Krit Beeharry de l’Association des Planteurs de l’Île a, pour sa part, affirmé que c’est un budget « copié-collé ». Pour lui, les problèmes des petits planteurs n’ont pas été pris en considération, et tout ce qui a été annoncé dans les budgets précédents depuis 2014 n’a été que répétition. Il regrette qu’il n’y ait pas eu de mesures pour encourager les planteurs à aller dans le sens de la sécurité alimentaire, alors que cela devrait être l’objectif du gouvernement.
En commentant les 50% de subside pour l’achat d’engrais, le porte-parole des petits planteurs avance que c’est une décision qui a été prise pour encourager la production au lieu d’encourager les petits planteurs. Autre point que Krit Beeharry a fait ressortir, c’est que la subvention de 75% pour les semences de pommes de terre, d’oignons, de carottes, de haricots, d’ail et de tomates est restée la même.
En ce qui concerne la production des oignons locaux, Bella Rose et Francia, ils ne sont pas cultivés par les petits planteurs. Selon lui, si le gouvernement veut avoir une bonne production d’oignons dans le pays, il doit pouvoir mettre l’emphase sur des semences importées, aussi connues sous le nom de ‘high hybrid’. Il ajoute que la pénurie d’oignons sera pire cette année, car il n’y aura presque pas de production dans le pays.
Pour ce qui est de la subvention de Rs 250 000 pour l’achat des équipements, il estime que la somme est très faible car les prix ont flambé drastiquement. Pour la subvention de Rs 300 000 aux coopératives, ce ne sont que des effets d’annonce car très peu de coopératives sont structurées pour l’achat des équipements, selon lui. « Depuis un certain temps déjà, les planteurs avaient demandé un appareil spécial pour enlever les rochers dans les plantations, qui a un coût de plus de Rs 500 000. Jusqu’ici, il y a uniquement des chiffres de la part du gouvernement dans le but de faire croire que les planteurs bénéficieront de plusieurs mesures », déclare-t-il.
Si depuis 2014, plusieurs annonces faites ont été mises sur pied, il se pose donc la question de pourquoi la production est toujours en baisse. Pour Krit Beeharry, ce n’est pas normal que le gouvernement mette des facilités à disposition des planteurs mais que le problème reste le même. « Soit les mesures annoncées ne sont pas implémentées, soit ce ne sont que des effets d’annonce de la part du gouvernement », lance-t-il. Le porte-parole de l’association des Planteurs de l’ile met en garde contre une baisse de la production si le gouvernement ne prend pas en considération les problèmes auxquels les petits planteurs font face. Il soutient que la sécurité alimentaire n’est pas la responsabilité des planteurs, mais celle du gouvernement. « Le gouvernement doit encourager ces derniers à faire de la culture. »
« L’augmentation de l’allocation d’hiver pour les producteurs de thé, qui passera de 2,50 roupies par kg à 4,50 roupies par kg, n’est qu’un réajustement horizontal visant à couvrir le coût de production, mais cela n’augmente pas le profit. En 2010, il y avait environ 12 000 petits planteurs ; actuellement, nous nous retrouvons avec uniquement 600 petits planteurs », dénonce-t-il.
Il déplore ainsi l’absence de mesures au niveau de l’assurance face au changement climatique. Selon lui, il fallait avoir un plan pour relever les défis du changement climatique, mais ces plans n’ont même pas été évoqués, alors que plusieurs planteurs font face à des problèmes liés au changement climatique.