À l’hôpital ENT et dans les ‘Covid Wards’ : Pression insoutenable face à un manque d’infirmiers

La situation dans les hôpitaux est chaotique, n’en déplaise au ministère de la Santé qui persiste à maintenir le contraire. Le personnel hospitalier est débordé, nous avouent médecins, infirmiers et ‘attendants’. Les hôpitaux, incluant l’ENT, font actuellement face à un manque cruel d’infirmiers. D’autant que ce sont ces derniers qui doivent rester en permanence auprès des patients. La pression est encore plus insoutenable à l’hôpital ENT où des cas sévères de la Covid-19 sont traités.

Il faut savoir que, pour renforcer le personnel hospitalier de l’ENT, des mesures avaient été prises pour que des infirmiers postés dans d’autres établissements régionaux soient affectés à l’ENT sur une base de rotation. Des cafouillages ont cependant été notés dans le protocole du ministère de la Santé. Ainsi, selon une circulaire en date du 23 octobre 2021, il avait été décidé, en conformité avec la phase 2 du ‘preparedness plan’ du ministère suivant le nombre croissant de patients positifs admis à l’ENT, qu’une « permanent team » d’infirmiers y serait postée à partir du 1er novembre et serait divisée en deux groupes. Chaque groupe serait appelé à travailler pendant une semaine suivie d’une semaine d’auto-isolement.

Coup de théâtre le 3 novembre. Sans crier gare, le protocole a été revue. Dans une autre circulaire, l’‘Acting Director’ (Nursing) du ministère de la Santé informe les directeurs régionaux que l’ENT serait dorénavant considéré comme un hôpital normal et que les infirmiers pourraient rentrer chez eux après leurs ‘shifts’, comme cela se fait dans les autres hôpitaux. Ce qui a évidemment tout chamboulé, causant un cafouillage qui a finalement contraint le ministère à revoir son plan. Nous apprenons ainsi qu’il ne leur a fallu que quelques jours avant qu’il ne change de nouveau de stratégie pour revenir au précédent protocole daté du 3 novembre. C’est du moins ce qu’on nous confie dans le milieu de l’ENT.

Ratio disproportionné

Là où le bât blesse, c’est qu’il y a toujours, malgré ce protocole, un manque criant d’infirmiers. Un manque de préparation et de prévoyance est vivement déploré. Dans les ‘Intensive Care Unit’ (ICU) de l’hôpital ENT, il n’y avait récemment, selon nos informations glanées auprès de sources bien renseignées, que quatre infirmiers pour s’occuper d’une dizaine de patients sous respirateurs artificiels. Cela avant que les ICUs ne soient équipées de ‘ventilators’ additionnels. L’équation, nous dit-on, est disproportionnée. Car, selon nos sources, dans une ICU où des patients se trouvent tous dans un état aussi critique, le ratio aurait dû être de deux infirmiers pour un patient sous respirateur artificiel. Au pis-aller, un infirmier par patient aurait été raisonnable, d’autant que les malades nécessitent un ‘monitoring’ constant. Devant la complexité de la situation actuelle, le personnel se retrouve souvent au bout du rouleau.

Il en est de même dans les ‘Covid wards’ dans les autres établissements de santé. « Ena zis 2 infirmiers pou okup 24 patients. Zot pas pe kapave cope. En plus, ena aussi bane décès. Li difficile. Gayn manzer en retard. Traitement commence tard, tou sala akoz pena staffs », nous confie un patient positif admis à l’hôpital Victoria à Candos.

Y a-t-il eu un manque de prévisibilité de la part des autorités ? Cette situation persistera malheureusement tant que d’autres staffs ne sont pas recrutés.