurice ?
Pour Tirth Puryag, président de la ‘Maritime Transport & Port Employees Union’ (MTPEU), le port est un organisme qui fonctionne sous respiration artificielle. « Comment pouvez-vous fonctionner avec un manque de personnel comme à la MPA ? Heureusement que parmi les travailleurs du port, il existe toujours des gens qui sont de bonne foi et qui sont dévoués dans leur travail », dit-il. Ce dernier déplore le malaise généralisé au port en ce concerne l’absence de ‘top management’. Selon le syndicaliste, l’ancienne directrice générale a été forcée de prendre congé. « Elle continue de percevoir son salaire et bénéficie même d’un chauffeur de fonction, alors qu’elle n’est pas en poste », s’insurge Tirth Puryag.
« Boku dimounn ankor pe fer ‘actingship’! », dit le président de la MTPEU. Il s’élève contre le fait que depuis plusieurs années, des personnes assurent l’intimât des postes vacants. « Pourquoi la MPA ne recrute-t-elle pas des personnes compétentes avec les qualifications requises pour faire de la MPA un organisme qui fonctionne comme il se doit ? », s’interroge-t-il. « Un appel à candidature avait été lancé pour le recrutement d’un cadre au département des Ressources Humaines, et des interviews ont même eu lieu en ce sens avant d’être ‘freeze’. En fin de compte, la MPA a embauché une femme pour un contrat d’un an afin d’occuper le poste, sans qu’elle ait été soumise à un entretien. Il a été révélé qu’elle n’était pas éligible pour le poste », dénonce le syndicaliste.
Tirth Puryag dit qu’il a eu une rencontre avec le nouveau Chairman, Jérôme Boulle, le mercredi 22 novembre. « On accordera notre soutien au nouveau Chairman tant qu’il fait son travail dans la transparence, la méritocratie et dans le cadre légal. Quand nous lui avons présenté les problèmes qui existent à la MPA, Chairman inn bouz so latet ! Li pa ti kone ki problem la ti autan grav ! », dit-t-il. Il souligne aussi le fait que la MPA se trouve sous l’égide du ‘Prime Minister’s Office’ (PMO), et qu’il tarde à prendre des décisions dans le temps voulu pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Un ‘Handy Worker’, s’exprimant sous couvert d’anonymat, nous indique que le poste de ‘Senior Handy Worker‘ était disponible, mais qu’après les entretiens, le recrutement a été suspendu. « Comment se fait-il que le recrutement soit gelé malgré les entretiens ? Il y a parmi nous des travailleurs présents depuis plus de 20 ans. Ils méritent ce poste. Mem si nou lor grade 12, zot traitre nou kuma bann ti dimounn (…), et cela concerne également les employés de Grade 6. Nous ne comprenons pas pourquoi ces processus prennent autant de temps ! », insiste notre interlocuteur.
