Narvada Nuckchady Panchoo, entrepreneure

« Savoir se réorienter durant une phase difficile est cruciale »

Narvada  Nuckchady Panchoo est une jeune femme dans la trentaine qui a su démarrer sa petite entreprise alors que la covid-19 mettait plusieurs employés sur le pavé. Elle demande aux femmes de savoir se valoriser et d’être indépendantes pour pouvoir réussir dans la vie.

Narvada  Nuckchady Panchoo est âgée de 33 ans. Mariée, elle habite à Curepipe. En tant que technicienne des ongles, Narvada est aux petits soins pour ses clientes. Le but : donner à leurs ongles une apparence soignée et esthétique. Elle détermine ainsi quelles techniques et quels traitements il faut appliquer. « Mais tout dépend de ce que veut la cliente, et l’état de ses ongles », nous précise Narvada. Elle nettoie, traite, taille, polit, colore, enlumine et vernit les ongles. Elle applique également au besoin des produits destinés aux ongles.

Ce métier pourtant, elle ne pensait jamais le faire. D’autant qu’elle a fait des études en ‘graphic design’. D’ailleurs, elle a travaillé environ 9 ans dans le domaine de la conception graphique. « Je n’ai pas vraiment su quelle carrière poursuivre une fois mes études secondaires achevées. Je pense que nous ne sommes pas bien guidés par le système éducatif. Mais puisque j’avais de bons résultats en ‘Art & Design’ au niveau de la HSC, j’avais opté pour la conception graphique », nous explique-t-elle.

Après avoir obtenu son diplôme dans ce domaine, elle a travaillé comme graphiste dans diverses entreprises textiles, où le créneau graphique est un facteur clé pour donner aux produits une autre dimension. Il faut dire que les débuts de Narvada comme conceptrice graphique ont été un énorme défi pour elle. Face aux nouvelles technologies et logiciels, tout lui était nouveau et inconnu. À un moment donné, elle a donc délaissé les entreprises textiles pour essayer le ‘web design’, le ‘corporate design’ et le photomontage mais finalement, elle a préféré retourner travailler au sein des entreprises textile. « J’avais de l’enthousiasme pour ce créneau. J’avais la curiosité d’en savoir plus et d’explorer divers aspects du design. Cela m’a permis de voir la vie différemment », nous confie-t-elle.

La covid-19 : une ‘blessing in disguise’

Mais un an de cela, elle a été contrainte d’ouvrir son entreprise en onglerie. Cela après qu’elle se soit retrouvée au chômage en raison de la covid-19. Inquiète pour son avenir, elle a alors pensé à mettre sur pied sa propre entreprise et de travailler à son propre compte. « On était alors en plein confinement. J’avais déjà une passion pour travailler les ongles. Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas essayer de suivre une formation dans l’onglerie et démarrer mon entreprise dans ce domaine ?», nous explique-t-elle. C’est ainsi que ‘Narvada Nails’ a vu le jour.

Quels obstacles a-t-elle rencontrés en mettant sur pied son entreprise ? « Je devais gérer l’entreprise, tout en trouvant du temps pour les tâches ménagères et ma formation en onglerie. Cela n’a pas été facile, mais j’étais motivée à bloc », nous dit-elle. « Avec le recul, je me dis que j’ai su me réorienter durant une phase difficile, ce qui est crucial. »

Elle tient à exprimer ses remerciements envers ses parents, qui l’ont toujours soutenue, notamment en ce qui concerne l’éducation de leurs enfants. « Pour mes parents, l’éducation est à la base de tout ce que nous entreprenons dans la vie. Ils ne considéraient pas que les filles étaient différentes des garçons. Mes parents m’ont toujours appris à être indépendante et à ne pas avoir peur. Les valeurs que j’ai obtenues de mes parents constituent le plus beau et le plus important cadeau que j’ai pu recevoir d’eux », nous dit-elle, quelque peu émue. « Je voudrais aussi remercier mon mari, Ryan Panchoo, qui m’a toujours motivée à poursuivre mon rêve, ainsi que mes enseignants du collège N. Saddul pour avoir fait de moi la personne que je suis aujourd’hui, et mes amis pour leur soutien. Sans eux, rien n’aurait été possible », ajoute-t-elle.

Quels conseils voudrait-elle prodiguer aux femmes entrepreneures ? « Il faut savoir être indépendante, car c’est l’arme pour avancer dans la vie. Il ne faut pas conforter le système selon lequel les femmes doivent être dépendantes d’un homme pour pouvoir vivre. Valorisez-vous ! »