Gouvernement fané, lepep payé

Que de mauvaises nouvelles en cette fin d’année. Hausse du ‘repo rate’ dès ce mois-ci, hausse du tarif d’électricité à partir du 1er février, nouveaux amendements pour bâillonner certaines radios privées… Le ‘bolom noël’ du gouvernement s’acharne plus à écorcher vif la population, en distribuant des cadeaux empoisonnés, que de soulager sa souffrance ou de lui apporter un sourire. Il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir que le peuple souffre atrocement. Et celui qui le fait souffrir autant n’est autre que le gouvernement. Eh oui, gouvernema fané, lepep payé.

Le gouvernement dilapide les fonds publics à travers des voyages inutiles au Dubaï Expo au coût d’environ Rs 44 millions, le peuple passe à la caisse. Le gouvernement saigne à blanc la Banque de Maurice en puisant Rs 158 milliards de ses réserves, le peuple est déplumé à travers l’augmentation des taux d’intérêts. Le gouvernement vide les caisses de la STC pour s’acquitter des Rs 6 milliards dus à Betamax, sans compter les achats scandaleux sous l’‘emergency procurement’, le peuple casque les frais à travers le maintien des prix élevés des carburants. Au final, le gouvernement se la coule douce en maintenant ses dépenses effrénées, exagérées et non-prioritaires alors que lepep pe trouve zéclair.

La plupart des Mauriciens avaleront ainsi une pilule amère pour marquer les fêtes de fin d’année, contrairement aux somptueux repas qui trônent traditionnellement sur les tables. Conséquence directe de l’appauvrissement des familles de la classe moyenne, mais aussi celles qui se trouvent au bas de l’échelle. Elles sont assaillies par la nouvelle majoration du repo rate après les quatre précédentes hausses que lui avait déjà infligées la banque centrale depuis le début de l’année. Au total donc, le taux directeur a augmenté à cinq reprises en 2022, passant de 1, 85 % à 2% le 9 mars, à 2, 25% le 3 juin, à 3% le 28 septembre, à 4% le 4 novembre et finalement à 4, 5 % le 14 décembre.

Ce qui fait évidemment voir rouge aux emprunteurs qui voient leurs poches « défoncés » dès ce mois de décembre puisqu’ils doivent débourser encore plus pour payer le taux d’intérêt sur les ‘loans’ qu’ils ont contractés. Ceux qui veulent profiter de leurs bonis de fin d’année pour effectuer des achats à crédit sont aussi avertis, puisqu’ils devront également débourser davantage pour les rembourser en raison d’une révision à la hausse du ‘prime lending rate’ par certaines institutions financières. Autant dire que les salaires et les bonis de fin d’année fondront comme neige au soleil avec le coût de la vie qui ne cesse de prendre l’ascenseur.

Évidemment, certains facteurs sont en dehors du contrôle de la Banque de Maurice (BoM). Mais en même temps, si le gouvernement avait géré efficacement notre économie en s’assurant qu’il y ait suffisamment d’investissements étrangers et des revenus en forex, s’il n’avait pas contracté autant de dettes, ou s’il n’avait pas puisé Rs 18 milliards des réserves de la BoM en janvier 2020, la banque centrale aurait eu aujourd’hui une plus grande marge de manœuvre pour mener sa politique anti-inflationniste sans devoir augmenter le taux directeur d’une façon aussi agressive. La politique gouvernementale sur le dossier économique a non seulement poussé la BoM au bord de la banqueroute, qui se retrouve avec un besoin pressant de se recapitaliser, mais elle anéantit économiquement la population entière, y compris les ‘chatwas’.

Dans un tel contexte, il serait inapproprié de souhaiter une bonne année à nos compatriotes. Parce que l’année prochaine sera encore pire. Le seul vœu qu’on peut faire, c’est qu’on soit débarrassé au plus vite de ce gouvernement pour que la population puisse entrevoir un nouvel espoir.