[Vallée-des-Prêtres] Un poste de police construit dans une zone inondable se trouvant sur la berge d’une rivière

  • Les habitants tirent la sonnette d’alarme

C’est un projet qui suscite à la fois passion et appréhension. Il s’agit de la construction d’un poste de police à Vallée-des-Prêtres. Ce projet était non seulement réclamé, mais aussi attendu avec impatience par les habitants, vu le manque de sécurité dans la région. « Vallee-des-Prêtres se trouvait auparavant sous la juridiction du poste de police d’Abercrombie. Mais celui-ci manquait de ressources. D’où nos demandes pour qu’il y ait un poste de police dans la localité elle-même, vu le taux grandissant d’insécurité », nous explique Jessen Chandramudy, un habitant de la région.

Le projet est en voie d’être réalisé, après maintes requêtes, même s’il prend un temps fou, selon ceux qui suivent ce dossier de près. Une enveloppe financière avait d’abord été allouée pour la construction de ce poste de police dans divers budgets, et ce depuis 2019, suivant une promesse électorale faite par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aux habitants. Dans un premier temps cependant, c’est une « cabane », dit-on, qui avait été aménagée, faute de pouvoir trouver un terrain approprié. Par la suite, un lopin de terre a bien été trouvé. Sauf que le lieu suffit pour donner des sueurs froides aux habitants.

Car le terrain, disent-ils, se trouve dans une zone inondable. Pour corser l’addition, il se trouve aussi sur la berge du pont Marjolain, un lieu complètement impraticable lorsqu’il pleut. De ce fait, l’accès y serait dangereux, voire même risqué pour ceux qui s’y rendent, mais aussi pour les policiers qui y seront affectés. « Nous avons tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises, mais en vain », déplore Jessen Chandramudy. Il se demande ainsi si le projet a eu tous les permis nécessaires avant qu’il ne soit mis en chantier.

« Tout le monde ici sait qu’il s’agit d’une zone inondable. D’ailleurs, un autre promoteur qui voulait faire un projet à côté de ce poste de police en construction n’a pas eu de permis. Ce qui suscite évidemment des interrogations », poursuit-il. Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas contre les développements. Bien au contraire. C’est un projet que nous avons-nous-même réclamé et que nous aimerions voir aboutir, mais pas à n’importe quel prix et surtout pas lorsqu’il s’agit de la vie des gens », renchérit Jessen Chandramudy.

Il semblerait d’ailleurs que le projet soit actuellement au point mort. La construction du poste de police, qui avait démarré en février 2023, devait prendre seulement six mois, selon les dires de la députée Subhashnee Lutchmun Roy. Or, à ce jour, elle n’a pas encore été complétée. Ce qui pousse les habitants à s’interroger sur l’objectif du gouvernement. Ce dernier a-t-il enfin compris le danger que pose ce projet ou bien compte-t-il le retarder afin que son inauguration puisse coïncider avec les prochaines élections générales ?