[Democracy Watch Mauritius] Le droit de vote, le devoir d’organiser les élections et le devoir de voter

Est-ce un devoir de voter ? Le respect des résultats des urnes. Elus, alors que vous vous attelez à la tâche, rappelez-vous de vos promesses et programmes !

Rajen Valayden en Cour Suprême : « J’ai été privé de mon droit de vote » (Le Défi, 21.11.23), se référant au renvoi des élections municipales.

Texte : Nous sommes un an avant l’échéance de 2024.

C’est en 1948 que le droit de vote s’inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, et ce droit devient, depuis, l’outil principal de la démocratie.En France, par exemple, le droit de vote demeure moralement un devoir pour les citoyens, comme le rappelle l’inscription figurant sur les cartes électorales : « Voter est un droit. C’est aussi un devoir civique ».

S’il y a un pays en particulier qui a été un modèle et un exemple de démocratie, c’est bien les Etats-Unis, qui fut un des principaux architectes de laCommission des droits de l’homme, qui comprenait 18 membres de divers horizons politiques, culturels et religieux. Eleanor Roosevelt, la veuve du Président américain Franklin Roosevelt, présida le comité de rédaction de la DUDH, qui a vraiment été la force qui a permis l’adoption de la Déclaration. Le texte par sa résolution  217 A (III) du 10 décembre 1948, fut adopté par l’Assemblée générale, en réunion à Paris, comme  la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Commentaire : A Maurice, voter est un droit, pas une obligation, mais un devoir civique bien respecté.

Democracy Watch a toujours pris fermement position pour. Voter est un devoir moral qui s’impose à chacun d’entre nous. Votez librement,  après écoute et réflexion des différents partis (candidats et programmes électoraux). D’où le rôle crucial de la presse et des radios. Et la publication bien à l’avance des programmes électoraux pour vraiment donner aux électeurs le choix. Ceux qui se sont abstenus, auront-ils le droit moral par la suite de se plaindre ? La réponse à cette question est définitivement  « non ». Mais BRAVO à Maurice encore une fois pour des élections démocratiques et si bien organisées. S’il est un résultat qui a été acquis par force de loi (au lieu d’action citoyenne spontanée) c’est bien la représentation féminine. Mais une tare au Mauricianisme et à la traditionnelle représentation de toutes les communautés sur les listes des groupements et partis a été que dans plusieurs groupements se présentèrent 9 candidats d’une seule communauté, ne répondant pas à la diversité de l’électorat !

Et évidemment, peut importe les raisons, pas de renvoi des municipales ou des législatives aux échéances électorales.

A nouvelle oligarchie, nouveau colonialisme

Texte : Agriculture. Le ministère recrute un directeur mais non mauricien (L’Express du 14.11.2023)

Commentaire de Democracy Watch : On ne peut imaginer une gifle plus méprisante pour l’ensemble de nos fonctionnaires, et pas seulement celles et ceux du ministère de l’Agriculture. Même Manesh Gobin n’aurait pas toléré pareil camouflet, commis  pratiquement en son nom. Ses détracteurs peuvent lui reprocher d’autres défauts mais pas pareil mépris pour les filles et fils du sol, pour les malheureux citoyens de la République de Maurice de plus en plus colonisée. Que dire du silence tonitruant de nos syndicats de fonctionnaires, subitement plus accommodants encore que caméras et micros télévisuels. On se croirait en pays d’apartheid où les meilleures places sont réservées aux étrangers, tandis que les locaux doivent se contenter des townships les plus miteux. Et c’est le pays de Mohandass Karamchand Gandhi qui nous vaut pareille humiliation. Et pour ne pas changer, pas la moindre explication. Pas la moindre justification. Peut-être parce qu’elles n’existent pas ni ne sauraient exister.

