[Vidéo] Les quatre condamnés de l’Amicale finalement libérés : Délivrance teintée de tristesse

La nouvelle de la libération des quatre condamnés dans l’affaire l’Amicale est tombée, de façon inattendue, le lendemain de la fête Eid-Ul-Adha, soit jeudi. Ce qui leur fait dire qu’il s’agit d’une bénédiction divine. L’émotion était bien évidemment à son comble. Ce qui ne les empêche toutefois pas d’avoir des sentiments mitigés. Car, malgré le fait qu’ils ont toujours clamé leur innocence, ils ont perdu dix-neuf ans de leur vie, loin des siens, derrière les barreaux. Le combat des frères Sumodhee, Sheik Imran et Khaleeloodeen, Shafique Nawoor et Naseeb Keramuth, qui est aussi celui de leurs proches et de leurs hommes de loi, ne s’arrête pas là pour autant. Il faut que l’enquête soit rouverte et que les vrais coupables soient punis, disent-ils.

Naseeb Kheramuth : « C’est un cadeau de Dieu »

Pour Naseeb Kheramuth, rien n’arrive par hasard.  « C’est le plus grand cadeau que le Tout Puissant a pu me donner pour l’Eid-Ul-Adha en faisant que je rentre à la maison ! », explique-t-il.  Ce dernier raconte que pendant 19 ans, la vie a été un combat. « C’était un long et fatiguant combat mais nous avons toujours cru en la vérité. Le jour que nous attendions tant est là, mais maintenant c’est une nouvelle page d’histoire, un nouveau combat qui s’ouvrent devant nous », dit-il.

Naseeb Kheramuth raconte que la première chose qu’il a faite en retrouvant la liberté, c’est de se prosterner devant Allah. « J’ai retrouvé la liberté en priant et je vais continuer à le faire jusqu’à ma mort. Je vais continuer à remercier Allah tant que je serais en vie », affirme-t-il. Ce dernier conclura en présentant ses vives sympathies aux familles des victimes. « Je sais que c’est difficile pour elles et j’espère que les vrais coupables seront punis ! », dit Naseeb Kheramuth.

Farook Kheramuth, le père de Naseeb Kheramuth, nous livre également ses sentiments quant à la libération de son fils. « Je ne pourrais jamais finir de remercier Allah pour ce qu’il nous a donné. C’est quelque chose de formidable que d’avoir retrouvé mon fils libre de mon vivant. On ne pourra jamais finir de le remercier. C’est une joie formidable », dit-il.

Shafique Nawoor : «J’ai l’impression d’être dans un rêve »

Il n’avait que 19 ans lorsqu’il avait été condamné dans l’affaire L’Amicale au début des années 2000.  Shafique Nawoor, aujourd’hui âgé de 38 ans, est sous l’emprise de l’émotion. Lorsqu’on l’a croisé pour la première fois jeudi à Richelieu, il avait du mal à contenir ses larmes et hier matin à Rose-Hill, Shafique Nawoor pouvait encore difficilement s’exprimer.

« On nous a appris la nouvelle tôt jeudi matin. C’est le Commissaire des Prisons lui-même qui est venu nous voir pour nous dire d’appeler nos proches et qu’il y aurait possiblement une bonne nouvelle. Je ne voulais pas le faire car c’était trop beau pour être vrai.  Je lui ai dit, monsieur, ne me faites pas faire cela, ma mère est malade. Il m’a dit que ce serait une bonne nouvelle et je suis reparti vaquer à mes occupations », relate Shafique Nawoor. C’est un officier de la prison qui viendra par la suite lui annoncer qu’il allait être libéré. « Je lui ai dit de ne pas plaisanter là-dessus. Il m’a dit que non, c’était du sérieux et là, je n’ai pas réussi à contrôler mes émotions. C’était une joie immense », dit-il.

