Sweta Bhobeechun, gérante de ‘Iyalove’

« Que les jeunes entrepreneurs n’abandonnent jamais »

Cette semaine, nous allons découvrir une petite entreprise, Iyalove, qui se spécialise dans la fabrication de cerceaux. Ce que nous retiendrons de Sweta Bhobeechun, sa gérante, c’est qu’il ne faut jamais baisser les bras malgré les échecs. Cette entreprise démontre aussi l’importance du soutien des proches.

Sweta Bhobeechun, âgée de 22 ans seulement, habite à Mare d’Albert. Elle est actuellement étudiante à plein temps à l’Open University, à Réduit. Elle suit une formation dans le domaine de la prise en charge éducative des jeunes enfants.

Elle gère aussi son entreprise, Iyalove, qui fabrique des cerceaux en bois, principalement pour les mariages, mais aussi pour les autres occasions. Ces cerceaux sont de véritables œuvres d’art. Ils sont enrobés avec des plantes et des fleurs et au centre, une toile est étendue, avec des dessins ou un message brodés. Parfois, il y a des figurines ou des poupées représentant les mariés. Les cerceaux sont posés sur un stand en bois et constituent une façon unique pour se souvenir d’un évènement qui constitue un jalon dans la vie des gens.

Quelle est la signification du nom ‘Iyalove’ ? Sweta nous explique que ce nom est une dédicace à sa mère. « Je suis une fille à papa, sans aucun doute, mais mon point de référence ultime est ma mère. J’ai toujours voulu faire quelque chose de spécial pour elle, ce qui explique le nom de mon entreprise », nous dit Sweta.

Elle aborde avec nous son parcours. Elle avait travaillé comme ‘Junior Accountant’ pendant deux ans, mais devait vite réaliser que la comptabilité n’était pas sa tasse de thé. Elle a ainsi démissionné et avait intégré l’université, pour suivre une formation dans la prise en charge éducative des jeunes enfants.

Mais elle a toujours voulu se mettre à son compte et devenir sa propre patronne. « La pandémie a été comme un signal d’alarme, pour que je mette sur pied mon entreprise dès maintenant », nous dit-elle. « Mes parents m’ont toujours dit de suivre mon rêve et de ne m’inquiéter de rien. Franchement, c’est différent quand on est indépendant. Cela me rend confiante et heureuse. »

Sweta a effectué beaucoup de recherches pour que le lancement de son entreprise ne soit pas un gaspillage d’argent. Toutefois, selon elle, « Il est difficile de démarrer une nouvelle entreprise à partir de zéro. Mais ce qui est le plus difficile, c’est de trouver des idées », avance la jeune femme.

Elle est très créative de nature, mais ses conceptions n’avaient rien d’original. Elle avait commencé par fabriquer de petites pochettes et de fourre-tout brodés, avec l’aide de sa mère et de sa tante Karuna. Ces dernières cousaient les pochettes tandis que Sweta se focalisait sur la broderie des dessins et du lettrage. Mais selon Sweta, elle a vendu un maximum de 5 pochettes, puis plus rien. « Comme je l’ai dit, c’était déjà un domaine établi », explique-t-elle.

« J’ai été découragée plusieurs fois. J’investissais beaucoup dans mon entreprise, mais sans aucun profit en retour. Aucune de mes idées n’était rentable. Mais mes parents, ma tante, mon fiancé, mes amis et ma petite sœur étaient toujours là pour me redonner confiance et pour que je ne baisse pas les bras », se rappelle-t-elle.

Elle a réalisé un jour que la fabrication des cerceaux n’était pas un domaine établi à Maurice. « Je me suis immédiatement dit, pourquoi ne pas me lancer dans la fabrication de cet artefact, ce qui me permettra de lancer et d’agrandir mon entreprise ? », nous explique-t-elle.

Le premier cerceau réalisé par elle était un cadeau à un ami… et c’est là que l’aventure a véritablement commencé.

Elle a beaucoup investi mais maintenant elle se sent heureuse parce que toute cette patience et cette persévérance commencent à porter leurs fruits. « Mais laissez-moi vous dire que même là, ce n’était pas le succès au début », dit-elle.

Un soutien sans faille de la part de ses proches

La jeune fille avait créé sa page Facebook et ses amis ont partagé ses œuvres, ce qu’ils font toujours, d’ailleurs. Ils continuent aussi de l’encourager, pour qu’elle ne lâche pas. « Mon entourage avait placé leur confiance en moi et je n’ai pas trahi cette confiance », lâche-telle, quelque peu émue. C’est son père qui lui afourni les capitaux nécessaires pour qu’elle puisse démarrer son entreprise.

Aujourd’hui, Sweta et son fiancé travaillent main dans la main. Ce dernier s’occupe principalement de la boiserie tandis que Sweta s’occupe de la broderie. « Je suis heureuse d’avoir mon fiancé comme associé », dit-elle.

Elle doit jongler avec ses devoirs et ses examens d’une part, et avec les commandes et les livraisons, d’autre part. Elle doit ainsi planifier chaque jour, pour pouvoir consacrer du temps à ses études, à sa vie privée et à son entreprise.

À travers ses cerceaux, elle veut apporter de la joie et du bonheur dans le cœur des gens. Ainsi, ses clients obtiennent toujours les meilleurs produits. « Je veux qu’ils soient satisfaits du produit », insiste-t-elle.

Son conseil aux jeunes qui voudraient démarrer leur propre entreprise : « N’abandonnez jamais. Saisissez toutes les opportunités qui s’offrent à vous. Faites confiance à votre instinct, travaillez dur, priez toujours et soyez reconnaissants envers ceux qui vous ont aidés. »