Cet homme énergique, combatif et généreux, bien connu des Mauriciens sur la scène médiatique, mène une vie parfois dangereuse. Entre divers travaux sociaux, la responsabilité d’un centre de réhabilitation, son dévouement dans la fonction publique et ses activités antidrogues, Ally Lazer décide de céder une partie de ses tâches à la jeune garde du Mouvement civique national (MCN) pour se consacrer davantage à sa famille et goûter à une retraite bien méritée. Portrait…
Assis dans son bureau ce matin, Ally Lazer, gonflé à bloc, se dit prêt à affronter les défis de la journée. Son portable qui sonne sans cesse, plusieurs personnes qui s’impatientent pour le rencontrer, on déduit facilement que c’est un homme très occupé.
En effet, Ally lazer est l’une des personnes les plus dévouées dans son travail. Il consacre la plupart de son temps à ses activités de lutte antidrogue. Le grand pourfendeur de la drogue à Maurice, c’est bien lui, bien connu du public et des autorités, sans parler des trafiquants. Un devoir qu’il dit être omniprésent dans sa vie quotidienne.
Mis à part son dévouement en tant que travailleur social, Ally Lazer est le chef-inspecteur du département Field Services Unit (FSU) de la Municipalité de Port Louis. Lorsqu’on lui demande comment il fait pour gérer son temps, il répond « mon quotidien c’est ça, il y a rien à gérer, c’est maintenant une habitude ».
La lutte contre la drogue, ma mission dans la vie
Ally Lazder s’était rendu à Paris en 1980 pour une formation à l’Institut francophone de la lutte contre les drogues (IFLD), suite à un événement qui l’avait marqué à vie, notamment la mort subite de son oncle. « La drogue lui a ôté la vie lorsque j’avais 18 ans », dit-il. Il dédie sa mission à son oncle.
Étant ado, il s’intéressait déjà aux activités sociales mais avec le bouleversement que constituait la mort de son oncle, il se lance dans la lutte contre le trafic de stupéfiants en hommage à l’aïeul. Cela aurait vaincu sa timidité, nous confie-t-il. Peu après, il fondera le Mouvement civique national, qui a pour vocation de combattre le fléau de la drogue.
Malgré les nombreuses menaces qu’il aurait reçues à l’époque, Ally Lazer reste dans la course, avec une confiance inébranlable en lui-même et une capacité à garder la tête froide.
Depuis il a effectué d’innombrables manifestations, causeries et meetings pour conscientiser les Mauriciens sur les méfaits de la drogue. Plusieurs dossiers sur les trafiquants et leurs réseaux ont été compilés et envoyés aux autorités durant ces 40 dernières années. Sans compter la liste de noms qu’il avait soumise à la Commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen.
Cet habitant de Port-Louis a aussi parcouru des pays tels la France, l’Égypte et la Thaïlande où il a participé à de nombreux conférences et séminaires en compagnie des ONG nationales d’autres pays.
Il a également été à l’origine des courts métrages, des pièces de théâtre et de mimes dans différents centres communautaires de l’île, afin de sensibiliser les jeunes de façon plus amusante et attrayante.
Son passe-temps favori était d’aller à la pêche et de respirer l’odeur fraîche de la mer. Depuis qu’il vient en aide aux familles des victimes de la drogue, le bénévolat devient alors une vocation et une passion. La pêche n’est malheureusement plus dans son emploi du temps chargé tout le temps
Ally Lazer ne compte pas en rester là. Il promet de revenir avec d’autres initiatives le temps voulu. Il profite pour tirer la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la drogue synthétique parmi les jeunes à Maurice.
Ma famille avant tout
« Ma femme est ma richesse, ma source d’inspiration et mon support », nous a-t-il confié lors de l’entretien. Il précise que son épouse est quelqu’une de compréhensive et que sans son encouragement, il n’aurait jamais pu continuer à mener son combat. Père de deux enfants, Ally Lazer se dit conscient de les avoir négligés à un certain moment avec son agenda chargé. Aujourd’hui, il se dit prêt à laisser la barre aux jeunes.
Bientôt à la retraite, ce travailleur social pas comme les autres consacrerait désormais plus de temps à ses enfants et ses deux petits-enfants qui se trouvent à Londres. « Je pense toujours à cette phrase de ma fille : ‘J’aurais aimé que tu regardes tes petits-enfants grandir maintenant’ ». C’est ce qu’il pense faire. Il donnera plus de temps à sa famille.
La relève est assurée
Il vient juste de relancer le Mouvement civique national (MCN) avec des jeunes dynamiques et déterminés. « Quand je mourrai, je sais que la lutte continuera par un groupe de jeunes fonceurs comme moi », a-t-il ajouté.
Les jeunes cadres du MCN ont été formés par lui. Ils ont aussi consacré leur temps aux causeries, marches pacifiques et autres activités en compagnie de leur mentor, Ally Lazer. De plus, il affirme qu’avec le rajeunissement des toxicomanes, les jeunes sauront mieux sensibiliser les victimes aux substances illicites.
Toutefois, notre interlocuteur dit être présent à tout moment pour les diriger dans la bonne voie.
Fiche perso
Statut : Marié « à une personne qui m’épaule tous les jours »
Enfants : Deux enfants, un fils de 34 ans marié à Maurice et une fille de 25 ans mariée à Londres.
Passe-temps : Ne pas rester en place, toujours venir en aide aux autres.
Passion : J’éprouve une passion à nourrir les poissons de mon aquarium
Plat favori : Mee Foon frit
Boisson préférée : Eau
Des conseils : « Soyez vigilants, les parents et gardez la foi en Dieu. »