State Land : Des contrats non-octroyés depuis 5 ans

Le ras-le-bol des bénéficiaires qui dénoncent la promesse non-tenue du gouvernement

Plusieurs habitants de Camp Carol Kenya, un petit village près de Le Bouchon dans le sud du pays et qui se trouve dans la circonscription no 11 (Vieux Grand-Port / Rose Belle) commencent à voir rouge. Ces habitants vivaient dans des maisons sur des terrains dits ‘State Land’ (anciennement ‘Crown Land’), qu’ils louaient à bail au gouvernement. Vers 2016, le gouvernement avait décidé qu’ils pouvaient acquérir le terrain à titre de propriétaire. Or, cela fait depuis 2016, soit plus de cinq ans, que de nombreux habitants attendent toujours leur titre de propriété (‘contrat de terrain’), alors qu’ils ont déjà soumis leur application en bonne et due forme depuis belle lurette.

« Nous sommes déjà en 2022 et rien n’a été fait par les ministres concernés », dénoncent ces habitants, qui avaient déjà soumis leur application depuis belle lurette. Certaines personnes sont même décédées, et ce sont les enfants qui doivent attendre à leur tour. Entretemps, il est impossible d’avoir un quelconque permis de construction ou d’extension sans titre de propriété.

Selon le président du ‘Village Council’ de Camp Carol Kenya, Ranjit Foolchand, les élus de la circonscription, à savoir Bobby Hurreeram, Stéphane Toussaint et Kavi Doolub avaient déjà eu une rencontre avec les habitants de Camp Carol Kenya. Ils avaient promis aux habitants que leurs contrats seront octroyés, mais jusqu’à ce jour, ils prennent toujours leur mal en patience.

Toujours selon Ranjit Foolchand, certains bénéficiaires ont bien reçu leur contrat de terrain mais il reste encore plusieurs qui n’ont toujours pas eu ce document. Malgré plusieurs requêtes adressées au gouvernement, rien n’a été fait jusqu’ici, poursuit-il. « C’est inacceptable que 70 habitants de la région ont déjà eu leurs contrats tandis que les autres doivent toujours attendre, en dépit d’une annonce faite par le ministre concerné à l’effet que les contrats ont déjà été octroyés », dit-il.

Le lundi 7 mars, les habitants ont bien tenté d’avoir une rencontre avec le ministre des Terres et du Logement, Steve Obeegadoo, au siège de son ministère à Ébène, mais peine perdue, ils n’ont pu le rencontrer, et ont dû se rabattre sur des fonctionnaires. « Les habitants voulaient avoir une rencontre avec le ministre directement car à plusieurs reprises, ils ont eu affaire à des officiers mais cela n’a fait aucune différence », nous explique Ranjit Foolchand.

Ces habitants lancent un appel au ministre de faire le nécessaire au plus vite. Ils veulent à tout prix savoir où en sont les choses car ils sont toujours dans le flou. « Nous sommes délaissés par le gouvernement. Nous voulons savoir où se situe le problème, et combien de temps cela prendra pour que nous puissions avoir en main notre contrat », nous dit un habitant de Camp Carol.

Ranjit Foolchand, pour sa part, dénonce une mauvaise gestion et un manque de communication au niveau du ministère des Terres et du Logement. Il déplore aussi le manque de transparence. Après la rencontre qu’il a eue avec des fonctionnaires du ministère lundi dernier, il espère avoir enfin une bonne nouvelle dans les jours à venir. « Les habitants en ont marre avec la façon de faire du gouvernement et veulent que les choses se fassent avec un minimum d’efficience », lance-t-il.