Bibi Aaïsha Widad Guness défend les plus modestes

Jeune avocate passionnée

À seulement 28 ans, Bibi Aaïsha Widad Guness se passionne pour son métier d’avocate. Rigoureuse, ambitieuse et humble, elle offre ses services à ceux qui en ont besoin. Assoiffée de justice pour les plus modestes et les démunis, cette habitante de Pailles nous raconte son parcours.

Après ses études secondaires au Droopnath Ramphul State College, Aaïsha a rejoint la Middlesex University de Maurice pour obtenir son diplôme en droit. Avec de bons résultats en poche, elle a ensuite pris la direction du Royaume-Uni pour poursuivre ses études à l’University of the West of England. « J’ai également suivi une formation en médiation au cours de la même année, ce qui m’a permis de devenir médiatrice civile et commerciale accréditée, un titre reconnu dans plusieurs pays du monde », raconte la jeune femme. De retour à Maurice, elle a effectué son pupillage et s’est perfectionnée sous la tutelle de grands noms du métier tels que Me Manogaran Mardemootoo (avoué), Me Reza Uteem, Me Madan Dulloo, Me Sidhartha Hawoldar et Me Bhanji Soni. En septembre 2022, elle a été admise au barreau mauricien.

 « J’ai commencé avec des dossiers fiscaux, car notre entreprise familiale traite principalement des problèmes liés à la fiscalité et à la comptabilité. Mon père, Reshad Guness, est conseiller fiscal et directeur de l’entreprise, et mon frère, Eershad Guness, est expert-comptable. Ils me confient la plupart des affaires à plaider devant l’Assessment Review Committee’. Je m’occupe également des affaires familiales, foncières et immobilières, mais mon domaine de spécialisation principal est la fiscalité », explique-t-elle. « Je trouve que les personnes spécialisées dans ce type de cas ont de nombreux avantages. Je relève des défis et j’ai l’intention de me lancer dans les affaires fiscales internationales pour pouvoir conseiller les clients à l’étranger », indique-t-elle.

 « Mes efforts ont porté leurs fruits, mais je dois admettre que le chemin pour arriver là où je suis aujourd’hui n’a pas été facile. J’ai dû surmonter de nombreux obstacles tout au long de mon parcours éducatif, mais il y avait toujours en moi une volonté de ne pas abandonner », souligne-t-elle. La jeune avocate affirme qu’il est essentiel de croire en son potentiel. « Vous êtes votre plus grande source de motivation, parlez toujours positivement de vous-même ! », dit-elle.

Pourquoi Aaïsha a-t-elle choisi cette voie ? « Pour être honnête, je ne pense pas avoir choisi le droit, c’est le droit qui m’a choisie. La prise de parole en public, le débat, l’explication et l’expression de ma voix ont toujours fait partie de ma vie. Toutes les circonstances étaient réunies pour que je devienne avocate aujourd’hui », confie-t-elle.

Chacun de nous est confronté à des défis dans la vie, et Aaïsha n’a pas échappé à cette réalité. Elle raconte que le processus d’apprentissage et la nécessité de plaider devant un tribunal sont deux extrêmes très différents. « Je me souviens encore de ma première plaidoirie en cour. J’ai pu voir défiler toutes les étapes de ma vie devant moi, et je n’aurais pas pu être plus fière de moi. Je sais qu’une longue carrière m’attend, et je suis prête à relever ce défi », se souvient-elle.

Elle a toujours été soutenue par ses parents et sa famille. « Mes parents ont toujours été ma plus grande source d’inspiration. Ils m’ont fourni le soutien moral et financier dont j’avais besoin. Je leur en suis reconnaissante », déclare-t-elle. Pour les jeunes, son message est clair : « Croyez toujours en vos rêves et osez être différents. Vous n’êtes pas obligés de suivre le troupeau, démarquez-vous ! ». En ce qui concerne la société, elle pense que des changements majeurs se sont produits, en particulier en ce qui concerne le rôle des femmes. « Le rôle des femmes était autrefois très limité, et maintenant nous constatons de grandes améliorations, avec des femmes à la tête d’entreprises », observe-t-elle.

Cependant, selon elle, un problème persiste dans la société : de plus en plus de jeunes sont enclins à la toxicomanie, ce qui nuit à leur éducation. « Nous constatons une détérioration du niveau d’éducation par rapport aux années précédentes, en raison de cette tendance à la toxicomanie. Nous comptons sur ces mêmes jeunes pour l’avenir et l’amélioration du pays », souligne-t-elle.

En tant qu’avocate, elle a également observé une augmentation significative du nombre de divorces dans le pays. « Les tribunaux familiaux sont constamment sollicités, et nous assistons chaque jour à des divorces de personnes de tous âges, qu’il s’agisse d’un an ou de trente ans de mariage. L’infidélité a également considérablement augmenté, et cela est préoccupant », fait-elle remarquer. Elle note également les défis auxquels les familles sont confrontées en raison de la hausse du coût de la vie. Aaïcha souligne également l’importance d’une coopération entre les différents acteurs du pouvoir judiciaire pour garantir une bonne administration de la justice.