Thomas Espitalier Noël, cavalier au saut d’obstacles : « Toujours viser plus haut dans cette discipline »

Un peu en marge des Jeux des îles de l’Ocean indien de 2019, l’équipe équestre de Maurice, composée de quatre cavaliers, va remporter une médaille d’or contre La Réunion et Madagascar. En ce jour de juillet, sur le parcours d’obstacles du Club hippique de Floréal, un jeune cavalier mauricien, Thomas Espitalier Noël, attire l’attention. À seulement 18 ans, il a déjà remporté au niveau régional plusieurs compétitions au saut d’obstacles à cheval. Nous sommes allé à la rencontre de ce cavalier émérite dans sa résidence à Mapou.

 

Se revêtir de la casaque de cavalier et se balader à cheval, c’est là le rêve de Thomas Espitalier Noël depuis sa tendre enfance. Sa passion pour les chevaux l’a conduit à réaliser son rêve, et d’aller même plus loin… Il a ainsi remporté plusieurs compétitions équestres. Sa dernière victoire (en équipe) en date : les Jeux des îles de l’ocean Indien.

Issu d’une fratrie de trois enfants, Thomas Espitalier Noël soufflera ses 18 bougies le 4 octobre prochain. Il vient tout juste de terminer ses études secondaires à la Northfields International High School et avait opté pour Business Studies, Economics et Français comme matières principales.

 

Il a passé presque 12 années de sa vie en compagnie des chevaux (ou des ‘souval’ comme il préfère les appeler). À l’âge de 6 ans seulement, il fait son entrée au Club d’équitation du Nord, car il avait une curiosité mordante en ce qui concerne l’équitation. Le petit Thomas éprouve alors une grande joie à se balader sur les poneys, étant dans la catégorie benjamine.

Chaque semaine, Thomas est à l’entraînement 6 jours sur 7 au Club d’équitation du Nord. « C’est en fait l’entraînement du cheval qui est le plus important », nous dit-il. Pour que les quadrupèdes soient au mieux de leur forme, ils débutent avec des petits galops et d’autres exercices durant quatre jours. Les deux autres jours, les cavaliers et leurs montures passent aux choses sérieuses et s’entraînent aux sauts d’obstacles.

Les cavaliers sont classés en plusieurs catégories : benjamin, cadet, junior, espoir et senior. La catégorie ‘senior’ est subdivisée en plusieurs sous-catégories : E, D, C, B et A. La préparation du cheval est primordiale pour qu’il n’ait pas de problèmes sur la piste. Car il faut savoir que l’animal devra franchir des obstacles de plus d’un mètre dans la catégorie ‘senior’.

Thomas était autrefois en catégorie senior B. Mais suite au décès de son cheval, il est descendu en ‘senior C’, car son nouveau cheval n’est pas au même niveau que l’ancien. Il s’entraîne en ce moment sur deux chevaux, nommément Top Jet de l’écurie Maingard et Argun, qu’il entraîne depuis janvier de cette année à s’habituer avec lui.

Généralement, quand le club d’équitation prend en charge un cheval du Mauritius Turf Club  (MTC), c’est un cheval à la retraite ! Il est dorénavant consacré à l’entraînement des cavaliers au saut d’obstacles.

 Une véritable bête à concours

Thomas a déjà participé dans diverses compétitions au niveau international. En mai 2018, il s’était rendu en Namibie pour la Coupe des Nations et avait terminé à la troisième place en équipe. « Les compétitions en équipe comprennent quatre cavaliers et les points des quatre sont comptabilisés »,  explique ce dernier.

Il nous relate alors la médaille d’or qu’il a décrochée. En août la même année, Thomas était parti représenter Maurice aux Jeux Africains de la Jeunesse en Algérie, où il a pu défendre avec brio le quadricolore en remportant la première place. Ce fut un encouragement important pour Thomas vu que les Jeux des Îles de l’océan Indien (JIOI) étaient derrière la porte.

Il fonce ainsi pour ce concours et s’envole pour la Zambie en juin 2019 pour un concours amical en marge des prochains JIOI. Il va sans dire que notre compatriote remporte le concours, avec ses autres co-équipiers !

S’ensuit alors l’événement de l’année : les JIOI. Les clubs d’équitation étaient assez optimistes quant à ces jeux car seulement Maurice, La Réunion et Madagascar prenaient part dans l’épreuve d’équitation, les autres îles n’ayant pu réunir des cavaliers pour ce sport assez peu commun. « Le Club Hippique de Maurice à Floréal a accueilli ces 12 cavaliers, soit 4 de chaque pays, pour les Jeux des îles.

« Même si c’était sur le sol mauricien, c’était tout de même différent car nous n’étions pas trop habitués là-bas. Mais malgré tous, nous étions solides dans nos esprits et nous ne voulions que l’or pour ces Jeux. Ce fut une joie immense lorsque nous avions pu décrocher la médaille », nous confie fièrement Thomas. « J’ai vu tous mes sacrifices défiler devant moi car l’équitation demande de la rigueur et de la discipline. La consécration était dans l’air, surtout en voyant la population mauricienne qui était déjà contente de la victoire des athlètes. C’était vraiment le sentiment du travail accompli pour les cavaliers. »

Aujourd’hui, le jeune cavalier est en quête de l’orientation qu’il donnera à sa carrière. Il se rendra bientôt en Afrique dans le but d’un programme d’apprentissage, le Quest Gap Year Program, d’une durée de sept mois, pour avoir un avant-goût d’un peu de tout. Les élèves apprennent la mécanique, la plomberie, l’hôtellerie, la menuiserie ainsi que des activités en milieu naturel. Après cette formation, ils pourront mieux décider vers quelle voie se tourner pour leur futur, vu ils ont déjà touché un peu à tout. Mais quant à lui, Thomas souhaite revêtir sa casaque de cavalier à son retour pour se hisser vers la catégorie ‘senior A’.

Hors-texte

Le saut d’obstacles : des cavaliers qui n’ont pas froid aux yeux

Un cheval et son cavalier sont sur le point de départ du parcours d’obstacles : tous les yeux sont braqués  uniquement sur eux. Le cavalier doit réaliser un sans-faute en franchissant les obstacles. Par exemple, si l’animal heurte une barre de l’obstacle, ou s’arrête brusquement ou se dérobe, il est pénalisé de 4 points. Celui qui finit avec le moins de points est le vainqueur.