[Bullying des opposants par des agents du MSM] Signes évidents d’une autocratisation

Un incident est survenu le dimanche 17 mars au marché de Rivière-du-Rempart, lors duquel des membres de Linion Pep Moris (LPM) auraient été victimes d’intimidation et de menaces de la part d’agents du MSM, alors qu’ils faisaient campagne en vue des prochaines élections législatives. Suite à cette tentative d’intimidation, Padma Utchanah, membre de LPM présente sur les lieux, qualifie Maurice d’autocratie, terme également employé dans le rapport de V-DEM publié en 2024. Elle confie avoir déposé une ‘Precautionary Measure‘ contre les agents du MSM qui les ont intimidés et ont exigé qu’ils quittent les lieux. Selon elle, il est clair que l’on a affaire à un parti et un gouvernement voyous, utilisant des méthodes de voyous.

« Ce genre de menaces constitue une atteinte à la démocratie et au droit de mener une campagne électorale. La dérive autocratique de Maurice s’accentue, comme l’indique le rapport de V-DEM, alors que le droit de mener une campagne électorale est le fondement même de la démocratie », dénonce-t-elle. Interrogée sur les motivations derrière ces intimidations, Padma Utchanah explique que la pente est de plus en plus glissante pour Pravind Jugnauth, ce qui explique les actions agressives de ses agents. Elle souligne également que la circonscription no.7 est considérée par le MSM comme son bastion électoral, d’autant qu’elle est l’ancien fief de Sir Anerood Jugnauth. « Puisque le PM n’a pas encore choisi sa circonscription pour les prochaines élections législatives, il cherche à intimider les autres partis afin de les empêcher de mener leurs campagnes. Ce sont les faibles qui agissent de cette manière », estime-t-elle.

Elle lance un défi au chef du gouvernement : au lieu d’envoyer des gros bras pour intimider les autres, elle l’invite à un débat, que ce soit sur les ondes radio ou sur les réseaux sociaux, dans la circonscription no. 7 de Rivière-du-Rempart, dans le respect et la sérénité, en tant qu’adversaires politiques civilisés.

Rajen Narsinghen, avocat-constitutionaliste, estime qu’un tel comportement de la part des agents du gouvernement est inacceptable. Il ajoute que si cela avait été une manifestation, les membres de LPM auraient dû respecter la ‘Public Gathering Act’ et obtenir l’autorisation de la police. Mais dans ce cas précis, ils étaient dispersés et menaient leur campagne électorale en vue des prochaines législatives. Il affirme par conséquent qu’il n’y a eu aucune violation de la loi ou de la constitution.

Selon lui, Maurice est un pays pacifique où chacun a le droit de s’exprimer à sa manière, et personne n’est autorisé à y persécuter qui que ce soit. « Nous sommes en train de glisser vers une autre culture en créant un malaise dans le pays. C’est inacceptable dans une société démocratique, et cela est dangereux pour la population. La situation est en train de devenir semblable à celle de pays asiatiques où la liberté d’expression de certaines personnes est réprimée par les agents du gouvernement. C’est une forme d’intimidation, de menace envers les partis politiques qui ne font que leur travail. Il s’agit de stratégies du gouvernement visant à effrayer les gens par leurs actions et à bafouer leur liberté d’expression », conclut-il.