Navin Ramgoolam :  « Le CP remet en cause un pilier fondamental de la démocratie, soit la séparation des pouvoirs »

Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, n’a pas tardé à réagir sur le communiqué émis par le Commissaire de police, Anil Kumar Dip, où ce dernier devait qualifier la décision du Directeur des poursuites publiques (DPP) de ne pas interjeter appel concernant la remise en liberté conditionnelle de Bruneau Laurette d’« evil precedent ».

« C’est sans précédent pour un Commissaire de police d’agir ainsi et c’est totalement inacceptable », devait commenter Navin Ramgoolam. « Le poste du DPP, tout comme le poste du Commissaire de police, sont protégés par la Constitution. Mais ce dernier n’est pas tenu de remettre en question les décisions du DPP de cette manière », devait-il expliquer. Il devait aussi se poser des questions sur les retombées au niveau de notre réputation sur le plan international. C’était lors une conférence de presse après une rencontre avec les leaders du MMM et du PMSD, Paul Bérenger et Xavier Luc Duval.

Le Dr. Ramgoolam devait ensuite expliquer la dangerosité d’un tel acte, en rappelant que le communiqué a été émis par le ‘Government Information Services’ (GIS) au lieu du ‘Police Press Office’ (PPO). « Zot ine tombe lor zot latet ! Nous allons vers une dérive antidémocratique très grave parce que le CP remet en cause un pilier fondamental de la démocratie, notamment la séparation des pouvoirs », dit-il. Tout ceci démontre, selon lui, que « l’actuel gouvernement ne veut pas que nous ayons un DPP indépendant ». Faisant références des démêlés du précédent DPP avec le régime en place, il devait assener que « Il n’est jamais, au grand jamais, arrivé dans un pays du Commonwealth qu’un gouvernement essaie de faire arrêter un DPP en fonction qui ne demandait qu’à faire son travail. » Il devait ainsi qualifier les membres du gouvernement comme étant « des personnes dangereuses qu’il vaudrait mieux retirer à la tête du pouvoir ».

Par ailleurs, il devait aussi aborder les basses attaques dirigées contre la magistrate de la Cour de Moka et le DPP, Rashid Ahmine, attaques provenant de certains sites web proches du MSM. « C’est inadmissible ! Comment peuvent-ils se permettre d’attaquer une magistrate, le DPP et un ex-chef-juge ? », devait-il asséner. Il devait aussi déplorer l’absence d’action de la part de la police en ce qui concerne ces viles attaques.

Il devait aussi évoquer la raison derrière une alliance avec le MMM et PMSD. « Nous ne voulons pas pas que notre pays continue d’aller dans cette direction. Nous devons mettre ‘latet ensam’ pour le bien du pays », devait conclure Navin Ramgoolam.