Cet habitant de Port-Louis nous relate son premier jour ne liberté. « Quand je suis sorti, j’ai voulu m’acheter des choses. Quand je suis rentré, j’ai embrassé ma mère et on a beaucoup pleuré. La voix de ma mère qui disait, mon fils est revenu, mon fils est revenu, me reste dans la tête », dit-il. « Je n’ai pas pu dormir la nuit. J’avais l’impression d’être endormi en cellule et que je rêvais. Le soir, je ne pouvais fermer les yeux, de peur que le rêve ne se brise ! J’ai attendu jusqu’à 5 heures du matin pour prendre une douche froide et ainsi réaliser que non, ce n’était pas un rêve. Je suis libre », raconte Shafique Nawoor.

Le cousin de Shafique Nawoor, Ally, est aux côtés du principal concerné. Dans la foulée, les cousins de la famille Nawoor adressent un remerciement spécial à Rozina Sumodhee. « Elle n’a pas cessé de se battre. Elle nous a donné beaucoup de courage et elle est le symbole de l’espoir. Elle n’a jamais cessé d’y croire », racontent Ally et Shafique.

Ce dernier revient alors sur les évènements qui l’ont conduit en détention. « Le lendemain des incidents, c’est ma mère qui est venue me réveiller pour m’apprendre le décès de sept personnes dans la maison de jeu. Je ne la croyais pas, croyant qu’elle voulait me réveiller plus tôt ce jour-là. Quand je suis sorti, c’est un ami qui m’a lui aussi annoncé l’incendie de L’Amicale. Mais ce n’est qu’une semaine après, alors que je travaillais, qu’un des témoins dans cette affaire m’a vu et quelques minutes plus tard, la police m’arrêtait. Je ne savais pas pourquoi et le reste est que j’ai perdu 19 ans de ma vie en prison pour quelque chose que je n’ai pas fait ! Seule une personne qui a vécu ce drame peut vous raconter ce qu’elle a vécu ! », dit Shafique Nawoor. Il demande ainsi au ministre Mentor de retrouver les vrais coupables.

Imran Sumodhee compte « réapprendre à marcher »

Tout comme son frère Khaleeloodeen et les deux autres condamnés de l’affaire L’Amicale, Sheikh Imran Sumodhee respire enfin la liberté. D’ailleurs, sa libération n’a pas coïncidé uniquement avec la fête Eid-Ul-Adha, mais aussi avec son 58e anniversaire qu’il a célébré hier, le samedi 25 août. Mais sa joie est teintée d’une pointe de tristesse. « C’est une bénédiction divine. Mais mo sentiment li partagé entre la joie et la détresse. En 1999, quand mo ti arrêté dans case l’Amicale, mo papa, mo frère, mo madame ti là. Quand mo retrouve mo liberté, mo retourne lakaz, zotte népli là », avoue-t-il, sous l’emprise de l’émotion. C’est donc une autre étape difficile qui l’attend : celle de s’adapter à vivre sans leur présence dans la demeure familiale. « Je n’ai pas pu accomplir mon devoir comme mari responsable », regrette-t-il. Imran compte, cependant, se réadapter à cette nouvelle vie, quoique ce sera « bien difficile » pour lui.

« Petit à petit, nou bizin réapprane à marcher. Nou la famille pou bizin attrape nou la main kouma ène zenfant pou faire nou marcher. Et surtout nou pou bizin réadapter nou avec sa nouvelle génération là », dit-il dans la bonne humeur alors que son fils benjamin le taquine en nous confiant que son père a déjà fait un appel via vidéo call. Imran désire maintenant se recueillir sur les tombes de son père, de son frère et de son épouse. Il souhaite également construire une maison pour ses deux fils. Compte-t-il relancer sa boulangerie ? À cette question, Imran nous répond par la négative. « La boulangerie fait partie de notre ADN, mais malheureusement les jeunes ne s’y intéressent pas »,  déclare-t-il.

