Une alliance PTr-PMSD-MP n’a pas encore été conclue, en dépit de ce que prétend Bobby Hurreeram. Quoiqu’une telle alliance soit tout à fait plausible en vue des prochaines échéances électorales. Et même digérable au sein de la population. Le PTr et le PMSD ont d’ailleurs œuvré durant de longues années au gouvernement sans qu’il n’y ait trop, ou presque pas, de tiraillements entre eux. Le MP d’Alan Ganoo n’aurait vraisemblablement aucune difficulté à grimper sur ce wagon. En l’absence d’alternative crédible, le PTr demeure le seul grand parti à pouvoir redonner l’espoir à cette population désenchantée par les excès de ce gouvernement. Et s’ils veulent aider à remettre le pays sur les rails, le PMSD et le MP n’auront d’autre choix que de s’allier avec le parti dirigé par Navin Ramgoolam. Tout comme en face d’eux, le MMM sera contraint, bon gré mal gré, à trouver refuge dans les bras du MSM afin d’affronter les prochaines élections générales. Un scénario inévitable et dont les militants, du moins le peu qu’il en reste, commencent déjà à s’y résigner.
Après neuf défaites consécutives et de vaines tentatives de réorganisation du parti, le MMM n’est plus que l’ombre de lui-même. Malgré toutes ses astuces, dont la nomination de quatre leaders adjoints afin d’éviter une nouvelle hémorragie mauve, Paul Bérenger, en vieux renard, sait en son for intérieur qu’il sera difficile au MMM de se présenter seul aux prochaines élections. Ayant passé les quatre dernières années à vilipender le PTr après la débâcle de 2014, Bérenger ne pourra dès lors que s’agripper à Pravind Jugnauth. En concluant un énième remake. Ce qui expliquerait bien ses présentes indulgences envers le gouvernement. Un exemple ? Avez-vous remarqué comment il s’est montré élogieux envers Nando Bodha lors de sa conférence de presse, hier ? Et comment se fait-il qu’il soit la seule personne au courant que le gouvernement viendra de l’avant avec un projet de loi sur la réforme électorale avant la fin de l’année ? À moins que ce ne soit une carotte que lui tend Pravind Jugnauth !
Dans l’optique de cette alliance, Paul Bérenger devra bien avaler quelques couleuvres. Et non des moindres ! À commencer par l’affaire Alvaro Sobrinho. Le leader du MMM pourra toujours renvoyer le blâme sur l’ancien militant Collendavelloo qui sera fort probablement sacrifié en cas d’alliance entre le MSM et le MMM. D’autant que son parti, le ML, ne fait que traîner des boulets. Mais aux yeux de la population, c’est le gouvernement dirigé par Pravind Jugnauth qui est responsable de cet état de choses. Et pleins d’autres encore. Comme la situation chaotique du ‘law and order’, par exemple. Ou encore les nombreux scandales qui ont secoué le pays tout au long du règne de ce régime. Pire, il sera obligé de s’associer et de travailler avec celui qu’il a lui-même traité de « Premier ministre l’imposte ». Qu’importe. Avec Paul Bérenger, le « ti crétin » peut, du jour au lendemain, redevenir « ti frère ». Et vice versa. Un don inné qu’il possède sans doute. Tout comme l’autre se plaît à « pisser » sur les gens. Et si jamais l’électorat ne mord pas à l’hameçon MSM-MMM, Bérenger pourra toujours crucifier son partenaire. Comme il l’avait fait en 2014.
