Nouvel emplacement des marchands ambulants au Victoria Urban Terminal

Un relogement douloureux et difficile

Le relogement des marchands ambulants du Ruisseau du Pouce au Victoria Urban Terminal a déjà démarré depuis ce lundi 9 mai 2022. Beaucoup de ces derniers ne savent cependant pas s’ils pourront s’acquitter du loyer de Rs 4 000 mensuellement, vu la cherté de la vie, tandis que d’autres marchands attendent toujours que la mairie de Port-Louis leur indique quand ils auront leur étal.

Notre équipe s’était rendue au Victoria Urban Terminal pour un constat. Les marchands nous disent d’emblée qu’ils n’ont pas eu d’autre choix que de se plier à la décision de la mairie de Port-Louis en ce qui concerne ce relogement. Mais déjà, il y a un profond mécontentement des marchands ambulants. « Nous sommes dans la tourmente depuis que la municipalité de Port-Louis a décidé de ce relogement », nous disent-ils.

Valeur du jour, ce sont seulement les marchands de légumes qui ont eu leurs étals. Ces derniers se plaignent de l’étroitesse de leur emplacement pour travailler, alors que selon eux, lorsqu’ils étaient au Ruisseau du Pouce, ils avaient amplement de la place pour étaler leurs légumes. D’autres marchands n’ont toujours pas été notifiés par la municipalité de Port-Louisquand ils auront leur étal au Victoria Urban Terminal. D’autres encore n’ont toujours pas obtenu de réponse pour savoir s’ils sont éligibles de recevoir un étal.

Le loyer mensuel de Rs 4 000 jugé « excessif »

Qui plus est, les marchands doivent s’acquitter d’une somme de Rs 4 000 par mois pour ce tout petit étal, une somme qu’ils jugent « excessive » alors qu’ils n’ont pas encore commencé à travailler. Les marchands sont anxieux face à la situation. Ils ne savent pas s’ils vont faire suffisamment d’affaires pour pouvoir s’acquitter de cette somme à la fin de chaque mois. Qui plus est, les marchands doivent se serrer la ceinture face à la cherté de la vie pour pouvoir nourrir leurs familles. Par ailleurs, leurs affaires ne sont pas vraiment florissantes, car les clients se sont faits plutôt rares.

Un des marchands nous explique que « déjà, nous n’avons pas été épargnés par la pandémie de covid-19, et nous n’avons pas pu travailler pendant un bon bout de temps. Avec le loyer de Rs 4 000, c’est devenu impossible d’épargner ou d’investir ».

Cap vers le Ruisseau du Pouce, où certains marchands opèrent toujours, n’ayant pas encore eu leurs étals au Victoria Urban Terminal. Krishna, un marchand, nous explique qu’il a déjà paraphé le contrat pour un étal au Victoria Urban Terminal, mais qu’on ne lui a pas encore notifié quand il pourra emménager dans son nouvel emplacement. « J’ai déjà effectué un premier paiement de Rs 4 000 et je dois payer le deuxième loyer de Rs 4 000 jusqu’à la fin du mois de mai », dit-il. Ce qui est exorbitant pour un marchand ambulant, selon lui. « C’est une injustice », dénonce-il.

Il nous explique aussi que beaucoup d’autres marchands sont dans la même situation que lui. Selon lui, la mairie de Port-Louis aurait dû donner la priorité aux marchands qui opèrent depuis une trentaine d’années au Ruisseau du Pouce, au lieu de tous les regrouper en même temps au Victoria Urban Terminal. Mais déjà, il fait grise mine. Il a déjà visité le Victoria Urban Terminal et pense que l’étal est trop exigu. « Je me demande comment je vais faire. Ce n’est pas commode », lance-t-il. Il voulait avoir une place bien visible pour que ses clients habituels puissent le repérer, mais il pense que toutes les bonnes places ont déjà été prises. Il s’est déjà résigné à la possibilité qu’il perdra bon nombre de ses clients habituels.