Bouc émissaire

Imran n’arrive toujours pas à comprendre comment il s’est retrouvé dans cet engrenage. « Mo koné ki motif ti ena derrière sa. Au profit de qui ? Ine servi moi comme bouc émissaire zis pou apaise l’opinion publique. Mo senti moi révolté quand mo repense sa. Li pas logique ki arrache ou avec ou famille pou ferme ou alors ki ou innocent. Et en même temps ou perdi ou bane proches et ki ou même pas kapave accompli bane rites islamiques », poursuit-il. En dépit de son incarcération injuste, Imran dit avoir quand même eu un cadeau divin. « Mo fine enrichir moi sur le plan islamique. Mo fine vine ène bon croyant et ène pratiquant. C’est ène cadeau des plus précieux ki Allah fine donne moi », soutient-il. C’est d’ailleurs sa foi en Dieu qui lui a permis à affronter ces dix-neuf longues années derrière les barreaux.

Khaleeloodeen Sumodhee : « La lutte continue »

Il a purgé sa peine d’emprisonnement en compagnie de son frère Imraan pendant 19 longues années. Après avoir retrouvé la liberté ce jeudi,  Khaleeloudeen Sumodhee remercie Allah pour sa libération mais clame que « la lutte continié ». La première chose qu’il a faite en retrouvant la liberté, c’est d’avoir serré dans ses bras sa famille. « C’était la première chose que je voulais faire. Ma famille qui m’a soutenu pendant tout ce temps. Je voulais le faire et je l’ai fait. Maintenant, je dois attendre encore pour serrer dans mes bras mon fils qui est à l’étranger », dit Khaleeloudeen Sumodhee. « Je dois remercier tout le monde. Mes avocats, mon épouse, tout le monde ! », nous dit-il, qui avoue avoir gardé confiance tout au long du combat.

Me Rama Valayden : « Noune faillir kuma ene nation » 

Pour Rama Valayden, « Il y a une série de leçons à tirer de cette affaire ». Pour l’homme de loi, « Bizin mett parti politik a part. Mo remersie le Premié minis parski lettre kinn avoy li, linn fer suivi. Mais enn lot kote, nune faillir kom nation. Se quatre dimounn innoncents, se pu sa ki nune kontiyn lite. Se pa ziss enn leson national mais international », a-t-il fait ressortir. Il précise également que plusieurs lettres dans le cadre de cette affaire « pu bizin rane public ». 

Me Rama Valayden revient alors sur son rapport, Wrongfully Convicted, où lui et ses collaborateurs ont effectué des recherches afin de déceler des failles dans la manière dont les différentes unités de la police avaient mené leur enquête. Il a fait ressortir que leurs recherches ont permis de découvrir plusieurs zones d’ombre, notamment des affirmations non vérifiées, des contradictions et des versions non corroborées, entre autres.

Salim Muthy : « Bane coupables encore pé mars marsé »

Le porte-parole du comité d’action Group Zistiss Amical 4, Salim Muthy s’est également confié à Sunday Times. «Nous sommes satisfaits qu’ils ont retrouvé la liberté mais ils sont toujours coupables aux yeux de la population. On va entamer une action collective avec les avocats et les membres de la famille pour conscientiser les personnes sur cette cause et nous allons veiller à ce qu’ils soient blanchis devant une cour de justice et que les familles des sept victimes obtiennent justice ! Dehors bane vrais coupables encore pé mars marsé ! Maintenant nou la lutte pou intensifié », dit Salim Muthy.

