Et les vedettes 2020 sont …

Enfin, 2020 tire à sa fin. Puisque l’heure est au bilan, et dans un souci de boucler cette année cauchemardesque sur une note humoristique et satirique, histoire de nous défouler tant soit peu, nous avons décidé de décerner des prix aux meilleurs performants du gouvernement dans différentes catégories. La liste complète ci-dessous :

À tout seigneur, tout honneur. Puisque le Premier ministre tient le rôle principal dans l’affaire Angus Road, c’est à Pravind Kumar Jugnauth que revient ce prix tant convoité. Il a su jouer son rôle à la perfection, ou presque, en faisant son cinéma, après des mois de silence, devant une partie de la presse. N’en déplaise à ceux qui pensent que le scénario était mal conçu et que son ‘script’ était décousu et ‘misleading’ ! Il mérite un clin d’œil aussi pour le rôle qu’il joue à chaque fois que l’occasion le lui permet pour réaffirmer son engagement pour lutter contre la corruption et la drogue.

Le colistier du chef du gouvernement est acclamé pour son rôle joué dans l’affaire Kistnen. Il décroche ainsi le prix du meilleur acteur dans un second rôle. Il ne pouvait en être autrement puisqu’il est guidé par nul autre que Dieu lui-même ! Il coiffe ainsi au poteau son collègue du cabinet, Renganaden Padayachy, qui nous a quand même fait voir de toutes les couleurs cette année-ci. Le porte-parole du gouvernement Bobby Hurreeram l’emporte facilement sur les autres prétendants, dont Joe Lesjongard et Maneesh Gobin, au titre du meilleur acteur dans un rôle comique. Après tout, il nous a bien fait rigoler lors de ses conférences de presse.

Malheureusement pour la gente féminine, il n’y a pas eu de meilleure actrice dans un rôle principal puisque les élues de la majorité, y compris Kalpana Koonjoo-Shah, ont presque toutes joué un rôle effacé. Par contre, Sandhya Boygah enlève la palme de meilleure héroïne dans un second rôle. Techniquement invisible, elle a cependant réussi à faire parler d’elle. N’est-ce pas pour cela qu’elle réclame une hausse de son salaire ?

Les ministres Kavy Ramano et Sudheer Maudhoo obtiennent une mention spéciale pour leur « special appearance » dans l’affaire Wakashio. Leurs efforts doivent quand même être salués bien que les travailleurs sociaux, les ONGs et de nombreux Mauriciens ont tenté de leur voler la vedette. Ramano et Maudhoo sont talonnés de près par le ministre Kailesh Jagutpal. Lui aussi a fait de brèves apparitions durant le confinement, en laissant le comité Joomaye-Gaud (après la mise au placard du bon Dr. Gujadhur) sous les feux des projecteurs. En passant, saluons en toute bonne foi les talents de chanteur du ministre de la Santé… Dans la catégorie « rising stars », Deepak Balgobin rafle le premier prix après qu’il se soit fait singulièrement remarquer grâce à son discours sur le code noir de l’esclavage.

Le ‘Loudspeaker’ Sooroojdev Phokeer, qui aime se la jouer star au Parlement, mérite amplement son titre de meilleur acteur dans le rôle de méchant (‘villain’). Il règne en maître sur le Parlement comme bon lui semble et il n’y a personne, du moins jusqu’ici, qui a pu l’arrêter. Le sacre du meilleur metteur en scène revient à la commission anti-corruption et son directeur Navin Beekarry. Ils excellent dans l’art d’orchestrer les mise-en-scène concernant les nombreuses enquêtes, surtout quand il s’agit des proches du pouvoir.