« Nous nepli kapav avec sa situation… ». Ce sont les mots des marchands révoltés par un incendie survenu aux alentours de 14 heures, mercredi 20 septembre, au Victoria Urban Terminal. Le feu a été rapidement circonscrit par les pompiers, et heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. Jusqu’à vendredi, les causes n’avaient pas encore été déterminées, et les dégâts n’avaient pas encore été évalués. L’enquête policière se poursuit. Pour rappel, en décembre dernier, la veille de Noël, un incendie s’était déjà déclaré au premier étage du complexe.
Ce bâtiment a été construit pour améliorer la vie des marchands, toutefois, ces derniers font face à de nombreux problèmes. Malgré leurs plaintes auprès de la Municipalité de Port-Louis, aucune mesure n’a encore été prise pour remédier à la situation, ou trouver une solution pour aider ces marchands en détresse. Ils sont profondément révoltés, car ils estiment que les autorités font la sourde oreille face à leurs revendications. « Nous ne sommes pas couverts par une assurance contre les incendies, alors que nous payons un loyer de Rs 4 000 par mois », dénoncent plusieurs marchands.
Fayyaz, l’un des marchands opérant au VUT, est profondément préoccupé par la situation. Il nous explique que c’est la deuxième fois que son étal est touché par un incendie. La première fois, c’était en décembre 2022. Lui et son épouse ne savent plus quoi faire, d’autant plus qu’ils ont contracté de lourdes dettes pour acheter des produits à vendre. « Li pas facile deuxième fois nous pe passe par sa situation la.. nous nepli koner ki pou faire… sa la foire la sa même nous gagne-pain nous pas travail apart sa.. nous dans ene situation cot nous nepli koner », dit-il avec angoisse. Il a entrepris des démarches pour obtenir une indemnisation pour les pertes subies, mais regrette que son cas n’ait jamais été pris en considération malgré ses plaintes à la Municipalité et à l’Urban Terminal.
Waheda, une autre marchande de vêtements dont l’étal a été complètement détruit par l’incendie dévastateur, affirme faire incontestablement face à une situation difficile, car elle est la seule personne à travailler dans sa famille. Elle ne sait plus à qui demander de l’aide. Son époux a des problèmes de santé et ne peut pas travailler, c’est donc à elle de subvenir aux besoins de la maison. Elle se demande comment elle va rembourser ses dettes. « Il y a des jours où nous ne travaillons pas », dit-elle. Elle estime avoir subi une perte d’environ Rs 350 000. « Nous ne sommes couverts par aucune assurance au Victoria Urban Terminal. J’ai contracté de gros emprunts pour acheter des produits. Tout est parti en fumée… Je dois trouver de l’argent pour rembourser mes dettes et payer mon loyer de Rs 4000 à la Municipalité », dit-elle amère.
Manque de caméras de surveillance
Le manque de caméras de surveillance est déploré depuis un certain temps. Les marchands ont demandé à plusieurs reprises l’installation de caméras pour assurer leur sécurité, mais ce problème n’a pas été pris en considération. L’absence du porte-parole des marchands est également décriée. Depuis l’incendie d’hier, ni lui ni le maire, ni un officier de la municipalité ne sont venus constater les dégâts.
De plus, les marchands font face à une situation difficile en raison de l’augmentation drastique du coût de la vie. Ils ont du mal à joindre les deux bouts, d’autant qu’ils ont du mal à travailler avec l’emplacement qui leur a été alloué. Ils déplorent également un manque de communication et de considération. « Quelle assurance avons-nous qu’une telle situation ne se reproduira pas à l’avenir ? », interrogent-ils.