Une mise en demeure a été adressée à la municipalité de Port-Louis et au Commissaire de police par l’intermédiaire des avocats Pazhany Rangasamy et Nabil Kaufid, représentant les marchands du Ruisseau du Pouce. Ces derniers affirment que les autorités commettent un outrage à la cour et causent des préjudices aux marchands qui opèrent légalement. Ils demandent ainsi le respect du ‘stay of execution’ émis par la cour.
Pour l’heure, les marchands continueront de travailler sur les lieux et leurs structures ne seront pas détruites. Cependant, ils expriment leur insatisfaction et dénoncent les méthodes du gouvernement qui ressemblent à une dictature et à du harcèlement. Ils affirment qu’ils ne peuvent pas être forcés d’aller au Victoria Urban Terminal (VUT). Une fois de plus, ils dénoncent le fait que les étals ont été construits avec leurs propres fonds et qu’ils ont investi beaucoup d’argent, et donc la municipalité ne peut pas les évacuer sans avertissement. « Nous payons une mensualité à la municipalité à la fin de chaque mois », ajoutent-ils.
« Nous avons obtenu une injonction contre la mairie, interdisant la démolition de nos étals tant que l’affaire n’est pas entendue. Il est incompréhensible que la mairie ignore une injonction de la cour. Si les autorités ne respectent pas la décision de la cour, comment peuvent-elles respecter la décision des marchands ? », se demandent Pazhany Rangasamy et Nabil Kaufid.
Les marchands disent ne pas être les seuls qui doivent évacuer les lieux suivant le rapport du Fact Finding Committee présidé par l’ex-juge Bushan Domah en 2008. Ce rapport précise en effet que les bâtiments abritant Rogers et KFC doivent également être déplacés. Or, à ce jour, aucune action n’aurait été prise par la mairie de Port-Louis contre Rogers et KFC. « Kifer zis nous ? » se demandent-ils. Ils demandent ainsi à être traités sur un même pied d’égalité avec ces compagnies. Vendredi, les marchands se sont rendus à la municipalité pour rencontrer le maire mais en vain.
Les marchands contestent la décision de leur relogement au VUT, et soulignent que travailler dans un environnement stressant et anxiogène est devenu la norme pour eux. Ils se sentent dépassés. Pour l’instant, ils attendent les décisions qui seront prises le 17 juin prochain.