Fumisterie coûteuse

Rs 29 millions. C’est la somme qu’a engloutie le nanosatellite du gouvernement MSM. Rs 29 millions qui se sont évaporées dans l’espace, avec la désintégration de l’engin spatial. Bien qu’annoncé en grande pompe, personne, même au sein du gouvernement, ne croyait sincèrement que ce projet allait sérieusement réussir, quoique des professionnels mauriciens y ont mis tout leur cœur. Le ministre des TICs, n’a cependant pas tiqué avant de ‘gamble’ avec l’argent des contribuables alors qu’il devait savoir que cet engin avait une « limited capacity » et les risques, dont celui d’une désintégration, qui y étaient associés. Après tout, la dilapidation des fonds publics est bien ancrée dans l’ADN du gouvernement MSM. Si celui-ci n’a pas hésité avant de jeter Rs 476 millions par la fenêtre avec les respirateurs artificiels de ‘Pack & Blister’, pourquoi devrait-il se casser la tête pour Rs 29 millions ?

Mais pour la plupart des Mauriciens qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts ou comme Nishal Joyram qui milite valeureusement, malgré la faim et la fatigue, pour une baisse des prix des carburants pour permettre à ses compatriotes de respirer, Rs 29 millions demeure un budget conséquent. Il aurait pu être dépensé au profit de la société. Le gouvernement aurait pu, par exemple, l’utiliser pour mettre en place un système d’enseignement en ligne plus professionnel et efficace. Ce qui aurait été plus bénéfique pour nos enfants dont l’éducation a énormément souffert durant les deux confinements, à cause de l’amateurisme du gouvernement MSM. Nous savons tous que leur formation va encore pâtir après la prochaine rentrée scolaire, avec la période pluvieuse qui pointera le bout de son nez. Avec les conditions climatiques extrêmes, dont les grosses pluies et les inondations, les cours seront inévitablement perturbés.

Il aurait été tellement plus payant si notre système d’enseignement permettait aux élèves de ‘shifter’ aux cours en ligne dès que les conditions météorologiques les empêcheraient de se rendre physiquement en classe. Outre de faciliter la tâche du ministère de l’Éducation, un système en ligne pratique et efficient aurait également dispensé les parents d’avoir à poireauter devant les radios ou autres sites d’information dès 5h du matin pour savoir si les classes seront maintenues ou pas. Mais la vision fait défaut au gouvernement. Au lieu de songer à l’avenir de nos enfants et notre pays et de recentrer ses priorités, il s’obstine à se laisser obnubiler par ses folies de grandeur et ses projets prestigieux, comme le Metro Express, qui, concrètement, ne nous rapportent rien. Sa vision est visiblement bloquée par la fumée du nanosatellite stérile de Deepak Balgobin. Et c’est toujours nous, les contribuables, qui devront continuer à payer les fumisteries coûteuses du gouvernement alors que nous souffrons énormément du coût élevé de la vie.