Rozina, épouse de Khaleeloodeen Sumodhee

« Elle symbolise le courage »

C’est une femme comblée et émue jusqu’aux larmes que nous avons rencontrée à la résidence des Sumodhee, à Vallée Pitot, vendredi après-midi. Depuis la libération de son époux, Khaleeloodeen, et de son beau-frère Sheik Imran, Rozina a retrouvé le sourire. Au cours de ces dix-neuf dernières années, ce petit bout de femme n’a épargné aucun effort pour que justice soit rendue aux condamnés de l’Amicale. Malgré les difficultés, elle est restée solide comme un roc, ne se laissant jamais gagnée par le découragement. Son combat n’a pas été vain. Le bonheur, elle le savoure désormais aux côtés de celui qu’elle avait épousé pour le meilleur et pour le pire. Bien qu’elle n’ait connu, jusqu’ici, plus de moments pénibles, surtout après la condamnation de son époux et de son beau-frère. « Nou fine bien souffert. Nou ti perdi partout. Premièrement, mo missié ti condamné innocemment. Li fine quitte deux ti zenfants dans mo les bras. En plus, nou fine perdi nou deux boulangeries. Mo bane zenfants fine éna manquements. Zotte papa pas ti là et moi aussi tou le temps ti pé fini dans la cour », raconte-t-elle, entre deux sanglots.

Rozina n’avait que 27 ans quand Khaleeloodeen avait été arrêtée dans le sillage de l’affaire l’Amicale. Ses enfants, Nassiruddeen et Wazeer, étaient, eux, âgés de 6 et 4 ans respectivement. Son monde, confie-t-elle, s’était écroulé le jour de l’arrestation de son époux. Elle avait complètement perdu goût à la vie, n’arrivant même plus à se nourrir ou à prendre soin de ses enfants. « Mo pas ti kapave rentre dans mo la chambre ditou. Mo ti pé dormi kot mo belmer et mo boper », confie-t-elle. Mais elle finira par retrouver la raison et le bon sens. C’est alors qu’elle se décidera à se battre jusqu’au bout pour que justice soit faite à sa famille. Depuis, elle n’a plus baissé les bras. En dépit de nombreux revers, elle a tenu ferme. « Jamais mo pas fine laisse moi découragé. Au contraire, mo fine vine pli fort. Mone persévéré. Kitsoz matériel fine allé. Boulangeries fine fermé. Loto neuf fine allé. Mais sa c’est matériel. Mais Allah fine donne moi ène cadeau. Mo la foi ine grandi », avoue Rozina.

« Mo envie vivre aster »

Rozina n’a plus qu’un seul souhait. « Mo envie vivre aster », lance-t-elle. « Mo jeunesse ine fini avec sa bane zafer là. Aster même mo vine vieux et mo marche avec bâton. Mo koné mo missié pou à mes côtés », dit-elle, tout sourire. Elle désire également voir ses enfants se marier et s’occuper éventuellement de ses petits-enfants. D’ailleurs, elle n’a que des paroles élogieuses pour ses deux fils. « Ils m’ont toujours soutenue. Nassiruddeen (ndlr : son fils aîné) fine toujours marche pas à pas avec moi. C’est bane zenfants exemplaires », poursuit-elle. Elle regrette cependant que Wazeer n’est pas à Maurice pour partager leur joie. Ce dernier, traumatisé par les événements, a mis le cap sur l’Angleterre il y a quelques temps de cela. « Li ti tellement affecté ki li ti népli envie reste Maurice. Li ti dégoûté. Mo manque li bocou », soutient Rozina, la voix cassée. Elle se reprend toutefois et fait, cette fois-ci, les éloges de son époux Khaleeloodeen. « Il m’a toujours soutenu. Même si mo ti pé faire tou pou mo bane zenfants zotte l’éducation. C’est li ki ti pé signe tou zotte résultats. Li fine suivre zotte l’éducation de près », se remémore-t-elle.

Rozina fait aussi la fierté de sa famille pour son combat inlassable. « C’est ène madame exemplaire. Ene modèle pou la famille. Ene lot madame ti kapave quitte so missié mais li fine tenir bon. Li symbolise le courage. Mais li fine lutté sans ki li gagne le soutien de bane ONGs ou bane associations féminines », affirme Sheik Imran. Et à la mère de Rozina de poursuivre : « Mo péna aukaine garçon. Mo éna quatre tifi. Mais mo pas sagrin. Rozina plis ki ène garçon ». Rozina finira par ajouter : « Kan vraiment ou kontan ène dimoune, ou pas kapave trouve li dans souffrance. Kan sa dimoune la pé souffert, lerla ki ou bizin à côté li. Mo dire tou madame, n’importe ki arrivé, ou premié missié reste ou premié missié ».