En haut lieu, on nous accorde seulement le droit de nous taire et de tout avaler. Moutons nous sommes. Moutons nous resterons. Moutons nous irons docilement réélire ceux qui nous traitent déjà comme des esclaves dans notre pays. Nous méritons amplement le gouvernement qui nous méprise ainsi. Ne nous faisons pas de bile. Une nouvelle oligarchie nous dirige. Elle croit n’avoir aucun compte à nous rendre jusqu’à preuve du contraire. Rien de plus logique que sa nouvelle propension pour un nouveau colonialisme. Toute recrue étrangère comporte de surcroît l’inappréciable avantage de pouvoir être sommairement congédiée. Il suffit de trouver une faille dans son permis de travail et de résidence. Rien de mieux que pareille épée de Damoclès pour faire preuve de docilité.

Non-assistance nationale aux femmes battues

Texte : Moka. Victime de violence conjugale. Vilasha Sooriah (39 ans) battue et brûlée par son époux (Mauricien du 15.11.2023)

Commentaire de Democracy Watch : Pourquoi tant de sollicitude ministérielle (campagnes de prévention télévisuelles et sur le terrain, baratins aussi longs que stériles, promesses tellement mensongères) pour les victimes d’accidents mortels de la route (hausse statisticienne par rapport aux morts de 2022, année particulièrement moins meurtrière) et tant d’indifférence hiérarchique pour ces Mauriciennes mortellement martyrisées par leurs bourreaux de maris ? Pourquoi tant de défilés automobiles pouvant ressembler à des rallyes provocants et de toute manière inutilement polluants, pas de marches blanches, suscitant si bien la réflexion, la détermination, gages d’une action peut-être salutaire, en faveur de nos sœurs torturées jusqu’à ce que la mort la plus cruelle s’ensuive ?

Jusqu’à quand la population mauricienne acceptera-t-elle la farce tragique des Protection Orders, sous leur forme actuelle, qui ressemblent davantage à l’autorisation  de nouvelles violences conjugales et sexuelles, qu’à une quelconque protection pour une espèce d’êtres humains en péril ? Est-ce normal que nos sœurs, en danger d’être sauvagement battues par des hommes leur ayant juré amour, fidélité et protection, ne trouvent pas rapidement, en cas d’urgence, des protecteurs accrédités, pas forcément des policiers mais des centres de secours et d’hébergement dignes de ce nom et à portée de main ? Les conjointes de nos ministres et de nos dirigeants syndicaux, politiques, socioculturels et autres forces vives ne peuvent-elles pas faire grève totale de ce que vous devinez jusqu’à éradication totale, sinon même atténuation prononcée, de toute violence physique, verbale, sexuelle, menaces ?

Ne peuvent-elles pas faire pression, même en abusant de leurs charmes, pour que tout Protection Order devienne de plus en plus restrictif quand le conjoint macho et sadique, loin de reconnaître sa perversité, s’ingénie à tourmenter davantage celle qui a eu le malheur de lui faire confiance, jusqu’à partager sa misérable existence. Il devrait y avoir un moment, sans devoir attendre le martyre mortel  de la femme battue, pour que tout mari violent et pernicieusement récidiviste soit mis hors d’état de nuire et incarcéré jusqu’à ce qu’il revienne à des sentiments plus respectueux de cette institution sacrée qu’est tout mariage et même concubinage. Si à Maurice, il y a une philosophie, un parti politique, une pensée syndicaliste, une religion, une école de pensée, une quelconque association, contestant que la Femme est l’avenir de l’Homme, la meilleure moitié du Paradis et en aucun cas la subordonnée de son conjoint, de ses parents ou frères, sa subalterne, l’esclave de l’homme, l’objet-meuble de son Maître tout-puissant qui aurait sur elle droit de vie et de mort, qu’elle se manifeste pour que nous sachions à quoi nous en tenir, au danger de mort qu’elle représente pour la société mauricienne. Réveillons-nous. Il y a non-assistance nationale envers les femmes en danger d’être torturées jusqu’à ce que mort s’ensuive. 

DWM Team