[PMQT] Le même scénario se répète

Qui dit rentrée parlementaire, dit retour des questions sans réponses. En effet, lors de la dernière séance de ‘Prime Minister’s Question Time’, sur les 20 questions adressées au Premier ministre, seule une a été considérée. Alors que c’était la toute première séance de l’année 2024 après un long congé de trois mois, il semblerait que Pravind Jugnauth ait encore une fois tenté d’esquiver les questions des députés de l’Opposition.

Sur les 20 questions, dix sont restées sans réponse lors de cet exercice et neuf questions ont été retirées par les députés, comme l’avait annoncé le Speaker de l’Assemblée nationale. À noter que seule la question de la députée Arianne Navarre Marie du MMM a reçu une réponse. Elle portait sur l’introduction de la langue “kréol” à l’Assemblée nationale.

Le député du PTr Patrick Assirvaden affirme que cette situation n’est pas nouvelle, et que le Premier ministre a peur de répondre aux questions des députés de l’Opposition. « Si le Premier ministre était un chef responsable, il n’aurait jamais esquivé les questions qui lui étaient réservées. C’est aberrant qu’il prenne environ 30 minutes pour répondre à une question dans le but d’esquiver les autres », dit-il. « Li ene premier ministre capon li pe peur pou repond ban question », dit-il. Les députés de l’Opposition affirment qu’ils viendront avec encore plus de questions adressées au chef du gouvernement, insistant pour que ce dernier réponde. « Pravind Jugnauth n’a pas à cacher quoi que ce soit. S’il cache quelque chose, il n’a pas le droit d’être à la tête du pays en tant que Premier ministre. Il doit se comporter comme un Premier ministre responsable et être capable de répondre aux questions. Il est clair que Pravind Jugnauth ne joue pas le jeu de la transparence. Si l’on esquive des questions, cela démontre que l’on cache des choses à la population », affirme Patrick Assi.

Son collègue du PTr, Ritesh Ramful, abonde dans le même sens. Il affirme que depuis le début du mandat du gouvernement, la façon dont le Premier ministre répond aux questions se répète. « Esquiver les questions parlementaires est un mauvais signal pour la démocratie », affirme-t-il. Il ajoute que la population a un seul moyen d’obtenir des réponses à ses questions : l’Assemblée nationale, et les députés sont leurs porte-parole. Pour lui, la façon de faire du gouvernement au parlement est une menace pour la démocratie. « Il y a un manque de transparence et de cohérence », déplore-t-il.

Pour le député Nando Bodha, le Premier ministre transforme la ‘Prime Minister’s Question Time’ en une phase politique. Il fait remarquer que tous les Premiers ministres qui ont dirigé le pays ont répondu à six ou sept questions des députés pendant la tranche des questions qui leur était allouée, mais Pravind Jugnauth abuse en répondant à une seule question, et la réponse est souvent tirée en longueur. Il trouve cela dramatique qu’il n’y ait pas eu suffisamment de questions supplémentaires.