Wazeer, le benjamin de Rozina et de Khaleeloodeen :

« Allah ki fine retourne mo papa, pas la loi » 

Ce n’est que tard dans la nuit de vendredi que Wazeer, qui se trouve en Angleterre, a appris la libération de son père et de son oncle. « J’avais 3 ans quand mon papa avait été arrêté. Aujourd’hui, j’en ai 24. L’amour paternel me manquait toujours. Je n’ai jamais pu me blottir dans ses bras. Ma joie est indescriptible. Pendant tout ce temps, on était sujet à des critiques et des moqueries, surtout à l’école. J’étais vraiment bouleversé et traumatisé. Mais maintenant, il nous faut rattraper le temps perdu. Il est important aussi pour que les vrais coupables soient arrêtés et punis. Pou moi, c’est zis Allah ki fine retourne mo papa. Pas la loi nanrien », nous confie Wazeer via un appel vidéo. Bien que l’envie de serrer son père est plus fort que lui, ce dernier affirme toutefois qu’il n’a pas l’intention de rentrer à Maurice. Il se dit toujours traumatisé par les menaces qu’un chef de l’ADSU lui aurait faites. « Li ti dire moi zotte pou trappe moi pou mette endans. Pou faire zafer l’Amicale vine ène zafer facile. Komsi pou faire ène ‘exchange’. C’est zis akoz sa la frayeur la ki mo pas pou vine Maurice », renchérit-il.

Me Shameer Hussenbocus : « Il faut retrouver les vrais coupables »

Il a été aux côtés de Me Rama Valayden tout au long du combat visant à faire retrouver la liberté aux quatre condamnés dans l’affaire L’Amicale. Me Shameer Hussenbocus, jeune professionnel du barreau, savoure une «grande victoire », mais cependant « incomplète ». Pour Me Shameer Hussenbocus, le plus gros travail reste à faire.

« Notre mission n’était pas que de les faire sortir de prison. Il faut maintenant prouver qu’ils sont innocents. Il faut avant cela reconnaître la contribution de tous les hommes de loi qui ont participé à ce combat. J’ai également une pensée pour Zainab Hussenbocus, mon épouse qui m’a soutenu jour et nuit dans la bataille », dit Me Shameer Hussenbocus.  Ce dernier se rappelle comment à l’âge de 15 ans, il avait assisté à une séance en cour concernant cette affaire. « Quand j’ai vu la détresse des familles qui insistaient sur l’innocence des condamnés, j’avais compris qu’il fallait les aider », confie-t-il.

Pour Me Shameer Hussenbocus, la libération des quatre hommes vient alors jeter les bases pour une « réflexion approfondie » sur notre système judiciaire. « C’est un sentiment mitigé qui m’envahit. Je suis triste pour les victimes, et c’est pour cela qu’il faut retrouver les vrais coupables. Vous vous imaginez que des criminels marchent librement ? Cela vient démontrer un échec total de notre système judiciaire. On doit réparation aux victimes et notre victoire ne sera pas complète sans cela », soutient l’homme de loi.

Me Shameer Hussenbocus jette alors un pavé dans la mare du gouvernement. « Nous ne pouvons pas relâcher une personne sans faire de suivi. Pourquoi parle-t-on de Reform Institutions ? Où est la réforme ? Il doit y avoir un suivi physique et psychologique des personnes», dit-il. Ce dernier affirme toutefois qu’une réclamation de dommages  à l’État n’est pas à l’agenda des frères Sumodhee, Naseeb Kheramuth et Shafique Nawoor.