[Nombre croissant d’accidents] Sensibilisation et éducation, deux facteurs clés dans la prévention, selon Ranjit Jokhoo

La série noire des accidents se poursuit dans le pays. Durant la semaine écoulée, quatre personnes ont perdu la vie sur les routes. Il faut dire que depuis janvier, le bilan des accidents ne cesse de s’alourdir. Les statistiques suscitent des interrogations quant aux diverses mesures prises pour résoudre ce problème. Devrions-nous réintroduire le permis à points pour diminuer le nombre d’accidents dans le pays ?

L’ancien inspecteur de police et enquêteur de la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT), Ranjit Jokhoo, estime qu’il y a beaucoup de négligence dans la façon dont les conducteurs se comportent sur nos routes. « Dans de nombreux cas, on attribue l’accident à la vitesse, mais il n’y a jamais eu d’étude pour confirmer que c’est bien la vitesse qui a causé l’accident », dit-il. Selon Ranjit Jokhoo, si une personne roule à grande vitesse là où il y a beaucoup de piétons ou si la route est en réparation, c’est à ce moment-là qu’un accident pourrait se produire. Bien souvent, ce sont les comportements irresponsables des conducteurs qui provoquent des accidents, estime-t-il.

Ranjit Jokhoo affirme qu’une peine plus sévère n’est pas suffisante pour réduire le nombre d’accidents sur nos routes. En prenant l’exemple des crimes dans le pays, il affirme que malgré l’augmentation des peines, leur nombre n’a pas diminué. « Durcir la loi n’est pas la solution », affirme-t-il. Pour notre interlocuteur, la seule solution est l’éducation des piétons, des automobilistes et des motocyclistes. Il est d’avis que de nombreux accidents sont causés par des motocyclistes et déplore le manque d’initiative des autorités pour sensibiliser ces conducteurs aux dangers sur nos routes. Selon lui, les responsables des centres sociaux devraient réunir les motocyclistes pour les sensibiliser aux mesures préventives.

Pour Ranjit Jokhoo, l’éducation n’est pas suffisamment mise en œuvre, et c’est un constat. « Au lieu de sensibiliser la population pour éviter les accidents, les autorités se concentrent sur des aspects qui n’ont pas de sens, alors que l’éducation et la sensibilisation des usagers de la route sont primordiales », souligne-t-il. Il se demande également pourquoi les autorités ne mènent plus de campagnes de sensibilisation dans les différents endroits, que ce soit dans les centres sociaux, les ‘Youth centre’ et les ‘Citizens Advice Bureau’ (CAB) aux citoyens de l’île.

Notre interlocuteur estime qu’il existe des panneaux de signalisation, mais qu’ils ne sont pas suffisamment visibles pour les usagers de la route. Il déplore le manque de lisibilité des inscriptions, alors que dans d’autres pays, les panneaux de signalisation sont visibles à une certaine distance. Il est d’avis qu’il faut en installer à une distance de 30 mètres et que les inscriptions doivent être conçues de manière à être visibles pour les usagers de la route. En ce qui concerne l’état des infrastructures routières, il affirme que les autorités ont tendance à se concentrer uniquement sur les routes principales ou les autoroutes lorsqu’elles étudient les accidents, négligeant les petites routes où de nombreuses vies sont également perdues. Ranjit Jokhoo affirme que l’état de ces infrastructures est déplorable et que les autorités responsables devraient s’occuper de ces problèmes. Il déplore également le manque de marquages au sol sur ces routes. Concernant le permis à points, l’ancien inspecteur de police est d’avis que ce n’est pas la solution. « Je ne dis pas que c’est mauvais, mais le permis à points ne résoudra pas le problème. Il faut avoir