‘Secret Hope’ : une entreprise écoresponsable et créative

Surcyclage

Nous découvrons cette semaine ‘Secret Hope’, une entreprise qui se spécialise dans le surcyclage du vieux papier pour concevoir plusieurs produits décoratifs. La gérante est Michela Foy, une cinquantenaire avec des doigts de fée.

Le recyclage, vous en avez sans doute entendu parler, mais le surcyclage, vous connaissez ? Le recyclage traite les objets arrivés en fin de vie pour pouvoir réintroduire certains de leurs matériaux dans la fabrication de nouveaux objets, tandis que le surcyclage (‘upcycling’) consiste à transformer des déchets ou des objets usagés en de nouveaux objets de qualité supérieure. 

‘Secret Hope’ est une entreprise spécialisée dans le surcyclage du papier journal et celui des vieilles revues pour en faire des objets utilitaires, comme des paniers, et décoratifs. Cette entreprise fabrique aussi des bijoux, comme des boucles d’oreille, des colliers et des bracelets, avec des perles en papier. C’est Michela Foy, Mich pour les intimes, qui a mis sur pied cette entreprise. Cette dernière âgée d’une cinquantaine d’années, travaille seule chez elle à Pointe-aux-Sables. Elle fabrique à la main ces merveilles, et les commercialise sur les réseaux sociaux.

Michela revient sur son parcours. Elle a travaillé pendant de nombreuses années dans l’hôtellerie comme secrétaire de direction ou comme responsable de réservation. Durant ses temps libres, elle fabriquait des bijoux ‘naturels’, avec des graines de Cipaye et celles des flamboyants. À l’époque, ses créations étaient très prisées par les boutiques d’hôtels. Puis, elle a tiré sa révérence à l’hôtellerie en devenant agent d’immigration vers le Canada. « Pendant 4 ans, j’ai fait la navette entre Maurice et l’Ontario au Canada », nous dit-elle.

Mais un jour, alors qu’elle se trouvait au Canada, Michaela devait apprendre que sa mère avait été mise mettre sous dialyse. « Nous étions très proches, et ma mère voulait que je sois présente à ses côtés pour prendre soin d’elle. J’ai sauté dans le premier vol pour Maurice », nous explique-t-elle, au comble de l’émotion. Elle est toutefois satisfaite qu’elle ait pu prendre soin de sa mère durant ses derniers jours. Après le décès de cette dernière en 2017, Michaela a décidé de donner un nouvel essor à sa vie.

Pour la petite anecdote, elle nous explique qu’un matin, lors d’un trajet en autobus vers Port-Louis, « j’avais enroulé le ticket autour de mon doigt comme une bague.  Elle y était restée pendant toute la journée. Ce n’est qu’en rentrant à la maison que je me suis aperçue qu’elle était toujours là. J’avais ainsi décidé de surfer sur le Net pour voir comment on pouvait surcycler du papier, et grande fut ma surprise de voir tout ce que l’on pouvait en faire », nous dit-elle. 

En 2017, elle prit la décision de mettre sur pied ‘Secret Hope’. C’est à ce moment que son apprentissage a commencé. Elle a ainsi appris les différentes techniques du surcyclage. Il faut dire qu’elle a été soutenue inconditionnellement par son père. « Le démarrage était difficile certes, mais cela m’a motivé à bloc », nous dit-elle. Créative dans l’âme et étant sans emploi, elle s’était lancée à fond dans cette entreprise.

« J’avais pris contact avec des hôtels pour leur proposer ces nouveaux produits écologiques. Il faut dire qu’ils ont accroché à l’idée, en particulier les groupes Lux et Attitude », dit-elle. C’est toutefois en 2020, durant le confinement, que son entreprise a connu un véritable essor. « Un aspect positif du confinement a été que les artisans se sont serré les coudes sur les réseaux sociaux. Du coup, pas mal de Mauriciens ont découvert mes produits et cela m’a aussi permis de créer des nouveautés », nous dit-elle.

Durant ces débuts difficiles, son père lui avait été d’une aide précieuse mais malheureusement lui aussi est parti vers un monde meilleur en septembre 2019. « Mais comme le concept avait définitivement de l’avenir, j’ai ainsi décidé de continuer seule, malgré les difficultés à l’implémenter », nous confie-t-elle.

‘Secret Hope’ a deux significations, nous explique Michaela. « La première signification, c’est que je garde un ‘espoir secret’ que les gens deviennent plus écoresponsables, et qu’ils se rendent compte qu’une bonne moitié des choses que l’on achète finisse dans la poubelle, alors qu’elles peuvent être réutilisées. La deuxième signification, c’est que ma mère gardait un espoir secret de voir mes créations. Or, elle s’en est allée avant. C’est ma façon de rendre hommage à elle », nous dit Michaela. Et elle ajoute, « je suis heureuse que mon père ait pu assister au démarrage de ma petite entreprise en 2017, mais il n’a pas vu son essor ».

À travers ses produits, ‘Secret Hope’ sensibilise ainsi les gens à la protection de l’environnement, en donnant une deuxième vie aux objets destinés à la poubelle, et cela de façon créative. Michela nous explique qu’elle travaille seule en ce moment. « Pour moi, le surcyclage est plus une passion qu’autre chose », nous résume-t-elle. Nous lui laissons le mot de la fin. « Sans la persévérance, rien ne s’obtient facilement », conclut-elle.