Radakrishna Sadien : « Des mesures d’accompagnement nécessaires »

Compensation salariale

Les yeux de quasiment tous les employés du pays sont braqués sur le montant de la compensation salariale à venir. Mais suffira-t-elle à aider les salariés à faire face à la cherté de la vie ? Non, répond le syndicaliste Radhakrishna Sadien, il faudrait qu’elle soit assortie d’autres mesures.

Notons que la compensation salariale prendra effet en janvier 2023. Les négociations se poursuivent pour décider de son quantum. Radhakrishna Sadien, le président de la ‘State and Other Employees Federation’ (SOEF), plaide pour que le gouvernement prévoie parallèlement avec la compensation salariale, une série de mesures d’accompagnement. « Cela n’a aucun sens si l’on reçoit une augmentation alors que les prix des produits flambent tellement que cela ne sert à rien », dit-il d’emblée. D’où l’importance de certaines mesures d’accompagnement.

Ainsi, en premier lieu, il faudrait exercer un contrôle sur les abus des prix qui se font au détriment des consommateurs. Il faudra faire de sorte que les revendeurs et les commerçants affichent les prix comme il se doit. « La loi devra être appliquée dans toute sa sévérité pour que certains commerçants n’abusent pas sur les consommateurs en ce qui concerne les prix », dit-il.

De plus, il réclame la baisse du prix des carburants pour soulager la population, vu que les prix de ces produits ont baissé sur le plan international. C’est là une mesure qui est non seulement possible selon de nombreux observateurs avertis, mais cela aurait permis d’apporter un soulagement certain à de nombreux employés.

En ce qui concerne les subsides, le gouvernement doit s’assurer qu’en fin de compte, les consommateurs en bénéficient. À titre d’exemple, la farine. À Maurice, ce produit comporte plus de subsides que n’importe quel autre produit, mais souvent, il n’est pas conforme aux normes. Il faudrait dès lors s’assurer que des produits de qualité soient disponibles dans les points de vente.

Le syndicaliste demande aussi de revoir le salaire minimum. « Il faudrait se poser la question si le salaire minimum est un salaire décent. Ce salaire permet-il au salarié qui en bénéficie de faire face aux dépenses ? Force est de constater que le salaire minimum n’est pas à la hauteur », déplore-t-il. Il propose ainsi à ce que le salaire minimum passe à Rs 15000 (il est actuellement de Rs 11 075). « Cette proposition permettra aux employés jouissant du salaire minimum de subvenir à leurs besoins et de mieux faire face à la montée des prix. C’est comme si nous devons nous battre pour avoir un salaire décent », dénonce-t-il. Dans ce même contexte, il demande à ce que les pensionnaires bénéficient d’une pension adéquate.

Le syndicaliste plaide aussi pour que les compagnies faisant de gros profits contribuent davantage dans le développement social du pays. « Avec toutes ces mesures préconisées, la compensation salariale pourrait alors permettre à ceux en bas de l’échelle de faire face à la cherté de la vie ».

N. Gopee : « Rs 2 912 et pas un sou en moins ! »

Narendranath Gopee, le président de la ‘Federation of Civil Service and Other Unions’ (FCSOU), rappelle qu’il a soumis, la semaine dernière, des propositions au ministère des Finances. Il réclame qu’une compensation salariale de l’ordre de Rs 2 912 soit offerte aux employés. Il dit s’être basé sur les chiffres réels du panier ménager pour arriver à ce montant. Il affirme qu’il ne fera aucune concession sur ce montant, d’autant que la population fait face à une perte accrue du pouvoir d’achat, résultant du taux élevé d’inflation et des prix qui ne cessent de prendre l’ascenseur.

Il dénonce, dans la même foulée, les gaspillages de fonds publics commis par le gouvernement alors que cet argent aurait pu servir pour soulager la population à travers la compensation salariale. Il espère ainsi que le gouvernement fera preuve de bon sens et qu’il acceptera sa proposition.