Yasine Beeharry, dermatologue : « J’ai toujours voulu suivre les traces de mon père »

Regarder, toucher et écouter ses patients, c’est ce qui permet au dermatologue de les soigner. Les problèmes et affections cutanées touchent aussi bien les hommes que les femmes, sans distinction d’âge ou de milieu social. Pour bénéficier de conseils éclairés dans ce domaine, il est essentiel de consulter un spécialiste, nous explique le dermatologue Yasine Beeharry.

Âgé de 30 ans, cet habitant de Plaine-Verte a toujours voulu devenir médecin, et a enfin réaliser son rêve. Son cabinet médical est situé à l’étage d’un bâtiment, à côté du collège Madad-ul-Islam, à la rue Sir Edgar Laurent (ex-Magon). Ses patients le consultent pour des problèmes de grains de beauté, de lésions potentiellement cancéreuses, d’infections de la peau, et d’autres maladies, sans oublier les soucis d’acné. Un quotidien peu glamour qui n’a jamais rebuté le dermatologue. Son père étant lui-même médecin, il nous raconte qu’il a toujours souhaité suivre ses traces. « Mon père est un médecin très connu à Plaine-verte, qui a aidé et guéri de nombreux patients, et d’une certaine manière, j’ai toujours voulu croire que je pouvais suivre ses pas », nous confie le jeune homme.

Après des études secondaires au sein du collège St Joseph de Curepipe, Yasine Beeharry s’est envolé pour cinq ans vers Moscou (Russie), afin d’obtenir son diplôme de médecine. Par la suite, c’est en Égypte qu’il s’est spécialisé en dermatologie, à l’université du Caire. Après l’obtention de son diplôme, il est rentré au pays en 2020, et a effectué son stage à l’hôpital Jeetoo. « Suite à mon stage, je me suis particulièrement intéressé à la dermatologie, en partie parce que mon père voyait déjà beaucoup de patients avec des problèmes de peau, mais aussi parce que j’étais vraiment fasciné par cela », souligne-t-il. Peu de temps après, il a eu l’opportunité de faire sa spécialisation à la prestigieuse université du Caire.  

« J’ai alors décidé de faire quatre années supplémentaires de spécialisation, avec le soutien de son épouse. En effet, elle m’a toujours encouragé à viser plus haut, malgré toutes les difficultés. Ces quatre années ont été parmi les moments les plus difficiles de ma carrière médicale, mais je remercie Dieu et ma famille pour leur patience et leur soutien. J’ai toujours été fasciné par les maladies de la peau, et c’est devenu une passion de diagnostiquer et de traiter les patients », dit-il.

« À Maurice, on observe une grande variété de maladies de peau. Parmi les plus courantes, figurent l’acné, l’eczéma, le psoriasis, l’urticaire et les infections fongiques chez les adolescents et les adultes, en particulier en été. Nous avons à disposition beaucoup de traitements à prescrire à nos patients, mais je souhaite que les compagnies médicales et les assurances s’efforcent de rendre ces derniers plus abordables. Je prends le cas notamment d’un traitement biologique, qui est une nouvelle approche efficace pour le psoriasis et l’eczéma, mais qui reste très coûteux », ajoute-t-il.

Il nous explique aussi que le stress contribue à de nombreuses affections cutanées, en particulier la perte de cheveux chez les femmes, les poussées d’acné et d’eczéma, le psoriasis, entre autres. « Une partie de mes consultations consistent donc à donner des conseils pour aider à atténuer les effets du stress », relate-t-il. « L’une des idées fausses les plus répandues à Maurice, est que nous ne devrions porter de crème solaire que lorsque nous sommes au bord de la mer. En réalité, notre peau est constamment exposée au soleil, tous les jours, aussi il est indispensable de se protéger quotidiennement avec une crème solaire appropriée, en particulier entre 10h et 16h. Même si nous sommes à l’intérieur de la maison, et même s’il pleut ! Les écrans solaires nous protègent des rayons UVA qui provoquent un vieillissement prématuré de la peau et des rides, ainsi que des rayons UVB qui endommagent notre ADN et peuvent conduire au cancer de la peau, qui est l’un des plus fréquents. Il est donc extrêmement important de le détecter tôt. Ainsi, toute nouvelle bosse ou grain de beauté qui évolue doit être vérifié par un dermatologue pour exclure un cancer. Il convient enfin de noter que le cancer de la peau peut également se développer sous les ongles », conclut Yasine Beeharry.